▶ Sujet: Re: Souche morte
Aaah… Un long soupir. Libérateur.
Quel soulagement, oui, que ce pur relâchement physique, rendu possible seulement par un phénomène d’accumulation on ne peut plus naturel. Une détente si personnelle qu’elle provoque une légère sueur froide, et ce pourtant malgré l’absence de mouvements autres que quelques contractions internes longuement retenues, limitées – Car il est évidemment plus correct de faire ça à l’ombre des regards. Par pudeur certes, mais aussi parce qu’au fond, c’est un peu sale.
Sale surtout parce que ça n’arrive pas à tout le monde.
Puisque non, le gaillard n’était pas en train de poser sa pêche dans les buissons, bien qu’on lui aurait diagnostiqué sans difficulté tous les facteurs relatifs à la constipation.
A la place, on le retrouvait plutôt debout, droit comme un i, stoïque et les bras ballants. Une coulée de bave sur le menton.
Ailleurs. Un manque de grâce heureusement bien dissimulé par le capharnaüm vrombissant et virevoltant, lui fouettant même parfois les joues par maladresse ou manque de considération. Ce nuage chaotique qui sacrifiait son panel coloré en la faveur de brèves lueurs argentées faute à une vitesse excessivement déraisonnable.
Une véritable ruche-humaine. Vraisemblablement sauvage.
Car le Roi n’en était pas un.
Et si lui-même se revendiquerait plutôt humblement du clergé, on pouvait en l’état se demander si ses ouailles indisciplinées ne lui avaient pas usurpé son commandement, quel qu’en soit le symbole.
Pour la simple et bonne raison que Monterio se déchargeait juste, sans la moindre retenue. Libérer toute cette pression, dans son corps meurtri.
Car s’il est facile de se moquer des tics physiologiques d’une personne, avec ou sans légèreté, le faire à l’encontre d’un possesseur de Kidaichu n’est franchement pas très fairplay. Cela revient un peu à se moquer d’un handicapé. Sauf qu’en l’occurrence, l’handicapé en question souffre juste d’un parasitisme latent et encombrant capable de ronger la chair jusqu’à ne laisser plus qu’un magnifique os à moelle digne d’un cadeau d’anniversaire d’Inuzuka.
De toute façon ce n’est pas bien : De se moquer des handicapés. Aussi il est important que certains cas de figure le fassent comprendre par d’autres biais, de bon aloi.
Quoiqu’il en soit les imposants symbiotes venaient d’être en majeur partie expulsés de chez eux afin d’offrir à leur hôte une forme de jouissance particulièrement caractéristique et personnelle. Et si ce dernier en restait un instant coi, les insectes quant à eux rodés à l’idée de ne sortir que pour de lugubres offices ne savaient plus où donner de la tête à cause d’une absence de communication flagrante.
Un œil non averti trouverait la scène étrange certes, néanmoins sans réaliser l’absurde boucherie qui se déroulait pourtant en temps réel dans le périmètre – Des fourmis jusqu’aux oiseaux, en passant par un terrier de lapin… la guerre faisait rage. Une guerre ouverte sans distinctions, sans compter les pertes et sans visualiser le moindre but, si ce n’est répondre à un état de siège qui n’existait pas. Et qui par ailleurs touchait à son terme ?
Bizarrement, pas vraiment. La masse tardait à se regrouper, comme happée par le conflit en cours. Bien décidée à l’alimenter. Cela n’arrivait jamais, d’ordinaire. Car même si l’incompréhension générée par cet état second poussait à des crimes futiles, le rappel à la réalité de l’Aburame à sa propre conscience suffisait généralement à faire comprendre à ses insectes que de risibles termites ou un bête rongeur ne représentaient guère une menace à prendre en considération. Et ce instantanément.
Mais là, non.
Ses kidaichu répondaient à une situation de combat réel. Il n’y avait bien là que le chakra pour instiller une telle suite à cet événement anecdotique. Alors l’armoire à glace « en cheffe » entamait sa marche, son aura toujours animée par des ombres aux cliquetis belliqueux.
Il râlait un peu.
Être sollicité sitôt après un plaisir solitaire, rien de plus agaçant.
J’y viens, j’y viens...Nouvelle grimace alors qu’il couchait sur son passage des feuillages adventices.
...
Lui... Avec tout le respect qu’il accordait à son clan, il existait toutefois quelques nuances. Rien de bien sérieux. Encore que, qui pouvait réellement savoir ? Peut-être pas même Aburame Wari lui-même. Une chose demeurait certaine : ce n’était pas un exemple à prendre en compte. Bien qu’il avait grandi dans un cadre propice à la solitude, Monterio le savait malgré tout – Certains senpai ne sont pas des modèles. Et si tout n’était effectivement ni tout noir ni tout blanc, l’époque se montrait stricte à l’égard du gris.
La mine impassible, le regard toutefois fixe et alerte. Visiblement sur la défensive, du moins d’avantage que ses sbires qui s’excitaient tout autours de lui, brouillant ses propos aussi calmes que graves :
Tu les énerves… Pourquoi tu les énerves ? Hmm ?Une entrée en matière peu réfléchie. Un peu molle, même. Il faut dire que le gaillard sort d’une détente des plus appréciables, et que le contraste de cette situation le fatigue déjà. D’un autre côté, malgré sa retenue habituelle, il n’a jamais été simple de comprendre ce qui se passait exactement dans la tête de ce grand dadet, à la fois dévoué au clan et pourtant ancré dans une démarche purement solitaire. Pour ne pas dire sectaire.
Une secte d’un seul homme, oui. D’un seul homme, et d’un certain nombre de molosses carapacés.