▶ Sujet: Re: Une nouvelle arme [Ft. Kyojin]

D’un pas lent mais assuré le sans nom traversait les rues du quartier Fujiwara non sans une certaine appréhension. Il avait beau se détacher de ce qu’autrui pouvait penser de lui il n’empêchait que tous ces regards étaient pesant. Au cœur du quartier qui fut autrefois le sien beaucoup connaissaient son visage mais plus encore le reconnaissaient à travers ce qu’il représentait. Tout le monde, au sein des Samouraïs, avait entendu parler de cet ermite reclus qui avait choisi de tourner le dos au Bushido. Peut-être même qu’il était utilisé en exemple pour inciter les jeunes à ne pas perdre leur chemin sur la voie de… La violence.

Comme désolé pour tous ceux qu’il croisait Kyojin finit par secouer lentement la tête de droite à gauche avant de définitivement placer son regard sur le sol pour ne plus croiser leurs regards. Les Hommes avaient décrété être libre de faire couler le sang, il était alors bien libre d’aller où il voulait.

Ainsi il la retrouva elle, cette jeune femme qui se retrouvait au cœur même de cette doctrine à la façade honorable. Qui avait-il d’honorable dans le fait de donner la mort ? Sans doute rien mais ça seul lui le pensait. Mais s’il avait échoué par le passé à le faire comprendre peut-être pourrait-il la sauver elle… Encore fallait-il qu’elle se sache condamnée…

L’espoir ponctuel de cette idée s’envola quand le l’homme leva les yeux. Une forge. Pourquoi fallait-ils qu’ils se soient retrouvés ici ? Ah oui, sa première vraie arme à elle. C’était donc ce jour et il fallait qu’il ait choisi de la rencontrer en cette date. Il fixa quelques instant la devanture de cette boutique.

Comment pouvait-on baser sa vie sur la vente d’armes ? Savaient-ils que la plupart des choses qu’ils forgées seraient utilisés pour ôter la vie ? L’appât du gain n’avait donc aucune limite ? Tant de questions auxquelles lui ne pourrait jamais répondre tant son esprit était éloigné de ce genres de concepts.

Finalement il posa les yeux sur celle qu’il était venu voir et lui décrocha un sourire franc bien que le reste de son visage témoignait d’une déception pour leur présence en ces lieux.

« J’ose espérer que tu as décidé de te reconvertir en fermière et que tu es ici pour te procurer des outils afin de labourer la terre… »

Ses pensées avaient beaux être d’une profonde mélancolie il n’en restait pas moins sociable, avec qui il le décidait. Et bien qu’il ne fut pas très prédisposé à l’humour valait mieux en profiter quand il essayait d’en faire l’usage.

Mais il n’avait aucune conviction en cette touche d’humour. Il comprenait bien pourquoi elle se trouvait ici et c’était aussi un des sujets de leur rencontre. En haut du bras gauche du grand homme, trônait un tout nouvel objet que personne n’aurait cru voir un jour sur lui. Et pourtant, il arborait l’insigne impérial prouvant sa toute nouvelle appartenance à la caste des guerriers. Il s’était engagé et était devenu Genin.

Il n’en dit mot, elle verrait et comprendrait. Il avait quelque part honte mais était bien décidé dans sa manœuvre. Par le passé, même si elle l’ignorait, il avait tenté de sauver deux femmes des jougs de la violence, de la guerre. Il avait échoué et les deux avaient péries emportée par la folie d’un homme mais aussi par la leur. Jamais, il en était persuadé, il ne pourrait se remettre de cet échec, de ce manque. Mais lorsqu’il avait rencontré Reina, il avait déjà des années de cela, il n’avait pu résister à retenter sa chance. S’il n’avait pu sauver sa femme et sa fille alors peut-être pourrait-il la sauver elle ?

Ce fut pourquoi il prit cette décision radicale de se rapprocher de tout ce qu’il détestait. Les observer, les écouter, les comprendre. Peut-être qu’en s’incluant aux guerriers qu’il avait toujours voulus éviter alors qil pourrait intervenir de la meilleure des façons, peut-être pourrait-il lui faire comprendre à elle…

Son regard, posé sur la jeune femme, pouvait traduire ses pensées les plus enfouies mais comment pourrait-elle comprendre, elle, qui dans la fougue de l’âge ne pensait qu’à l’honneur acquis dans la bataille. Mais il ne lui dirait rien. Il en avait fait l’expérience par le passé, il ne ferait que la brusquer.

« Ravi de te voir Reina, comment vas-tu aujourd’hui ? »

Loin d’être très bavard, il était plutôt de ceux qui appréciaient écouter.