Alors que le soleil se couchait, teintant doucement le ciel d'une lueur orangée, Kamui se trouvait à l'intérieur de sa demeure, dans une ambiance chaleureuse et accueillante. Guren avait de son côté préparé une table avec soin, disposant un cocktail sans alcool rafraîchissant et des encas savoureux à base de melon.

Soudain, un léger frappement retentit à la porte, signalant visiblement l'arrivée de Tsukiyo. Kamui se hâta de s'y rendre pour l'accueillir. Il ouvrit finalement la porte, révélant un sourire pour le moins bienveillant sur son visage.

« Bienvenue, Tsukiyo-san. » Glissa -t-il d'une voix chaleureuse en lui faisant signe d'entrer.

Guidant Tsukiyo jusqu'à la table préparée avec soin, le samouraï l'invita à prendre place en face de lui. Il laissa transparaître une expression bienveillante alors qu'il désignait le cocktail et les encas du doigt.



« Je suis ravi que vous soyez venue, Tsukiyo-san. Guren-san a préparé cette table pour nous, avec ce cocktail rafraîchissant et ces encas au melon. Si vous le souhaitez, je vous invite à vous servir. »

S'installant lui-même confortablement, il prit finalement une légère inspiration avant d'aborder le véritable sujet de leur rencontre.

« Maintenant, parlons de cette affaire délicate qui nous préoccupe. » Dit-il d'une voix calme mais déterminée. « J'aimerais comprendre plus en détail ce qui s'est réellement passé lors de cette mission. Pouvez-vous m’indiquer la nature de votre mission et me communiquer ce qui s’est passé pour en arriver à la mort de Zabuza-san ? » Ajouta -t-il, curieux d’écouter sa version des faits.

Il observa attentivement Tsukiyo, lui laissant le temps de s'exprimer. Dans cet espace propice à la discussion, avec le cocktail et les encas préparés avec soin par Guren, Kamui espérait avoir réussi à créer un environnement où ils pourraient aborder le sujet en toute confiance.

Spoiler:

Un rendez-vous important pour la kunoichi, surtout qu’elle ne s’attendait pas à ce que ce soit avec un Genin. Peut-être que la Shôgun ainsi que Senchi souhaitent laisser sa chance à ce Kamui. Doit-elle être chanceuse ? Peut-être, en espérant qu’il ne soit pas perfide pour transformer ses propos aux hautes autorités pour l’appât du gain ou vengeance. De toute manière, elle ne connaissait pas la réputation de Zabuza au sein de son clan. Était-ce quelqu’un d’important ? Ou alors, il n’était pas du tout apprécié par ses pairs . Difficile de le savoir. Dans tous les cas, le clan Fujiwara souhaite des réponses afin de s’assurer de quelques détails concernant cette mort. Évidemment, Tsukiyo avait accepté cette demande, en n'ayant rien à cacher. Dans une lettre, elle avait fait son rapport à la Shogun, peut-être que ce Kamui ainsi que le clan Fujiwara souhaitaient en savoir plus et être face à Tsuki pour savoir, si elle dit bien la vérité. La jeune femme avait récupéré de ses blessures, enfin presque vu que son épaule gauche la faisait un peu souffrir et qu’elle devait mettre une attelle pour reposer son bras et son épaule pour quelques temps. Marchant dans le quartier du clan Fujiwara, le soleil commençait à se coucher. Il y a des chances qu’elle termine cette interrogation dans la soirée, lorsqu’il fera nuit.

Parlant rapidement à un garde, ce dernier l’autorise à entrer dans le domaine du clan Fujiwara. De plus, ce dernier venait de lui donner l’emplacement de la demeure de Kamui. Une aubaine, au moins, elle savait où aller pour retrouver son futur interlocuteur. L’ambiance semble calme et la Seijuu ne croise personne sur son chemin. Ils devaient être occupés dans une autre partie du domaine du clan. Se déplaçant calmement, elle met juste quelques instants à bien trouver son chemin et à arriver devant la demeure du Genin. Toquant à la porte, la Bleutée attend qu’on vienne l’ouvrir. Un homme lui ouvre la porte, un Fujiwara à la chevelure de feu, sans doute ce fameux Kamui dont elle avait un peu reconnu sa chevelure plutôt inhabituelle grâce au tournoi. D’ailleurs, elle semble l’avoir déjà vu lorsqu’il met des affiches pour le tournoi dans les rues de Homura.


« Bonsoir, Kamui-san. » répondit-elle d’un ton calme ayant un regard neutre. La kunoichi le suit sans discuter plus longtemps. Devant une table, ce dernier l’invite à s’y installer. Le Fujiwara n’a pas fait les choses à moitié avec les encas et les cocktails. Difficile de croire qu’elle est venue pour se faire interroger sur la mort de Zabuza. La kunoichi observe la table d’un coin de l'œil pendant quelques instants, en se demandant ce qu’il prépare réellement avec tout cela.


Détournant son regard, elle soupire et décide de faire comme ce dernier. Tsukiyo s’assoit à la table et se permet avec l’accord de son hôte, de prendre une part de melon afin de rendre l’atmosphère moins pesante. Après tout, c’est peut-être son idée de faire ainsi afin qu’elle puisse se livrer sans problème. Assis l’un en face de l’autre, Kamui ne souhaite pas tourner autour du pot et elle souhaite connaître la nature de leur mission dont ils ont été convoqués pour se retrouver ensemble ainsi que les circonstances de la mort de l’homme. Ce n’est pas une surprise, elle n’était pas là pour s’en piffrer et pourtant, depuis qu’elle est quasiment guérie, son appétit à tendance à prendre le dessus. Or, la Louve sait se montrer sérieuse et par respect, elle pose sa main valide sur la table avec l’encas au melon dedans. Son regard se pose sur celui du jeune homme. il était temps de se livrer à lui et de raconter ce qui s’est passé.


« Je souhaite tout d’abord, rassurer vous ainsi que votre clan, je n’ai aucune animosité à votre égard. J’ai du respect pour vous ainsi que les deux clans majeurs qui sont le clan, Hyûga et Nara. » dit-elle dans un premier temps avant de reprendre la parole. « Pour résumer notre mission, on était censé retrouver un certain Miyamoto Mijime qui a été porté disparu dans une forêt où il y a des présences de Yokai. On devait le ramener vivant ou mort, tout dépendait si il avait survécu ou non. Pour cette mission, on était censé être trois, moi et Zabuza, avec un certain Heiwana Hira. Cependant, Hira ne s’est jamais présentée malgré notre attente. On a donc décidé d’y aller sans lui, car une vie est tout de même en jeu. Voilà de ce qui en est par rapport à la mission. » dit-elle dans un second temps avant de faire une légère pause et de finir l’encas au melon.

Après cette petite pause, elle reprend sur le cas de Zabuza. « On s’est éloigné de Homura et on s’est retrouvé assez loin de la capitale, au sein d’une forêt. Et sans aucune raison, ce dernier m’a attaqué avec une attaque, sans doute liée à votre clan. Une vague de chakra en forme de croissant de lune. Ce dont je n’ai pas compris sa réaction. Apparemment, le plan que j’avais proposé ne lui a pas trop plu, mais pourtant, il s’était montré d’accord quelques minutes avant, d’où mon incompréhension sur sa réaction. Pour que vous compreniez, le plan consistait à se rendre chez la femme du disparu et l’interroger afin d’obtenir quelques informations afin de ne pas chercher dans le vide puis également que j’obtiens un objet avec l’odeur de ce dernier. Je dispose d’un odorat très développé. Et Zabuza devait me servir de garde du corps pour me protéger afin que je puisse bien me focaliser sur mes recherches sur Mijime. Apparemment, la partie du clan qui consistait à me protéger, ne lui a pas plu, même s'il a été d’accord quand je lui ai demandé. Enfin bref. Je me suis transformé en forme hybride et je l’ai averti d’arrêter cela ou sinon je le considérerai comme un traître. Je l’ai averti, même à proposer de parler pour savoir son avis sur le reste…» elle soupire, laissant une petite pause.

« Or, il m’a menti et a ri à mon nez en m’attaquant à nouveau. J’ai donc pris cela pour un acte de trahison et de vous à moi, avec ce qui s’est passé aux portes de Homura avec Oto, Naga, Kyûbi et Janome, ce n’était pas le moment de jouer à ce petit jeu. Ainsi, je l’ai attaqué de toutes mes forces afin de le stopper. Il a continué à augmenter l’intensité de ces attaques. Pour preuve, ma blessure à mon épaule gauche n’est pas encore soignée à 100%. Je l’ai tué en lui tranchant la jugulaire, mais j’ai eu beaucoup de chance d’en sortir vivante avec mon épaule en moins. À la fin, je l’ai trainé jusqu’à Homura afin que son corps puisse reposer auprès des siens. Voilà. Si vous avez des questions, n’hésitez pas. »

Assis en face de la Genin, le samouraï remplit sa coupe du délicieux nectar préparé avec soin par Guren.
Il prit ensuite une petite gorgée, puis demanda l'avis de Tsukiyo sur les encas qu'elle venait de goûter.

« C'est délicieux, n'est-ce pas ? » Fit-il, d'un léger sourire.

Il déroula ensuite un petit parchemin et se saisit d'un pinceau, le visage on ne peut plus sérieux. Son regard se posa sur celle qui avait été contrainte de tuer Zabuza, un membre de son clan, et il l'écouta attentivement, prenant de temps à autre des notes pour ne rien oublier.

La première chose qui ressortait était que les intentions de la Genin semblaient sincères, du moins à ce stade de la conversation.
Ensuite, il eut droit à la chronologie des événements : une mission visant à secourir un individu porté disparu dans une forêt susceptible d'abriter des Yokaï. Leur objectif était de le sauver ou, dans le pire des cas, de rapatrier son corps. Ils s'étaient lancés dans cette mission à deux, leur troisième partenaire ne s'étant jamais manifesté. Jusque-là, rien de bien étonnant, mais cela était crucial pour comprendre le contexte.

Kamui consigna ces informations sur son parchemin.
Il porta ensuite sa coupe à ses lèvres, prenant une petite gorgée, avant d'écouter la suite.

Les choses devenaient alors bien plus intéressantes. En effet, la Genin confia au samouraï que peu de temps après leur départ de la capitale, feu Zabuza s'était mis à l'attaquer sans aucune raison apparente. C'était pour le moins curieux, et Kamui s'efforçait de trouver une explication, tout en restant stoïque.

Tsukiyo soupçonnait son agresseur de ne pas avoir apprécié son plan, mais elle n'était pas certaine. Les faits décrits semblaient cependant peu compatibles avec cette théorie, bien que cela reste une hypothèse à ne pas écarter.

N'ayant plus de place sur son parchemin, Kamui dégaina un autre parchemin vierge et poursuivit ses notes en transcrivant le plan de la Genin, le début de leur affrontement, les moqueries de Zabuza. Il consigna tout ce qu'il y avait à écrire. Il conclut avec leur confrontation, veillant à noter les mots exacts évoqués par Tsukiyo. Il jeta un bref regard sur ses écrits, puis posa ses deux mains croisées sur la table.

« Je vous remercie pour toutes ces précieuses informations, Tsukiyo-san. Je regrette encore que les choses se soient déroulées de la manière que vous décrivez... Dites-moi, avez-vous au moins eu le temps de faire examiner votre épaule par un médecin ? » Fit-il, dans un premier temps, l'air neutre.



« ... Pour en revenir à votre récit, il y a quelque chose que j'ai du mal à comprendre. Vous dites que Zabuza-san vous a attaqué sans raison. C'est plutôt étrange, n'est-ce pas ? Il est rare qu'un shinobi s'en prenne à un autre de cette façon, sans aucune raison apparente. Et, je ne suis peut-être pas objectif, mais il me semble encore plus improbable qu'un Fujiwara agisse ainsi. Cependant, rassurez-vous, je ne remets pas en cause vos paroles. Au contraire, je souhaite simplement m'assurer qu'il n'y ait pas d'autres explications à cette soudaine attaque... » Ajouta-t-il, marquant une petite pause.

Son regard parcourut brièvement le parchemin, puis revint sur son interlocutrice :

« Comment Zabuza vous a-t-il paru au moment de votre départ ? L'avez-vous trouvé anormal ? Dangereux ? Irrespectueux ?

Sur votre chemin, avez-vous été victime d'une quelconque attaque ? Avez-vous cherché à savoir s'il aurait pu être victime de quelque chose de moins évident, de moins apparent, qui aurait provoqué ce changement soudain dans son comportement ?

Excusez-moi, mais j'ai un peu du mal à croire qu'un individu puisse changer aussi brusquement de comportement. De plus, vous avez vous-même dit qu'il semblait accepter votre plan, alors pourquoi ce revirement soudain ? N'y a -t-il rien d'autre qui pourrait, d'une façon ou d'une autre, expliquer son comportement ? » Reprit-il, curieux d'obtenir des réponses à ces interrogations.

Il avait d'autres questions en tête, beaucoup d'autres.
Cependant, il ne voulait pas alourdir la conversation pour sa partenaire, qui avait déjà eu la gentillesse d'accepter ce rendez-vous malgré son statut insignifiant...

« Oui, c’est délicieux, je vous en remercie. » dit-elle tout simplement. Maintenant, elle devait parler de sa mission, de Zabuza et de ce qui a conduit à cette fin tragique pour le Fujiwara. La Bleutée a commencé par résumer la mission qu’elle devait faire à côté de Fujiwara Zabuza et Heiwana Hira, tout en expliquant qu’au final, ils n’étaient que deux à s’y rendre. Leur troisième partenaire ne s’était pas manifesté et ils ont dû faire sans lui. Elle a expliqué l’idée du plan accepté, mais à la fois, un peu refusé peu de temps après par Zab. Et pour finir, ce qui s’est passé, ce qui a provoqué ce combat à mort et l’affrontement jusqu’à la mort de ce dernier. La Seijuu a fait de son mieux pour être claire et parler au mieux de tout ce qui s’est passé. Elle ne pouvait pas faire mieux sur le moment. À présent, Kamui qui avait pris des notes durant la prise de parole de la Louve, devait lui poser des questions. Un moment un peu délicat, mais il fallait bien passer par-là pour qu’il comprenne. Et par la même occasion, qu’il ait l’opportunité de tout comprendre et de rassurer les membres de son clan. Ce dernier la remercie de toutes les informations qu’elle a pu lui fournir dans ce récit. Avant de commencer, il voulait savoir si elle avait besoin de temps pour qu’un médecin consulte sa blessure à l’épaule gauche.

« De rien, il est tout à fait normal que je vous fournisse le plus d'informations que possible. Et pour ce qui est de mon épaule, un médecin m’a déjà examiné et soigné. Je porte juste cette attelle le temps de quelques jours avant de la retirer. Je vous remercie de vous inquiéter sur mon état de santé, Kamui-san. » dit-elle tout simplement. Maintenant, il était temps de revenir au sujet principal : Fujiwara Zabuza. Psychologiquement, la Bleutée était prête à répondre à ses questions, en espérant qu’il ne se montre pas trop dur avec elle. Dans un premier temps, Kamui trouve cela étrange que ce dernier l’ait attaqué sans aucune raison. Avouant même qu’il n’est pas très objectif, vis-à-vis de l’éducation du clan Fujiwara. Là-dessus, elle peut le comprendre, car même pour la Bleutée, le geste de Zabuza lui est encore étrange et difficile à expliquer pour comprendre les raisons de son agissement. La kunoichi ne dit rien, le laissant observer ses écrits avant d’écouter ses autres questions afin de chercher à mieux comprendre les choses. Il serait mieux de tout répondre en même temps afin d’éviter de s’éparpiller à chaque fois qu’il pose une question. Lorsqu’il termina de parler, il était à présent clair que c’était à la Louve de parler.


Elle finit de manger son encas au melon et de boire une gorgée de son cocktail, avant de fixer l’homme afin de répondre à ses interrogations.

« Beaucoup de questions dont certaines, je me les pose encore moi-même à ce jour, concernant les actions incompréhensibles de Zabuza. Pour répondre à votre incompréhension sur les agissements de Zabuza, comme celui de m’attaquer sans aucune raison, je suis de votre avis. À mes yeux et encore à ce jour, je n’arrive pas à saisir le comportement de cet homme ni même les raisons qui l’ont poussé à aller jusqu’à m’affronter dans un combat à mort alors qu’il aurait tout simplement pu, dès que je l’ai averti, me dire qu’il voulait juste me tester. On se serait arrêté là. Vous semblez dire que le clan Fujiwara a reçu une sorte d’éducation qui permet d’être sur le bon chemin, de ne pas être violent ou de tenter de tuer sans raison. Peut-être que Zabuza était différent. il ne parlait pas comme un samouraï…je me souviens qu’il disait avoir été à trois contre moi : Son cerveau, la forêt et son katana. Sa façon de combattre…si différente de ce que j’ai pu entendre sur votre clan, Kamui-san. » dit-elle d’un ton calme, tout en se montrant en train de réfléchir pour choisir les bons mots. Elle laisse une petite pause avant de reprendre la parole.

« Au moment de notre départ…Non, rien de tout cela. Il était calme et je n’avais nul sentiment qu’il allait m’attaquer. Et sur notre chemin, on n’a pas été attaqué ni même aucune emprise de Genjutsu, si c’est ce que vous sous-entendez par être victime de quelque chose de moins évident. S'il y avait eu un ennemi, ce dernier aurait pu en profiter lorsqu’on était en état de faiblesse pour nous tuer. Non, il n’y a rien eu de tout cela. Le changement de comportement est…comment dire…inexplicable. Depuis que je suis revenue et que je suis à l’hôpital, je me demande pourquoi il a agi ainsi. Je n’arrive pas à comprendre. C’est illogique. » dit-elle un peu perdue par le comportement de Zabuza. « Le plan, il l’avait accepté, un plan simple et efficace, combinant nos forces et encore…je voulais en profiter pour connaître ses capacités afin de rendre le plan plus apte à être une réussite. Comme je vous l’ai dit, je pensais qu’au début, qu’il souhaitait me tester et je lui ai montré ma forme bestiale, hybride pour l’impressionner. Cependant, les mots de la Shôgun m'ont traversé l’esprit, où elle sous-entendait que Naga et Janome pourraient avoir des alliés dans Homura ou un peu partout dans le Yuusei. Avec ce qui s’est passé aux portes de Homura, j’ai directement pensé qu’il trahissait le Shogunat pour des raisons obscures. Je l'avais averti en lui accordant tout de même le bénéfice du doute, en espérant qu’il voulait juste me tester sur ma force de combat pour accomplir cette mission. » dit-elle.


« Sincèrement, Kamui-san. Je ne comprends pas ce qu’il lui est arrivé. Était-ce un traître ? Que voulait-il faire en s'affrontant sérieusement en se montrant déterminé à ce point ? Que cherchait-il vraiment ? Tant de questions dont je ne pourrais pas obtenir de réponse. En réalité, j’aurais préféré le capturer vivant afin qu’il réponde à ces questions, mais dans le feu de l’action et dans mon état, un mauvais coup placé à la jugulaire a mis fin à ces jours. Je suis sincèrement désolée, Kamui-san. »

Elle avait déjà été examinée par un médecin.
Ce n'était qu'une question de temps avant que son épaule ne guérisse. Une bonne chose, songea Kamui, qui opina de la tête.

Place au sujet qui les préoccupait.
Reprenant sa plume et son parchemin, il se remit à consigner les confidences de la kunoichi. Elle avouait elle-même ne pas encore comprendre ce qui s'était réellement passé avec feu Zabuza. Chose qui ne plaisait pas trop au samouraï, car il se rendait déjà compte que certaines zones demeuraient floues, voire sans explication à l'issue de leur discussion. Mais c'était ainsi, il devait se contenter de tout ce qu'il pouvait obtenir. Le reste, on ne pouvait l'inventer, il devait se remettre aux paroles de son interlocutrice et approfondir la question par lui-même plus tard.

Le visage inexpressif, il écrivait avec le plus grand soin, n'écartant aucun détail, aussi mineur soit-il. Rapidement, elle aborda la personnalité du défunt. Elle semblait remettre en cause son éducation, déclarant notamment que sa façon de parler et de combattre ne correspondait pas tout à fait à celle des Fujiwara. Curieux, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais un détail qui avait son importance, songea Kamui.

Quant au changement soudain de comportement, il n'y avait pas d'explication, aucune, malheureusement. Cela échappait à la kunoichi, qui s'interrogeait visiblement encore sur ce fait. Ainsi, le point le plus important restait sans réponse, et le pire dans tout cela, c'était que Tsukiyo semblait fermement croire en ce qu'elle disait. Sinon, elle serait une sacrée actrice, c'était le moins qu'on puisse dire.

Le Fujiwara à la crinière de lion marqua une légère pause, portant rapidement sa coupe à ses lèvres. Il but une petite gorgée, puis reprit ses notes. Elle revint sur un autre aspect, une hypothèse selon laquelle Zabuza pourrait être un allié de Janome et Naga. D'une certaine manière, elle semblait y croire. C'était la deuxième fois qu'elle le soulignait, il ne fallait donc pas le prendre à la légère, pensa le samouraï.

Contrarié, Kamui n'appréciait pas trop le terme de « traître ».
Mais le connaissait-il suffisamment pour ne pas l'envisager ? Malheureusement, non. Pourtant, il ne fallait pas l'utiliser avec autant de zèle, se dit-il intérieurement.

Finalement, c'est l'interrogée qui se mit à poser des questions n'auront malheureusement pour le moment aucune réponse.
Kamui porta son regard sur ses notes, survolant une dernière fois les passages les plus importants où il avait pris soin de déposer quelques signes distinctifs. Puis, il se tourna vers son interlocutrice, qui devait se douter qu'il avait de nombreuses interrogations.

« … Je vous remercie encore une fois pour toutes ces informations. Je regrette que la question centrale demeure sans réponse, ce qui signifie que nous devons nous en remettre à votre parole. Je doute que les miens se satisferont de votre parole, aussi sincère soit-elle. » Dit-il, d'un ton posé mais avec une légère contrariété sur le visage.

La vérité, c'était tout ce qu'il désirait.

Peut-être la détenait-il déjà. Peut-être que toutes les confidences de la kunoichi étaient véridiques. Peut-être. Mais comment s'en assurer ? C'est là la raison de sa contrariété.



« Y avait-il un témoin lors de votre confrontation ? Les choses seraient beaucoup plus simples si une tierce personne pouvait confirmer votre version des faits.

Vous dites que Zabuza-san s'exprimait différemment des samouraïs. Est-ce parce qu'il a déclaré être trois contre vous que vous l'insinuer ? Ou avez-vous d'autres éléments confirmant cette hypothèse ?

Vous dites qu'il se battait différemment des samouraïs, pouvez-vous préciser en quoi ? Est-ce qu'il avait tendance à ne pas se reposer uniquement sur son katana ? » Fit-il, d’un air curieux.

Il marqua une légère pause.
Il consulta de nouveau ses notes, les survolant rapidement, puis il reprit :



« … Vous parlez d'une possible trahison du Shogunat. Je dois avouer que je ne comprends pas. Supposons qu'il trahisse le Shogunat, pourquoi déciderait-il de s'en prendre à une simple Genin comme vous ? Ne vous méprenez pas, je suis moi-même un Genin, nous sommes en bas de l'échelle, des soldats insignifiants à l'échelle du Shogunat. Janome et Naga sont des personnes intelligentes et impitoyables, je ne vois aucune raison pour qu'ils engagent un espion incapable de se contrôler et qui attaque une Genin lors d'une mission à l'extérieur, sans raison valable. Cela n'a aucun sens.

D'ailleurs, cela me fait penser, ses premières attaques étaient-elles potentiellement mortelles ? Avez-vous essayé de ne pas riposter pour voir s'il serait toujours disposé à attenter à la vie de quelqu'un qui refuse catégoriquement la confrontation ?

Et, de manière général, avez-vous eu une altercation, aussi insignifiante soit-elle, avant votre duel ? L'avez-vous blessé d'une manière ou d'une autre, peut-être inconsciemment, en touchant son ego ? » Conclut-il, d'un regard inquisiteur.

Tsukiyo répondit aux nombreuses questions de Kamui, sans chercher à tourner autour du pot. Elle était sincère dans ses réponses, malgré quelques zones floues. Ces zones l’étaient, parce que de son côté, elle n’arrivait pas à comprendre Zabuza et son comportement. Sur le moment et même encore aujourd’hui, la Bleutée n’a pas su le cerner afin de comprendre ce qui lui est passé par la tête. À ses yeux, ce dernier est devenu un traître. Est-ce liée à Naga et Janome ? Ou y avait-il une autre raison à tout cela ? Impossible de le savoir. Ce dernier est décédé à ce jour et à présent, il est impossible d’obtenir des réponses de son côté. La Seijuu pouvait voir à l’expression faciale de son interlocuteur que ça sera compliqué de le convaincre ainsi que les autres membres du clan Fujiwara. Dans tous les cas, la kunoichi avait répondu à ces questions, tout en se montrant le plus honnête que possible. Ce dernier la remercie même d’avoir répondu aux questions, quoique la question centrale reste sans réponse et que tout se joue sur les paroles de la Okami. « Navrée de n’avoir pu apporter de réponse là-dessus, Kamui-san. » dit-elle tout simplement. Cela dit, l’interrogatoire n’était pas encore terminé et ce dernier avait encore pas mal de questions à formuler à la Genin.

Ce dernier voulait savoir s'il y avait eu un témoin, une troisième personne qui pourrait tout simplement faciliter le tout. Si, seulement ça pouvait être vrai et que quelqu’un avait pu assisté à tout. Malheureusement, Zabuza avait fait en sorte que personne ne puisse intervenir pour stopper le tout. Il y avait tout de même une réelle intention de combattre à l’abri des regards. Ensuite, viennent les questions sur quelque chose qu’elle ait dite, comme son comportement et sa mentalité qu’elle trouvait différente d’un samouraï. En plus d’un autre point, celui de son style de combat.


« Non, il n’y a pas de témoin de notre combat. Zabuza avait fait exprès qu’on soit bien éloigné pour éviter qu’on soit vu ou que des renforts interviennent. Il me l’avait dit expressément, après sa première attaque. Les uniques personnes que j’ai croisées, c’est quand je me traînais avec le corps de Zabuza en direction de Homura. Des ninjas en fin de mission nous ont escortés jusqu’au village. Mais ils n’ont rien vu. » répondit-elle à la première question, avant de s’attaquer aux suivantes. « Je vis à Homura depuis mon enfance, j’ai déjà eu la possibilité de croiser des membres de votre clan ou de les voir s’affronter amicalement. Je me suis aussi renseigné sur vous, après tout, vous faites partie des trois clans majeurs du shogunat, c’est la moindre des choses. Un Samouraï combat avec honneur et suivant le bushidô, là, Zabuza usait de subterfuges, cherchant à s’éloigner du corps-à-corps, se cacher dans les arbres et usant de technique de shurikenjutsu. Je fais peut-être fausse route, mais ça ne ressemble pas aux arts des samouraïs ou à leur style de combat. Son style se rapprochait plus du ninja que du samouraï. Par exemple, son attaque ayant perforé mon épaule, ce n’est pas avec un katana, mais un kunai qu’il a transformé en katana de chakra en me l’envoyant de manière assez fourbe. Ce n’est que mon point de vue, mais sa mentalité et son style de combat se ressemblent. » finit-elle faisant une pause afin de laisser son interlocuteur prendre la parole. Elle buvait un coup afin de s’hydrater.

La suite semble liée au fait que la Bleutée avait dit que Zabuza était un traître à ses yeux. Cela dit, il l’était devenu, au moment où il a décidé de ne pas renoncer au combat entre eux. Tsukiyo se met à l’écouter attentivement, car ça reste un sujet plutôt délicat à aborder. Avait-il conclu trop hâtivement là-dessus ? Peut-être, mais généralement quand on attaque un allié, ce n'est pas pour le plaisir. Or, il ne comprenait pas l’accusation de la Kuro Kiba vis-à-vis de Zabuza. Il est vrai que le lier à Naga et Janome, ça n’avait pas de logique ni de sens pour Kamui et maintenant qu’elle y pense avec un peu recul, ce n’était pas logique. Et surtout pour attaquer une genin. Y avait-il autre chose qui avait mené Zabuza à cela ? Cependant, ça ne reste que des suppositions et aucun des deux n’avait la réponse à tout ceci. Il venait également à parler de la première attaque de Zabuza. Était-ce dans le but de tuer ? Ou si elle ne s’était pas défendu, il n’aurait pas continué ? Et pour finir, il souhaite savoir si elle n’a pas eu une altercation ou dit quelque chose qui aurait pu blesser Zabuza pour qu’il agisse de cette manière. La Bleutée se met à réfléchir sérieusement en repensant à tout ce qu’avait dit son camarade à propos de tout cela.


« Pour l’accusation de trahison, je ne reviendrai pas là-dessus. Je suppose que je peux tout de même m’accorder à dire que le fait qu’il soit un traître lié à Naga et Janome n’a pas de sens. Ayant pris un moment de recul en vous écoutant, j’ai peut-être exagéré sur ce point-là. Cependant, quand on attaque un allié sans aucune raison, on commet un acte de trahison surtout dans le but de tuer. Zabuza a trahi le Shogunat pour des raisons qui lui sont propres. Malheureusement, on ne le saura jamais, ce qui est embêtant. » dit-elle dans un premier temps, à présent, elle va se concentrer sur la suite des questions de l’homme en face d’elle.

« Sa première attaque a été un croissant de chakra à mon encontre, sans aucun avertissement. Cela aurait pu me mettre dans une position délicate, si je n’aurais pas su m’en protéger. La seconde attaque visait mon visage et la troisième mon pieds pour m’handicaper sur mes déplacements. Pour ma part, l’unique attaque qui cherchait à tuer Zabuza a été la dernière avant qu’il trépasse, après son attaque de kunai qui se transforme en katana de chakra qui visait mon coeur, mais que j’ai pu dévier vers mon épaule gauche. Mes précédentes attaques n’avaient pas l’objectif de le tuer, contrairement à lui. Donc voyez-vous, c’est pour cela que je le considère comme un traître à mes yeux. Il ne m’était pas question de ne pas me défendre face à ces assauts alors que des Yokai traînent dans les environs comme des brigands. Et s'il avait déposé les armes en voyant que je ne me défends pas, j’aurais été blessé inutilement alors qu’on s’apprêtait à se diriger en territoire hostile. Je ne veux pas trop m’avancer, mais je pense que peu importe ma réaction, ça n’aurait rien changé à ses motivations de me combattre. » dit-elle d’un ton calme.

Maintenant, il était temps de répondre si oui ou non, il y a eu une altercation entre Tsukiyo et Zabuza. Si par hasard, elle l’aurait insulté sans le savoir, tout en touchant son ego pour qu’il agisse de cette manière. La bleutée a une réponse tout faite pour ça. « Aucun des deux. Nos conversations sont restées purement professionnelles jusqu’à ce qu’il décide de m’attaquer. Et puis, même si cela avait été le cas, est-ce une raison d’attaquer un allié ? Non. Si on m’avait insulté ou si j’aurais eu une altercation avec quelqu’un, j’aurais préféré en parler avant toute chose. On sort de Homura pour se rendre en territoire hostile, où il y a des Yokai. Ce n’est pas le moment de chercher à blesser un tel et/ou à gaspiller du chakra inutilement. Maintenant, à l’heure où on se parle, Kamui-san, un pauvre homme est peut-être mort à cause de son comportement. Enfin, je suppose que ce n’est pas le sujet. Cela dit, je n’ai rien d’autre à rajouter par rapport à tout ça. »

Il regrettait également ce voile autour de la question la plus importante de l'interrogatoire.

Mais cela ne saurait l'arrêter, car il y avait d'autres éléments à aller chercher, tout ce qui était autour de la question principale. Tout ce qui pourrait, pris dans son ensemble, former une théorie, donner des explications au comportement de feu Zabuza.

Reprenant sa plume, il notait : pas de témoin. Pire, Zabuza aurait même fait exprès de s'assurer de se trouver dans une zone sans aucune autre présence. Encore un fait curieux. Cela ne faisait encore une fois aucun sens aux yeux du samouraï. La seule et unique justification possible, en se fiant aux informations de Tsukiyo, c'était la probabilité que le défunt ait de la rancune à son encontre. Si oui, pourquoi ? Si non, alors il devait être fou à lier, une théorie à laquelle Kamui n'y croyait absolument pas. Mais, pourtant, il devait également l'envisager, car il n'était pas là pour prouver absolument l'innocence de Zabuza, encore moins de prouver à tout prix la culpabilité de la Seijuu.

Poursuivant ses notes, il consigna le fait que la jeune femme ait été rejointe par des shinobis sur son chemin de retour. Ce qui laissait entrevoir la possibilité que ses shinobis n'étaient pas loin de leur position, et qu'il existait une infime chance qu'il ait pu assister à la scène de près ou de loin. Quoique... Cela ne faisait pas sens également, car il était impensable que des shinobis d'Homura observent une telle confrontation sans intervenir.

Arriva les précisions sur le trait de caractère de Zabuza : visiblement, celui-ci se serait quelque peu éloigné du Bushido, adoptant une mentalité et une approche qui pencherait plus du côté des shinobis. Cela pouvait étonner Tsukiyo, à raison, comme cela étonnerait probablement bien des Fujiwara. Mais, étonnamment, Kamui ne semblait pas surpris, car il savait que certains des siens, bien que rares, étaient soit opposés au Bushido, soit ils n'en avaient simplement rien à faire. D'ailleurs, lui-même remettait par moment en question ce code qui mériterait, à ses yeux, une petite refonte. Il prit tout de même la peine de notifier cette information, ajoutant également les détails qui l'accompagnaient et qui expliquaient de quelle manière la Seijuu avait été blessée à l'épaule.

« ... Il n'est en effet pas impossible que certains des nôtres s'écartent un peu du Bushidô. C'est un code qui impose des devoirs et des responsabilités qui est difficile à supporter pour certains, peut-être que c'était le cas de Zabuza-san, du moins à en juger par ce que vous décrivez. » Fit-il, avant d'en arriver à la fameuse question de trahison.

Portant sa coupe à ses lèvres, il but une petite gorgée, avant de reprendre sa plume et de consigner les confidences de la Seijuu.

Au moins, sur ce point, ils s'accordaient à dire que cela ne faisait pas sens de considérer Zabuza comme un instrument de Naga et Janome. Tsukiyo ne l'excusait pas pour autant, et elle persistait en le considérant comme un traître. Le fait qu'il l'ait attaqué dans l'intention de la tuer suffisait, selon ses dires, à le cataloguer de traître. Elle devait avoir beaucoup d'estime pour sa personne pour faire une conclusion aussi hâtive, car pour Kamui, il allait sans dire que la trahison ne devait être envisagée qu'en ultime recours. Le fait qu'ils n'avaient pas encore d'explications sur le comportement de Zabuza devait suffire pour tempérer cette question de trahison. Car, ce n'était qu'en faisant la lumière sur cette question, qu'ils sauraient s'il était oui ou non un traître.

Opinant de la tête, le samouraï à la crinière de lion l'invitait implicitement à poursuivre son monologue.

Il notait les éléments de réponse sur la manière dont leur combat s'était déroulé, sur les techniques utilisées, et sur les intentions de Zabuza au moment d'attenter à la personne de Tsukiyo. Dans son discours, quelque chose attirait l'attention de Kamui : la possible présence de Yokai à l'endroit où l'affrontement a eu lieu. Il garda cela dans un coin de la tête, laissant alors son interlocutrice poursuivre son monologue sans l'interrompre. Apparemment, pas d'altercation. Pas d'insulte. Juste une attaque sauvage sans explication. La jeune femme semblait encore un peu affectée par ce qui s'était passé, du moins à en juger par les tournures de ses phrases. Chose qui pouvait se comprendre, songea Kamui, avant de déposer sa plume et de prendre la parole.

« Très bien, je crois que nous avons bien approfondi la question, je vous remercie encore de votre coopération.

Je souhaite tout de même revenir rapidement sur deux éléments : premièrement, de tout ce qui ressort de notre échange, je retiens le fait que Zabuza-san vous ait attaquée sans aucune raison. Cela ne saurait suffire pour le considérer comme un traître, bien qu'il soit tout à fait dans votre droit de le penser, auquel cas je vous invite d'ailleurs à ne pas qualifier aussi hâtivement vos camarades de traître.

Dans votre discours, il y a autre chose qui ressort et qui est en corrélation avec ce premier point : le fait que vous soyez dans une zone probablement infestée de Yokaï. Vous avez insisté sur ce point à plusieurs reprises pour dire que Zabuza-san aurait dû se montrer raisonnable et ne pas vous faire perdre votre énergie et votre temps, car vous auriez pu en payer le prix fort, tous les deux. C'est un argument qui se tient, et je suis entièrement de votre avis. Toutefois, cela doit aussi servir à revoir votre schéma de pensée. Nous savons aujourd'hui que les Yokaï peuvent être de toutes sortes de tailles et de formes. En l'occurrence, il est tout à fait possible que Zabuza ait été infecté d'une manière ou d'une autre, sans que vous le sachiez, tous les deux. Nous verrons ce que l'autopsie revèlera à ce propos.



Je vais mener ma propre enquête sur la personne de Zabuza et je m'efforcerai d'approfondir toutes les zones d'ombre pour que personne n'ait à vous reprocher quoi que ce soit, dans le cas où vous serez réellement innocente et victime.

Auquel cas, d'ailleurs, je tiens à vous présenter sincèrement mes excuses, et je veillerai à ce que ce genre de chose ne se produise plus. Mais s'il s'avère que vous avez votre part de responsabilité, vous devrez naturellement en répondre devant la justice.

En attendant, par précaution, et j'espère que vous comprendrez, je ferai une demande d'injonction restrictive d'interdiction de sortie du territoire. » Fit-il, d'un ton toujours aussi calme, son regard reflétant toute la sincérité derrière sa démarche.

Il rangea sa plume et roula ses parchemins.

« Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ? Que ce soit en rapport direct avec l'incident ou avec tout ce que je viens de souligner ? » Conclut-il, lui laissant le soin de revenir sur toute chose qu'elle aurait oubliée ou omise de dire.

Encore et toujours des questions, mais la Seijuu y répondit sans détour et de manière sincère. De toute manière, la Bleutée n’avait pas à mentir, car selon elle, elle disait la vérité sur les événements de la mort de Zabuza. Peut-être que s'il y avait eu un témoin, cela aurait facilité les choses. Cependant, chacun était libre de croire ou non, au propos tenu par la Genin. Il y avait des zones floues, surtout lorsque ça concerne les raisons du comportement de l’homme. Pourquoi l’avait-il attaqué ? Quelles sont les motivations derrière tout cela de Zabuza ? Kamui trouvait dommage de ne pas avoir de réponse sur ces questions. Et là-dessus, la kunoichi ne pouvait que le rejoindre. Pour le style de combat ou mentalité, le Fujiwara à la crinière de feu répondit à Tsuki que certains d’entre eux cherchaient à s’éloigner du Bushido, à s'émanciper de cela, car ça pouvait être difficile à supporter tout ce qu’il représente. Était-ce le cas pour Zabuza ? Peut-être. En tout cas, la Okami ne pouvait pas savoir qu’il y avait quelques individus au sein de ce clan qui faisait cela. « Oh, je vois. Je ne savais pas qu’il y avait ce genre de chose au sein de votre clan et vis-à-vis du Bushido. » dit-elle d’un ton sincère.

Par la suite, la jeune femme se met à parler du sujet de la trahison ainsi que répondre aux autres questions de Kamui. Pour elle, Zabuza a été incontestablement un traître pour l'avoir attaqué sans raison, chercher à la tuer, sans jamais revenir en arrière. Ceci n’était pas un test pour connaître la force de Tsukiyo, au vu de ses nombreuses attaques et provocations. Et sur bien d’autres sujets, mais la Okami répondit sans détour, encore une fois, à ce Fujiwara. Il y avait tellement à dire que ce soit sur les techniques employées par Zabuza ainsi que les siennes, s'il y avait eu altercation ou un propos déplacé maladroitement de la part de Tsuki qui aurait blessé l’ego de l’homme. Là-dessus, la kunoichi avait tout dit et de son point de vue, elle n’avait pas fait de mal pour que cela provoque un combat. La Kuro Kiba en avait terminé avec les questions de ce dernier. À présent, Kamui devait reprendre la parole pour d’autres questions ou donner son point de vue, même s'il n’a pas l’air d’être très objectif en croyant que les Fujiwara soient parfaits et elle, pas du tout. En soi, la Louve ne se croit pas parfaite, mais elle n’est pas du genre à mentir.

Kamui se met à prendre la parole en remerciant de la coopération de Tsukiyo sur les questions. Cependant, ce qui ne surprend guère la Bleutée, ce dernier souhaite revenir sur deux points par rapport à tout ce qu’à pu dire la Seijuu. Sans surprise, ce dernier ne considère pas Zabuza comme un traître malgré ses attaques et tentatives de la tuer. Cela désespère la Bleutée qui avait du respect pour Kamui. Il n’est pas objectif et il ne semble pas connaître la définition d’un traître. Cela dit, il protège son clan pour éviter que ces derniers aient une mauvaise image de la part de la population. « Je trouve cela très osé de me dire une telle chose, Kamui-san. Vous n’êtes pas très objectifs, concernant votre clan, je m’attendais à de la partialité et de la neutralité de votre part. Lorsqu’un soldat attaque un autre de son camp afin de le tuer, ce n’est pas une petite dispute, peu importe ses intentions, ça s’appelle de la trahison. Je comprends que vous souhaitez préserver une bonne image de votre clan, aux yeux de la population ou pour vous-même. Est-ce que si cela aurait été un Hyûga, un Nara ou un ninja hors clan, est-ce que vous auriez le même discours ? Je n’accuse nullement hâtivement mes camarades de traître, cependant, aucun d’eux jusqu’à maintenant ne m’a attaqué pour m’éliminer. » dit-elle d’un ton calme.

Pour la suite, il parle d’un second point concernant les Yokais et le lieu où ils étaient lors du combat. Cependant, elle n’a jamais dit qu’ils étaient dans un lieu infesté de Yokai. Kamui a sans doute mélangé deux informations sans le vouloir. Après tout, sur ce point, elle ne peut pas lui en vouloir, car il y a eu beaucoup d'informations à prendre en compte. Or, ce qui l’exaspère un peu, c’est encore une fois, Kamui cherche à trouver une excuse pour expliquer le comportement de Zabuza. « Non. D’abord, on n’était pas dans une zone infestée de Yokai. J’ai dit qu’on devait se rendre dans un lieu infesté de Yokai pour retrouver la cible. Cela dit, j’ai dis où on a combattu, il aurait pu avoir un Yokai qui aurait pu débarqué à la fin du combat et nous tuer. Ce sont deux choses différentes. Et non, il n’y a pas eu de Yokai dans les environs qui a changé le comportement de Zabuza en influençant d’une quelconque manière. »

Par la suite, il souhaite mener une enquête sur Fujiwara Zabuza afin d’éclaircir quelques points sombres. Et faire en sorte que si il y a un souci avec lui, que le Bleutée n’a rien à se reprocher et qu’elle est vraiment innocente et victime. Évidemment, elle aurait des excuses, mais si ça venait à être le contraire, ça sera à elle de faire face à la justice. Mais à la fin de cela, ce dernier voulait faire une demande d’injection restrictive du territoire afin qu’elle ne quitte pas le pays. Chose qu’elle trouve exagérée de sa part. Ce dernier lui pose des questions afin de savoir si elle a quelque chose à rajouter autre chose. Seijuu Tsukiyo se lève afin d’être debout face à ce dernier.


« Je n’ai rien à ajouter. Faites ce que vous pouvez pour élucider ces parts d’ombres de Zabuza. Je sais très bien que je n’ai rien à me reprocher et que je ne subirai aucune justice. Par contre, je trouve exagéré votre demande d’injonction restrictive d'interdiction de sortie du territoire, je vous demande de ne pas le faire, car je le trouve exagéré. Si j’aurais été coupable, je n’aurais pas fait de rapport à la Shôgun, j’aurais refusé de venir vous voir et je serais parti du pays, sans donner de nouvelle ou profitant même d’une mission. Cependant, je ne souhaite pas que ma carrière de ninja soit restreint inutilement pour des suppositions sans preuve. À vos yeux, je suis ni innocente ni coupable. Or, je souhaiterai que vous preniez en compte ma bonne foi d’être venu me faire interroger par vous, car rien ne m’y obligeait, après tout, la Shogun ne m’a pas convoqué pour être interrogé par un haut gradé. Quitte à être surveillé, c’est déjà mieux que ce que vous proposez. » dit-elle d’un ton calme. « Sur ce, je pense qu’on sait tout dit, car je n’ai plus rien à ajouter et vous n’avez plus poser de question sur l’accident avec Zabuza. Je vous remercie de m’avoir bien accueilli, à présent, il est temps pour moi de retourner dans ma demeure afin de me reposer. » finit-elle là-dessus en se dirigeant vers la sortie de la maison, après avoir laissé le temps à Kamui de lui répondre.

Peu importe sa réponse, Tsukiyo n’avait plus rien à dire. Il n’a pas l’air méchant ni rien, mais il reste un Fujiwara qui semble apprécier son clan. Peut-être que cela aurait été mieux si elle avait été interrogée par quelqu’un d’extérieur au Fujiwara. Ce qui est fait, est fait, à présent, elle va devoir se concentrer sur la suite.

Osé ?
Manque d'impartialité ?

La Seijuu ne mâchait décidément pas ses mots.
D'un côté, Kamui comprenait sa réaction, et ce d'autant plus si elle avait l'intime conviction d'être innocente dans cette affaire. Mais quand bien ce serait le cas, et en admettant qu'elle ait tué Zabuza en situation de légitime défense, cela serait-il suffisant pour admettre que le défunt Fujiwara soit un traître ? Kamui se refusait de voir les choses de la sorte, d'autant plus que subsistait un doute raisonnable qui pourrait justifier son comportement.

Aussi, toute la question pour lui, dans le cas où Tsukiyo soit innocente, c'était de savoir si Zabuza avait été influencé ou contrôlé par quelque chose, quelle qu'elle soit. Mais, évidemment, son interlocutrice ne voyait pas les choses de la sorte, non pour elle c'était très simple. Elle était innocente, Zabuza coupable et un traître. Le reste n'avait nullement d'importance. Une vision très réductrice, digne d'un soldat formaté par le système, songea naturellement Kamui.

Quant aux autres accusations, aussi étonnant que cela puisse paraître, si Kamui avait effectivement été en charge d'une affaire similaire où un des siens ne serait pas concerné, il aurait agi de la même manière. Il en était du moins persuadé. Après tout, même si la plupart des gens l'ignoraient, il voyait au-delà du clan, au-delà même d'Homura parfois...

« Je comprends votre réaction. » Finit-il par rétorquer.

Un petit silence délibéré, puis il reprit:



« Mon objectif est simple, Tsukiyo-san. Prouver votre innocence. Cela nécessite, à mon sens, avant de condamner Zabuza, d'écarter tout doute raisonnable. Contrairement à vous, je ne souhaite absolument pas écarter aussi facilement l'éventualité que vous soyez innocente, et que Zabuza soit coupable malgré lui. Maintenant, vous pouvez penser ce que vous voulez de moi, cela n'a aucune importance à mes yeux. » Fit-il, d'un ton calme.

Stoïque.

Il écouta Tsukiyo venir sur un élément de son discours, le fait que la zone du duel soit ou non infestée de Yokaï. Une précision en somme mineure, car son discours n'écarte en rien l'hypothèse que la zone et ses environs soient susceptibles d'abriter des yokaï. La jungle était réputée pour être dangereuse, aussi à moins qu'elle ait un pouvoir capable de repérer de manière certaine la présence de yokaï, cet élément ne devait pas être écarté.

La suite, il comprenait.

Il comprenait tout autant l'agacement qui semblait ressortir du discours de la Genin, malgré l'effort de garder un ton calme. Mais, quelque part, elle devait s'y attendre non ? Après tout, ce n'était pas juste une invitation à boire du thé, mais bel et bien un interrogatoire. Interrogatoire qu'elle était tout à fait libre de refuser. Maintenant, si elle prenait suffisamment de recul, si elle ne se laissait pas dominer par ses émotions, elle verrait que Kamui ne l'accusait absolument de rien, et s'efforçait de prendre des mesures pour tempérer la situation, en attendant que les autorités l'innocente complètement.

Déposant finalement sa plume, il imita Tsukiyo en se relevant :



« J'entends vos arguments. Je me dois néanmoins de m'assurer que les plus extrémistes des nôtres n'agissent pas en imaginant qu'on vous laisse agir librement, en attendant que l'affaire soit résolue.

Une telle mesure devrait les rassurer. Évidemment, je préciserai lors de ma demande que cette mesure ne devrait concerner que vos déplacements individuels.

Je vous remercie encore une fois de votre coopération, et j'espère que toute l'affaire sera rapidement tirée au clair et que vous pourrez reprendre le cours de votre vie comme auparavant. » Fit-il, sincèrement.

Il l'accompagna jusqu'à la sortie.

« Je vous souhaite une excellente soirée, Tsukiyo-san. » Conclut-il, en s'inclinant légèrement.

Spoiler: