« Vos désirs sont des ordres, Mizukage-sama. Je vous rapporterai la tête de ce malfrat. »

Son sang bouillonnait. Car elle avait une nouvelle fois posé ses yeux sur lui - bien qu'il ignora volontairement leur caractère strict, froid et sévère - en lui octroyant sa confiance, et car le fond de la mission éveillait en lui l'envie d'en teinter son sabre de pourpre. Il y avait cet amour qui éveillait sa haine, ses sentiments pour la Mizukage qui le tirait à vouloir la voir fière et reconnaissante, éprise de son talent. Le cycle voulait qu'il soit impitoyable avec ses adversaires, qu'il était un blasphème et une insulte pour elle que d'oser vénérer un monstre cruel et hostile aux guerriers de la Brume ; il en ferait affaire personnelle, accompagné ou non par cette kunoichi qu'il ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve.

Son corps se cambra en avant. Les yeux dérivant sur le côté, subissant le poids de son affection au point d'en perdre leur contrôle, il la salua avant de tourner le dos à la salle et de reprendre ses esprits. Il était alors à côté de sa coéquipière du jour, qu'il ne voyait comme une ombre pour l'expression de ses talents, mais dont il ne voulait sous-estimer l'apport au point d'en craindre d'être décrédibilisé lors du rapport.

Il sortit alors de son kimono le manuscrit de leur missive, qu'il avait récupéré vivement dans un élan chevaleresque, et en décrivit précisément les lignes à sa comparse.

« Tiens, lis ça… Asami, c'est ça ? »

Il enfonça ses poings dans ses poches après lui avoir donné l'avis de mission. Serrés, il contracta ses muscles d'une colère sourde et froide qu'il voulait assouvir en découpant quelques hostiles à son peuple, mais il s'assura de rester concentré sur les étapes de la mission.

Puis en quittant la tour de la Mizukage, il regarda tout autour de lui comme à la recherche d'un premier indice.

« Une idée pour commencer ? »

Son caractère ne semblait pas des plus amicaux, alors elle devrait s'y accoutumer. Peut-être était-ce un mélange d'orgueil et de détermination qui suintait de son ton, mais cela était bien loin de toutes ses préoccupations.

Il ne pensait pour ainsi dire qu'à occire ces criminels indignes.

Les deux nouveaux camarades filèrent entre les murs de la tour de la Mizukage, se présentant à leur tour à leur manière. Si le détenteur de Sōshisha fit une brève introduction aux allures douteuses, si on se fiait à son ton plus piquant qu'autre chose, l'Errante dont il ne connaissait que le nom et le prénom s'attacha en premier lieu à indiquer ses conditions de fonctionnement ; une philosophie qui se voulait logique et compréhensible pour toute personne extérieure au Pays qui ne souhaitait trop se tremper les mains au point de s'en voir abusée. Et tout cela pouvait clairement s'entendre, si l'on oubliait le fait que le vingtenaire ne percevait en cette mission qu'une opportunité supplémentaire de se voir admiré par celle dont il était épris, à milles lieux de toutes les motivations qui pouvaient bien animer l'Uzumaki. Alors, ses conditions n'étaient pas ignorées, à la place, c'était avec un mélange de nonchalance et de détermination presque toxique qu'il lui jeta un regard en coin.

« Tant que tu fais bien ton travail, c'est tout ce que je demande. »

Elle ne pouvait alors soupçonner le fond de sa pensée, car la marionnettiste qui manipulait ces mots n'était ni plus ni moins que sa Passion pour l'Ombre de la Brume, comme s'il n'était pas vrai maître de sa prose, c'était ce sentiment qui l'emplissait qui lui dictait ses émotions. Et il n'y avait probablement pas plus ancré en son cœur que le désir de bien faire, aspect fondamental qu'Asami avait le devoir de ne pas briser si elle tenait à sa vie. Car tuer n'était clairement pas dans les obstacles à sa vie, s'étant résigné depuis bien longtemps à épouser la vie d'assassin.

« J'ai bien compris mais t'as pas répondu à ma question. On commence par où ? »

Plutôt que de passer pour un amoureux de la paresse, son agacement se poursuivit plutôt par un début de piste afin que tout deux puissent se lancer dans leur projet. Il y avait ici plusieurs problématiques à prendre en compte ; l'émergence de ce groupuscule aux motivations douteuses, mais aussi et surtout l'épiage qu'ils faisaient autour de la Brume afin d'en trouver les failles. Il tenta d'analyser ça brièvement afin d'en tirer quelques idées.

« Ce qui est bizarre avec cette mission, c'est que personne n'a jamais réussi à percer les défenses de la Brume. C'est à se demander pourquoi on est missionnés, si elle est capable de tuer quiconque cherche à nuire à notre cité. »

Sa main et son index vinrent se glisser au niveau de sa bouche, armé d'un sourire excité qu'il ne s'empêcha de dévoiler.

« Je pense que c'est l'occasion pour nous de faire nos preuves. Ca doit être un truc comme ça. Je te propose qu'on se foute dans un coin, qu'on attende de voir les choses venir, qu'on tue le groupe dès qu'on le soupçonne et qu'on en garde un pour l'interroger. »

Il planta ses mains dans ses poches, comme si les mots qu'il venait de lancer n'avaient aucun poids. Pourtant, elles destinaient clairement des individus à se confronter à la mort sans passer par la case justice, comme si le Kirijin avait un droit de vie et de mort sur quiconque. Mais là était bien la philosophie de la Brume dans laquelle quiconque avait droit de vie et de mort, sans annonciation, sur quiconque osait s'élever face à l'ordre.

« Enfin je les tuerai moi, si c'est pas dans ton contrat. Mais tâche de me servir à quelque chose au moins. »

L'ambiance n'était clairement pas à son comble. Il en était pour beaucoup, il n'y avait probablement rien dans l'Uzumaki qui lui valait la peine d'être approfondi, rien qui ne puisse en tout cas l'élever en tant que guerrier afin qu'il puisse continuer de prouver sa valeur au monde.

Du moins, à son monde.

Tous deux s'enfonçaient à cœur joie dans ce qu'il y avait de plus désobligeant dans l'humanité. Il y avait ces règles strictes qui restreignait l'une et cette arrogance qui animait l'autre, il y avait ces deux frontières qui divisaient leur travail d'équipe et qui fracturait leur entente, et il y avait cette froideur qui paralysait l'atmosphère au point d'y injecter un sentiment de gêne et d'animosité. Le paysage se traçait subtilement sous les yeux des deux protagonistes et dans leurs auras, une vision terne et grisâtre des relations humaines qui relevait l'idée que seule la mission les reliait. L'une travaillait pour vivre, l'autre travaillait pour la reconnaissance.

« Hein ? »

Il commença à se mettre en marche après lui avoir adressé un regard exhibant sa plus grande incompréhension. S'il y avait bien une chose qu'il n'avait pas entendu depuis des lustres, c'était bien des souhaits d'amocher plutôt que d'occire, comme si l'amorphie du second Empereur avait pris une place bien plus béante dans les desseins sanglants de Kiri.

Haru ne comprenait pas cela. S'il y avait bien une chose par laquelle il jurait, c'était bien par l'affiliation parfaite, fidèle et fiable aux formes du discours qui étaient promues dans le rang des shinobis. Il n'y avait dans celui-ci qu'une ambition de rattraper ce retard avec les autres grands pays, jamais ne serait-il question à un seul moment d'employer une moindre intention pacifique.

Les hommes étaient nés pour être domptés et l'immonde pacifisme n'était permissif que pour leurs vices les plus abjects. Ne pas tuer ces traîtres, c'était laisser grouiller dans le village la possibilité de rébellion…

Et il n'était pas question que qui que ce soit je s'en prenne à l'autorité de la Mizukage.

Alors après quelques pas, il retourna ses talons pour lui faire face. Sa main sur le pommeau de Soshishā, il réfléchit quelques instants.

« C'est bon, j'ai compris. Je les écorcherai plutôt que de les achever. Viens, on a pas de temps à perdre. »

Son plan était déjà tout tracé : d'abord il réglait cette mission qui lui semblait être capitale, et seulement lors de son accomplissement il apprendrait à cette jeune femme comment fonctionnait Kiri.

Les deux shinobis progressaient petit à petit en direction de ce qu'ils avaient décidé être leur destination finale : un bon coin d'ombre tranquille, dans lequel ils pouvaient se permettre d'avoir une vision globale de la situation. Le plan était tout simple : rester tranquillement dans un alentour, s'y mouvoir discrètement tel un chasseur traquant sa proie, jusqu'à pouvoir trouver les fanatiques de Yokai et détracteurs de la Brume. Ils devaient s'attendre tout deux à ce que l'attente soit relativement longue, voilà la raison pour laquelle ils passaient leur temps à discuter, il y avait du temps à tuer avant que leurs mains ne soient tâchées du sang de leurs adversaires.

Et la discussion qui s'installait, elle déplaisait à Haru. Asami mettait des formes, il y avait cette curiosité qui l'animait et qu'elle tentait d'approfondir auprès de l'un des intéressés de Kiri. Il y avait finalement toute cette légitimité qu'elle avait à se renseigner auprès du village qu'elle servait et elle le faisait convenablement... si l'on oubliait le fait qu'elle était tombée sur l'un des caractères les plus capricieusement complexes de Kiri. Un homme qui ne percevait en ces paroles que la tentative de décrédibiliser ce qui lui était cher – la Mizukage et tout le fonctionnement de son règne –, au point de remettre en doute l'efficacité de ce qui protégeait sa faction.

« Les déserteurs, ils sont morts non ? »

Le ton qu'il prenait pouvait faire comprendre à l'Uzumaki qu'elle avait touché une nouvelle fois un point sensible. Il lui répondait, mais sûrement était-ce l'orgueil qui le menait à le faire.

« Bah voilà. Une nouvelle preuve que tous ceux qui veulent nuire à Kiri ne peuvent pas le faire. Ils ont voulu nous trahir, ils sont morts. J'suis même sûr que les deux gars qui ont fui étaient venus les chercher, y'a aucun intérêt à venir tuer trois mecs et à partir la queue entre les jambes. Donc non, y'a pas de faille. La brume peut pas non plus sonder l'esprit d'tout l'monde non plus. »

Et puis il y avait cette question, qu'il trouvait trop intrusive venant d'une simple vagabonde. Simplement imaginer qu'il puisse envahir Kiri lui paraissait fou, insultant, complètement inenvisageable. C'était pour lui comme si elle le tentait, comme si elle l'incitait à la trahison. Ses poings se serrèrent vivement, il s'apprêtait presque à dégainer son arme pour s'occuper d'elle une fois pour toutes. Mais il y avait cette dernière réflexion qui l'empêcha de passer à l'acte, comme si elle prouvait que ce n'étaient que des idées envoyées en l'air.

Surtout, il y avait cette idée d'employer ce plan contre d'autres factions qui lui plaisaient tout particulièrement.

« Pour une guerre, c'est les plus forts et les plus nombreux qui gagnent. Tout le monde s'organise pour planquer tout ce qu'il faut, avant de pouvoir toucher aux soins, faut pouvoir tuer le reste. Et puis c'est pas possible de soigner une tête décapitée. »

Il n'y avait pas meilleure façon de démontrer une meilleure inexpérience en terme de combat que ce qu'il venait de dire. Asami avait largement de quoi comprendre petit à petit à qui elle avait à faire, une personne qui laissait passer ses paroles bien plus vite qu'elle ne venait à réfléchir, car la Guerre Sanglante avait bien démontré que les soins étaient primordiaux en tant de guerre.

Et puis sûrement était-ce tout simplement logique.

Sauf dans le cas où l'ennemi était réellement ultime au point de valoir plusieurs dizaines de ninjas. Sûrement était-ce l'objectif du Kirijin.

« On devrait se mettre là pour commencer. On va attendre un peu voir s'ils passent par là, la nuit va pas tarder à tomber. »

Et puis alors qu'il commença à se diriger vers son objectif, il se permit d'entretenir sa propre curiosité.

« Pourquoi t'es aussi intéressée à l'idée de savoir comment exploiter les failles d'une cité ? Tu veux en envahir ? »

« Je suis en train de dire que vu les ennemis que les Genin ont vu, ce n'est pas une simple faille. Je suis sûr que c'est plus compliqué que ça. C'est impossible que trois membres spécifiques et émérites de chacun des clans décident en même temps de partir. Les données disaient qu'il n'y avait aucune chance pour que ces trois là ne désertent. Et je refuse de croire que le sabreur ait trouvé un intérêt à partir alors qu'il n'avait pas encore reçu le Sabre du Temps. Ca n'a pas de sens. »

Il n'y avait probablement pas plus fermé et entêté que ne pouvait l'être Haru sur cette idée. Trop de détails rendaient l'histoire louche et de sa perspective, songer une seule seconde à une faille de la Brume était impensable. Il croyait en une manipulation divine, au moins. En une information qui avait circulé sinueusement dans les troupes, suffisamment pour attirer des personnalités spécifiques hors de la faction afin de les récupérer. Cela ne pouvait être autrement, surtout de ce qui était connu des autorités de chacun des clans.

Tous avaient été surpris de voir ces personnes là, précises, coupables de désertion. Elle n'était logique pour aucun d'entre eux.

« Et les deux gars ont pas pénétré Kiri. Laisse tomber. »

Comme elle pouvait s'y attendre... il était déjà à bout de patience. Il n'y avait probablement pas grand chose à tirer de tel énergumène et s'il y avait bien une seule chose dans l'existence capable de lui enseigner quelque chose, en dehors de la Mizukage et de son grand-frère, c'était bien la vie tout simplement. Il n'y avait probablement pas meilleur enseignant que celle-ci, pour lui, au travers de situations en tout genre, afin de l'espérer voir comprendre quelque chose qui ne serait pas dans son spectre de perception.

« D'ailleurs, si tes troupes en ont rien à faire de leurs blessés, tu ne changes rien au conflit et tu prends juste le risque qu'ils reviennent plus tard, plus fort et en plus grand nombre. Tuer, c'est anéantir le moral des troupes, c'est diminuer le nombre d'adversaires pour toujours et c'est priver tes ennemis de forces plus ou moins importantes. »

Ils étaient définitivement sur une longueur d'onde opposée. L'une vantait justement la chance d'être en vie, là où l'autre était bien trop empoisonné par la philosophie assassine pour en voir les mérites.

Ceux qui changeaient les choses, c'étaient les vivants. Et seuls les plus forts survivaient.

« Tu m'expliqueras pourquoi tu tiens tant que ça à faire survivre tes adversaires. T'es bizarre. Et puis tu m'expliqueras comment tu comptes ramener un mort à la vie. Une tête coupée, c'est la fin de tout. C'est tout. »

Mais peut-être que chacun serait capable, un jour, de s'alimenter du point de vue de l'autre. Car tous deux n'avaient probablement pas complètement tort... et pas complètement raison.



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« Renard, tu passes sur la droite. Sanglier, sur ta gauche. La loutre, tu couvres les arrières et moi, j'analyse en face. Dispersion ! »

Quatre silhouettes s'étaient réunies en cet endroit, sous les yeux du duo qui s'était caché sur des branches au dessus des arbres. Au vu de leur disposition, il était possible de comprendre qu'ils avaient pris leur précaution, que cela soit dans leurs noms mais également dans leur apparence. Ils étaient tous vêtus d'une grande robe noire qui cachait complètement leur corps. Aussi, une capuche recouvrait leur tête afin que leur apparence ne puisse pas être connu de tous. La réunion avait été expéditive, comme s'ils connaissaient tous le point de ralliement et le devoir qu'ils devaient accomplir, ce qui laissait penser au Sabreur qu'ils étaient liés depuis un moment et qu'ils devaient s'ignorer et se répartir une fois la journée venue afin de supprimer tout soupçon les concernant.

Ils étaient préparés. Et Haru ne put retenir un sourire qui s'esquissait sur le coin des lèvres, comme sa main se dirigeait naturellement vers son sabre. Prêt à dégainer et à bondir sur eux, c'était presque comme si le minuscule respect qu'il éprouvait pour Asami le retenait d'impulser pour aller leur trancher la glotte. Il comptait plus que tout obtenir la reconnaissance de la Mizukage... et la crainte que l'Uzumaki n'en vienne à le décrédibiliser à ses yeux le hantait.

« Allez, donne moi ton plan pour les arrêter et j'exécute. Promis, je tuerai personne. »

Elle pouvait voir une étrange collaboration... nul doute qu'il devait pour elle y avoir anguille sous roche.

Leurs pupilles respectives les virent partir dans les quatre directions. Chacune remplit le rôle qu'elle était supposé remplir et la course contre la montre venait d'être lancée. Le sang d'Haru ne fit qu'un tour ; il y avait dans cette situation l'impression que plus ils laissaient le temps passer, plus leurs silhouettes filaient au point de les faire risquer de perdre la trace des trois qui s'éloignaient de leur localisation initiale. Mais au final, il ne restait bien que l'un d'entre eux, celui qui avait donné les ordres et qui appliquait l'analyse de cette même face du village...

Le chef apparent de toute cette organisation.

Une chose fit simplement tiquer le jeune sabreur... il semblait y avoir dans les déclarations de la kunoichi l'intention de le laisser tout accomplir, et elle sous-entendait même que sa tâche dans toute cette opération consisterait à soigner les blessures de ses cibles.

Une philosophie qui lui paraissait complètement folle et absurde, comme si elle était rangée du côté des ennemis.

« J'peux m'occuper de celui devant nous mais c'est impossible que je surveille les trois autres. Tu peux pas faire un truc pour connaitre leurs positions ? J'peux pas tout faire. »

Et puis après quelques instants où il la laissa lui répondre, alors que ses yeux n'avaient pas quitté à un seul moment donné sa cible, il leva sa main vers l'inconnu et laissa partir de son sabre deux chaînes qui filèrent à grande vitesse dans l'air. Encerclant la personne qu'il visait, il sauta en même temps dans sa direction, s'apprêtant à dégainer. En l'entourant complètement, elles se resserrèrent contre lui mais plutôt que de l'immobiliser, ils la tirèrent rapidement en direction de la position du jeune brun.

Dégainant en plein vol, il attrapa son sabre d'une poigne ferme et sa lame se planta dans son flanc lorsqu'il arriva à son niveau, le dirigeant ensuite au sol jusqu'à ce que la lame ne pénètre la terre et ne l'épingle au sol. Sa main libre attrapa le haut de son crâne et l'écrasa sur le sol, piétinant son nez sur la dureté de la terre au point de le faire saigner, et il engagea son assaut verbal.

« Un cri, tu meurs. Un mouvement, tu meurs. Tu parles bien doucement et tu préviens personne, sinon tu meurs. Tu vas répondre bien sagement à mes questions enfoiré. »

Il tourna volontairement son sabre dans la plaie, ce qui le fit gémir de douleur, mais sa tête planquée contre le sol ne lui permettait pas de crier trop fort.

« Faut être complètement con pour faire ce que vous faites. La brume assassine tout le monde et c'est une question de temps avant que vous y passiez. Comment quatre putain de pecnos pourraient avoir la moindre chance contre un village entier, hein ?! »

Il tourna une nouvelle fois son sabre dans sa plaie.

« Maintenant dis moi. Vous êtes que quatre ou y'en a d'autres ? Et où est votre planque ? »

Il avait probablement de la chance qu'Asami ne l'ai interdit de tuer, car la réussite de la mission était primordiale... mais pour lui, c'était à ce demander si l'Uzumaki ne servait pas les intérêts de l'ennemi.

A ce moment, il l'aurait tué sans aucun doute, et cela aurait représenté tellement moins de menaces que la manière avec laquelle il devait agir.

La voir le rejoindre avait quelque chose de plaisant, comme s'il avait récolté un genre de victoire. S'il y avait bien une idée qui ne l'avait pas réconforté, c'était bien celle qui désignait Asami comme une simple spectatrice de la scène là où il aurait voulu qu'elle le soutienne. Non pas car il se pensait en difficulté, ou en tout cas il ne l'avait pas encore conscientisé, mais plutôt car il aurait apprécié qu'on le prévienne plus tôt si cette mission avait du s'effectuer en solitaire. En la voyant atterrir à côté de lui, un fin sourire se dessina sur son visage, alors que ses yeux ne lâchaient pas une seule seconde sa prise... tout comme sa main qui, fermement, écrasait son visage par terre.

Les instants qui suivirent révélèrent une pointe d'intérêt pour l'Uzumaki. Le détenteur du Sabre de Chakra fut émerveillé par le sceau qu'elle traça sur son corps, surtout lorsqu'il comprit son utilité. L'information qu'elle donna à la cible embrochée fit mouche dans les oreilles d'Haru ; il y trouva l'opportunité parfaite pour accomplir ses desseins les plus abjectes et les plus nobles : vouer sa fidélité la plus complète au pays qu'il servait en piétinant avec inhumanité le corps de ceux qui souhaitaient le bafouer.

Son sang ne fit qu'un tour.

« Hoy hoy hoy... »

Un sourire malsain se dessina sur son visage. Il tournait délicatement son sabre dans la plaie, c'est ce qu'Asami avait pu comprendre avec les cris de douleur que la cible laissa échapper.

« T'as d'bonnes idées quand tu veux, la rouquine... »

Il se redressa, laissant son arme plantée là où elle était, puis il écrasa d'un pied de fer à répétition le dos de sa cible... pour le plaisir.

Ou peut-être car derrière cette folie qui le caractérisait, il y avait bien l'idée d'ameuter ses coéquipiers par ses cris. Sûrement ne devaient-ils pas être encore trop loin.

Sa semelle écrasa à de multiples reprises l'endroit où il avait percé avec son sabre, alors que celui-ci était encore planté. La cible cria de douleur à de multiples reprises, ils pouvaient même voir son corps se tordre, ce qui lui en causa encore davantage. Et ajouté à cela...

« ALLEZ CHIALE MAINTENANT, ON T'ENTEND PAS ASSEZ ! HAHAHAHAHA ! »

Suffisamment fort pour hanter son esprit, Haru n'avait pas suffisamment crié pour se faire entendre par ceux qui devaient les rejoindre. Il devait laisser un flou des plus total sur le nombre de personne qui entouraient leur ami.

Plusieurs instants de silence s'imposèrent. Le calme fut total, car Haru avait retiré son arme lorsque leur cible eut donné les infos. Il prit le corps endolorit de l'homme masqué, une main s'étant posée sur sa bouche en appuyant fermement pour étouffer sa voix, et le tira du côté des buissons.

« Hoy Asami, on se fout là et on tend une embuscade aux autres. Prends soin du chiard, je m'occupe d'embrocher les renforts. »

Puis il attendit quelques moments après avoir donné à l'Uzumaki le corps de son captif, son sabre dégainé, près à intervenir. Il avait même prit soin de s'entourer d'une aura Raiton pour accélérer ses mouvements...

Avec une telle allure, Asami pouvait y retrouver le style d'un digne assassin de Kiri. La lumière de l'électricité qui crépitait légèrement autour de lui était étouffée par les feuilles qui l'entourait... il ne manquait plus qu'à bouger en l'espace de quelques centièmes de seconde, afin d'atteindre les renforts de celui qui voulait nuire à sa cité bien aimée.

Lorsqu'ils arriveraient... et s'ils arrivaient.