SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

    Lire la suite


    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu

Fujiwara Urumi
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyDim 15 Oct - 12:23

Expérience : 441
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[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 Empty
Fujiwara UrumiGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
J'étais partagée, face aux mots de celle qu'on avait assignée pour prendre soin de moi.

Partagée, car j'appréciais l'attention derrière son ton. Elle cherchait à réconforter, rassurer. Mes épreuves, elle les acceptait, ne les ridiculisait pas.

Mais j'étais agacée, aussi. Car son attention, je la prenais aussi pour de la pitié. Sûrement parce que j'étais jeune, pas encore une adulte à ses yeux. Mes inquiétudes ? Elle devait les prendre pour les frayeurs d'une enfant.

Je n'étais pas connue, je ne m'étais pas encore illustrée par des hauts faits.

Comment pourrai-je lui en vouloir, de douter de la gravité de ce qui se trame ?

Je soupire, lasse. Physiquement, je n'étais toujours pas rétablie de la foudre qui m'avait parcourue. Mais aussi mentalement, à l'idée des échanges qui m'attendaient.

Le seigneur aurait beau être aussi bienveillant que mon interlocutrice, je concédais cette possibilité. Celle qu'il ne considère pas mon mot. Ou pire. Qu'il le considère comme servant, malgré lui, les intérêts malveillants d'une puissance étrangère.

Soudainement, je me rends compte à quel point je suis ... peu qualifiée, pour cette tâche. Je ne suis que Genin avec quelques maigres missions à mon actif.

Pourquoi m'a-t-on envoyé, moi ? Je n'ai pas d'expérience, je ne suis pas "unique" comme une certaine Nara me l'a fait remarquer.

Je suffoque, l'espace d'un instant. Je me sens si oppressée par les enjeux qu'on m'a confiée.

Grande inspiration. Mon regard troublé se fait à nouveau d'acier. Pas le choix, après tout.

La victoire ou la mort, il en a toujours été ainsi.

Cherchant les mots, comment les lier pour qu'ils se fassent écho à la bienveillance dont on a fait preuve à mon égard, je finis par m'exprimer, la voix douce, le regard résolu.

- Oto ne m'inquiète pas. Je suis une fille du Fer comme vous, je connais la valeur de nos femmes et de nos hommes. La survie de ce pays ne dépend que de notre bon vouloir, nous le savons toutes deux. Mais pourquoi en voudrions-nous ? Oto est peut-être une meilleure terre, mais à peine plus que la notre. Nos ancêtres se sont toujours refusés à l'annexer. Et si annexation il y a, nous devrons dépenser des décades à la pacifier pour au final ... de la boue, des paysans qui ne suivront jamais la vraie voie et nos guerriers épuisés, éreintés et à la merci du moindre mal.

Je prends le temps de reprendre mon souffle, avant de poursuivre.

- Le Pays du Son ne m'inquiète pas, non. C'est ce que le monde nous réserve qui me tient éveillée la nuit, inquiète.

Puis, je considérais la guerrière. Les épreuves qu'elle a, sans nul doute, affronté. Sa rancune, définitive. J'hésite, alors. Je vais outrepasser ma position, c'est un fait. Mon visage prend un air contrit, sincère. Ma voix parle avec un chagrin, réel.

- Oto nous a pris, à vous comme à moi, je le vois. Je le sens. Mon souhait ... J'en ai honte, je vous l'avoue, mais il résonne au votre. Mais nous sommes meilleurs que ça. Nos aïeux auraient souhaité une autre voie pour nous.

Je caressais mon bras, alors, comme pour me rassurer, alors que je concluais.

- Après tout, si nous voulons d'un monde meilleur, nous devons d'abord, nous, agir comme si nous méritions d'y vivre.

C'était enfantin, sûrement. Mais je le croyais réellement. Heureusement, dehors nous entendons les sabots. Les cavaliers qui reviennent, leur mission sûrement accomplie.

Le temps, il presse. J'en reprends conscience. Moi qui m'était tournée en direction du son, je m'adresse à nouveau à ma vis-à-vis, m'inclinant devant elle.

- Ils sont revenus, j'espère ... Qu'ils seront tous là. Pouvez-vous m'accompagner, je vous prie ?



« Into the Warrior, Heart of a Lion. »

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Narrateur
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyVen 3 Nov - 23:36

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Narrateur

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
« Vous marquez un point. Il est vrai que les otojins seront difficiles à canaliser. C’est pourquoi nous devons imposer un régime le plus dur possible. Une dictature militaire ! On leur apprendra que le Pays du Fer porte bien son nom ! »

L’ono-bugeisha leva son poing comme si elle brandissait une oriflamme révolutionnaire. Son œil livide luisait d’une pâleur cruelle.

« Puis s’ils se rebellent, on les brûlera ! »

Elle n’avait, visiblement, rien saisi du message voilé de mystère qu’avait tenté de lui communiquer Urumi. Sa colère sans doute était trop grande.

* * *

La délégation homurajine fut escortée par les troupes du seigneur local deux jours durant. L’état d’Iwan se dégrada durant le voyage. Ses blessures étaient graves, encore purulentes, et affaiblissaient à la fois son corps et son esprit. Il parlait en phrases courtes. Se contentait souvent des réponses les plus brèves. Son enthousiasme et sa curiosité avaient disparu. Sa pédagogie n’était plus. D’une certaine façon, il était en train d’abandonner la mission.
Ce qui signifiait que tout retombait sur le poids des épaules des Genin. Il ne manqua pas, toutefois, entre deux quintes de toux et deux bandages, de les orienter.

« N’oubliez pas… pourquoi… nous sommes venus… la mission… nos consignes… »

En arrivant à destination, les homurajins comprirent très vite, justement, à quel point cette mission était importante : les tours du Château du Shogun s’élevaient comme des flèches noires pointées vers les étoiles du ciel constellé.
Six donjons immenses s’élevaient à une dizaine de mètres de hauteur au milieu des steppes blanches. Réparties de façon circulaire le long d’une ceinture de pierre, ces tours étaient creusées de meurtrières, de vitraux et de fenêtres donnant sur des salles de garde et des chambres. A l’extérieur flottaient différents drapeaux, tantôt rouges, tantôt jaunes, tantôt noirs ou blancs. Chacun d’eux était orné de motifs différents.

Le groupe passa un très large portail en fer forgé qu’on hissa à leur approche au moyen d’une manivelle interne. Le bruit métallique de la porte résonna dans l’espace, puis des cavaliers en armure de samouraïs en sortirent dans une ronde équestre à l’origine d’un tintamarre de sabots et de bruits de nasaux. Tous étaient masqués et couverts d’un plastron en plates ferrées et fixées par des rivets et des cordelettes. Des cornes dépassaient de leurs casques, les fameux kabuto, et leurs visages restaient dissimulés derrière des masques représentant le sourire du diable. Ils encerclèrent le groupe derechef, sans sortir les armes ; et le groupe s’avança dans l’enceinte de la place-forte.

L’ambiance était étrange. Il régnait à la fois une impression de liesse et un sentiment de méfiance. Les regards s’arrêtaient régulièrement sur les étrangers. Même le seigneur responsable de leur escorte était épié. Ils rejoignirent un des six donjons où ils furent accueilli avec un plat chaud une bonne soupe. Leur hôte s’absenta un petit moment suite à une convocation.
Ce fut à cet instant que les homurajins comprirent qu’ils n’étaient accompagnés que par un petit seigneur local, tributaire lui-même d’un plus grand chef.

Quand il revint, ce fut pour apporter des bonnes nouvelles.

« On va vous recevoir, Urumi, Yoko et toi… Iwan.
- Non. »

La réponse du Jônin jeta un froid dans l’atmosphère. Iwan se sentît contraint de confirmer son propos.

« Elles iront seules. Je leur fais confiance. »

Le seigneur approuva en inclinant sa tête, puis continua.

« Bien. Urumi, Yoko. Vous allez donc devoir représenter votre nation entière devant le Conseil des Kan’Rei. Permettez-moi une petite explication pour ceux qui ne sont pas coutumiers de notre organisation politique.
Le Pays du Fer est gouverné par le Shogun, Fujiwara Fusamoshi. Il préside au conseil diplomatique le plus important qui soit en ces terres, car ce dernier est composé des six seigneurs les plus puissants du pays. Les Kan’Rei règnent sur les six plus grandes provinces qui soient au Pays du Fer et discutent des décisions politiques qui écrivent notre destin à tous. Ce sont eux qui ont signé le traité de guerre contre le Pays du Son. Mais voyez-vous, chacun l’a fait pour des raisons différentes. Malheureusement, je ne suis pas dans la confidence, donc je ne saurais vous en dire beaucoup plus…
A part peut-être au sujet de Hashiba Sueshige, celui qu’on surnomme la Carpe Dorée. Nous sommes actuellement dans ses loges. Chaque donjon est occupé par un Kan’Rei et sa famille, ainsi que par ses troupes. C’est le seigneur auquel j’ai prêté allégeance. Sueshige n’est pas un Fujiwara, contrairement à la plupart des autres Kan’Rei. C’est néanmoins un archer redoutable. Il règne sur nos terres, qui sont à la fois les plus vastes et les plus pauvres malheureusement. Tout le monde sait que nous sommes assis sur une mine d’or, mais la problématique concerne la main d’œuvre. Notre province souffre de la dénatalité, de la misère et de la faim. Nous n’avons pas la force de prospérer. Sueshige compte donc sur Oto pour quelque chose de peu… conventionnel, si je puis me permettre. Il veut des esclaves par centaines.
»

Il s’arrêta pour permettre au groupe de digérer ces informations.

« Oh, et il voue une haine féroce envers Konishi Saitô. C’est le seul homme avec Sueshige qui soit Kan’Rei sans être un Fujiwara, mais là où monseigneur Hashiba Sueshige s’est élevé grâce à ses efforts et ses compétences de chef, Konishi Saitô, lui, a pris le pouvoir grâce au banditisme. C’est un voyou. On le surnomme la Plaie Putride, c’est vous dire la considération que tous les autres ont pour lui… »

On toqua à la porte. Il était l’heure.

* * *

La porte suivante fut celle de la salle du conseil. La pièce, circulaire comme l’étaient les remparts du château, était décorée de tapisseries rouges coupées en double pointes à l’extrémité. Des portraits ornaient ses murs, et surtout, des armures vides étaient dressées sur des promontoires de pierre. Elles représentaient les anciens uniformes de guerre portés par les ancêtres des différents Kan’Rei, ce qui leur donnait un caractère historique et sacré.
Les Kan’Rei, au nombre de six, étaient assis en tailleur ou à genoux sur des futons à même le sol. Une chandelle en face d’eux jetait des ombres sur leurs armures et leurs visages, souvent masqués.

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Fujiwara Masaharu - Fujiwara Terutaka - Fujiwara Masaie - Fujiwara Ujimoto - Hashiba Sueshige - Konishi Saitô

Au plus au nord du cercle composant le conseil, directement à l’opposé de la porte, se tenait un homme à visage découvert. Il était le seul, parmi tous, à avoir une garde personnelle : une sentinelle se tenait à sa droite, et une autre à sa gauche. Deux femmes, bardées de fer, et équipées de lances.

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Fujiwara Fusamoshi, Shogun du Pays du Fer

« Bienvenue, étrangers. Je suis Fujiwara Fusamoshi, Shogun du Pays du Fer. J’écoute votre requête. »

Informations:

Narrateur
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyVen 5 Jan - 21:42

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Narrateur

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
« Non.
- Non.
- Non.
- Oui.
- Non.
- Oui. »


Le Shogun laissa planer un court silence. La décision était sans appel. Son regard retomba lourdement sur Urumi et Yoko. Le poids du Conseil faisait rage, mais il était impossible de discuter sa décision souveraine. L’envie pouvait être brûlante, le besoin pouvait être impérieux, la nécessité pouvait être absolue. Hélas la doxa Tetsujine avait une bonne dose de rigidité quand il s’agissait de choisir une posture, et de s’y tenir.

« Vous avez entendu mon peuple. Nous prenons note de la trahison de vos élites et du siège que le Pays du Son a tenu devant vos portes. Ceci dit vos intérêts ne sont pas les nôtres. Là-dessus la discussion est close. »

Il leva ses deux mains et claqua deux fois dans ses paumes. L’applaudissement résonna dans un écho tonitruant, précédant le grincement lancinant et l’ouverture des deux battants de porte massifs de la salle du conseil qui, après avoir livré un courant d’air glacial, agitèrent les mèches enflammées des candélabres.
Les lueurs oscillèrent, fragiles comme le lien qui pouvait unir le pays de Hi et celui de Tetsu.

« Dehors, enfants du Feu. »

* * *

Quelques semaines passèrent avant qu’une nouvelle délégation ne se présente. De nouveaux ambassadeurs de paix vinrent défier la politique shogunale et ouvrir les voies diplomatiques entre les deux nations, cette fois avec un rouleau ceint par une bande de cuir et cachetée du sceau militaire attaché à l’autorité de Fujiwara Iwao, Shogun du Pays du Feu.
Il s’agissait de votre délégation, nouvelle comme une fleur de printemps, fraîche comme la rosée qui perle après l’aube.

Vous arrivâtes en journée. Les six donjons du domaine seigneurial assujetti au tout-puissant Shogun se hissaient dans toute leur splendeur de granit comme des géantes immobiles et perçaient les nuées grises amoncelées au-dessus des plaines blanches du val des samuraïs. Le ciel était si lourd et cotonneux que les flèches des tours étaient à moitié englouties par les nuages pompeux desquels, éparses, s’échouaient mille flocons de neige s’étalant sur les terres en abreuvant toujours plus le manteau duveteux du Pays du Fer. Ce manteau froid et triste qui s’étendait jusque sous vos pieds, ce domaine de la mort et du vide, ce terrible châtiment que les plateaux enneigés du Pays du Fer.

Au cours du voyage la nature sinistre de cette contrée voisine vous fut révélée avec toute l’implacabilité que l’on peut attendre d’un monde aussi froid et ténébreux que le Pays du Fer. Le jour était capricieux et fugace. Il naissait tard et mourrait vite, n’accordant aux teints pâlots du peuple voisin que quelques heures de grise éclaircie, avalant la clarté de l’astre avec son voile persistant d’oripeaux célestes pour interdire à vos épidermes les douceurs exquises du moindre rayon de chaleur que tentait de vous livrer l’étoile du jour. La nuit elle-même n’était pas plus accueillante, dissimulait la nébuleuse crénelée de ses lueurs nocturnes derrière son épais pourpoint tressé d’obscurité. La route avait été pénible, oui. Accablante. Elle vous avait raconté, à sa manière, l’ordre naturel des choses, et comment elle avait forgé les peuplades installées en ces lieux, comment le Bushidô, ses codes, ses dogmes, sa rigueur morale, sa vive culture de l’abnégation, son caractère privatif, son inflexion célèbre pour la sacrifice et l’autodiscipline, son mariage sacré avec le courage et la mort, était né, s’était instillé dans les mœurs de sa population, s’était érigé en autorité suprême. La nature vous disait, avec ses murmures glacés, avec la force de ses rafales, avec la désertification blanche et l’absence de tout, comment le Bushidô s’était naturellement inscrit dans les principes fondamentaux de la survie, de cette culture de la vie et de la mort.
Si la mort est comme la nuit et la vie comme le jour, lors convient-il de ne pas craindre que le jour s’efface, et mieux vaut accepter la nuit comme elle vient lorsque cède la dernière éclaircie, ultime soupir de lumière, aux silences des ombres ; aussi loin que s’étale l’espace du timide royaume diurne, jamais il n’atteint l’empire de sa sœur nocturne.

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Le portail d’entrée du château, flanqué de sa garde piétonne en armure forgée, s’ouvrit pour vous laisser entrer avec la délégation venue vous accueillir. Six cavaliers dissimulés derrière leur kabuto, avec leurs masques imprimés d’esprits démoniaques, avec leurs fourreaux remplis de sabres cliquetant aux rivets de leurs ceinturons, claquant parfois contre leur jupe de fer ou contre l’étrier du coursier de bonne race qu’ils chevauchaient, vous encerclèrent dans un ballet d’ombres colossales habillées de métal puis vous escortèrent jusqu’à l’intérieur du bastion de pierre murant les vassaux du Shogun et sa propre personne. L’impressionnante délégation de fer et son tambour de sabots, ces spectres de la mort assermentés à la gouverne du chef des lieux, n’eut pas un mot pour vous, et ce silence religieux eut quelque chose d’encore plus effrayant que leurs plates superposées et leur démonstration de cavalerie.

A l’instar de vos prédécesseurs, on vous dirigea vers la tour noire d’un des seigneurs provinciaux siégeant au conseil des Kan’Rei. Mais tandis que vous avanciez en procession vers vos quartiers provisoires, vous fûtes témoin d’une scène des plus troublantes et emblématiques du code déontologique de la caste guerrière des samuraï.

Sur une estrade publique, trois hommes agenouillés faisaient face à un petit attroupement singulier de citoyens en robes d’apparat. Des familles étaient réunies pour assister à la scène, avec des enfants d’âge candide, et tous étaient habillés de peu de chose, certes, mais de choses qui à première vue avaient l’air couteuses, car tous leurs kimonos étaient brodés de motifs divers, cousus dans des étoffes satinées rayonnant sous les pâles hospices du jour. A leurs côtés se tenaient des sortes de porte-étendard au-dessus desquels flottaient des drapeaux frappés de différents symboles, et vous en vîtes au moins vingt sortes, avec pour certains d’entre eux des formes voisines. Ces nobles gens étaient blêmes, les lèvres et le teint bleuis par le froid, et pourtant ils ne bougeaient point, immobiles comme des monuments sacrés, comme des stèles glacées. Tous avaient les yeux rivés sur les trois acteurs du spectacle principal.

C’était incroyable de silence. Pas un mot ne dansait plus haut que l’autre ; pas un mot n’était dit tout court, même, à part ces quelques murmures lointains des habitants non conviés qui, à quelques dizaines de lieux de cette affiche, échangeaient à fortiori quelques informations.
Le premier des trois hommes agenouillés se ramassa vers l’avant pour attraper quelque chose. Une forme longiligne glissa entre ses doigts, mais de votre position, impossible de savoir de quoi il s’agissait précisément, même si l’évidence sautait aux yeux.

Une évidence encore plus claire lorsqu’il arma son bras tendu devant lui avant de s’enfoncer l’objet en question dans la poitrine et d’infléchir naturellement sa position pour s’incliner, en s’interdisant de crier et de dévoiler son mal, en plongeant son regard vers sa propre chute. En un éclair, un samuraï qui se tenait près de lui dégaina la lame de son fourreau. L’acier scintilla en traversant les airs, et d’un moulinet adroit sa trajectoire descendît nette, dans un mouvement de croissant, avant de côtoyer de près le fourreau duquel il avait été extrait. Un jet de sang s’épandît d’un geyser abondant depuis la nuque pauvre homme, à présent séparé de sa tête qui roula près de ses genoux et tourna, macabre, jusqu’à contempler les nuages saupoudrant le monde de sa neige infernale.

Le deuxième homme s’apprêta à épouser le même sort jusqu’au moment où, au lieu de tourner sa main vers son corps, il s’attaqua à son bourreau en tenant la dague des deux mains pour pénétrer dans l’étoffe de peau qui apparaissait sous le gorgerin de son assassin. Le samuraï s’écarta du sort qui lui était réservé en jetant sa tête vers l’arrière et en braquant son bras libre vers le ciel pour détourner la trajectoire de l’attaque. La main du condamné, surprise et secouée par la parade, perdît son instrument sacrificiel quand il cogna et sonna contre le gorgerin, trop épais pour être percé par une arme si fragile, mais il détourna dare-dare la situation en fléchissant ses appuis pour se propulser d’une extension soudaine vers l’avant, heurtant le plastron du samuraï d’un puissant coup d’épaule qui le fit valdinguer vers l’arrière jusqu’à tomber de l’estrade dans une cabriole fascinante qui le fit se retourner sur lui-même. Dût sa réputation en souffrir, l’homme poussa un râle de douleur et tenta de se dépêtrer maladroitement de ce pied-de-nez, encombré dans son propre squelette de fer, alourdi par le poids de ses protections.
Le condamné sauta dans la foule, mais les gens de ce peuple bougèrent à peine pour lui laisser place. En d’autres lieux, ce comportement aurait sûrement déclenché un mouvement de panique. Mais pas ici, au Pays du Fer. L’homme courût à travers la meute en bousculant à tout-va, et on continua de lui faire obstacle pour empêcher sa fuite. Du moins, on fit comme si on tentait de l’empêcher : visiblement les nobiliaires spectateurs ne souffraient pas du désir de se ternir d’une action de guerre en assistant à cette cérémonie. Ou alors peut-être leurs membres étaient-ils trop raidis par le froid ?

Deux cavaliers parmi votre sympathique escorte tournèrent les rennes vers l’arrière puis lancèrent leurs coursiers à bride abattue. Ce coup de collet les fit arriver bien vite vers le portail de fer qui se refermait déjà en anticipant la fuite du hors-la-loi, mais un mouvement imprévu de ce dernier fit impression parmi la foule. L’homme s’était tout à coup mis à exécuter des mûdras. Des signes bien connus pour des shinobis.
Un éclair crépita du bout de ses doigts en zébrant l’espace de ses sursauts foudroyants jusqu’au métal composant la manivelle et la chaîne en alliage retenant les portes. Nul moyen pour les gardes d’y poser la patte, si bien que la porte de fer ne s’abattît point. Un regard amusé de la part du condamné, désormais libre et hors-la-loi, roula de ses prunelles aux vôtres. Le coup d’œil malin de ce protagoniste n’échappa pas à votre escorte, mais aucun ne put le retenir dans sa fuite.

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L’homme s’échappa du château, avec une cavalcade à ses trousses, et tous disparurent dans le lointain. Soudain, vous sentîtes une pression dans votre dos. Celle des nasaux des cheveux montés par les samuraïs, qui l’air de rien étaient en train de vous empresser de tracer votre route sans vous mêler de cet aléa.



Plusieurs jours passèrent au château sans qu’on vous laisse le plaisir de considérer votre entrevue avec le Shogun et le Conseil des Kan’Rei. Des jours de disette et d’attente interminable, à côtoyer plus souvent la nuit que le jour, à vous coller aux feux crépitants des brasiers pour réchauffer vos membres après vos labeurs et exercices quotidiens. Des jours durant lesquels, derrière les portes du château, vous étiez « libres » ou presque d’agir à votre guise… à moins que quelque chose de plus dangereux ne vous tentasse ?
Mais la survenue de cette énième levée de l’aube précéda une nouvelle parmi les plus bienvenues. Un des hommes d’Hashiba Sueshige, votre hôte et seigneur d’une des plus grandes provinces du Pays du Fer (hélas, l’une des plus vastes mais aussi sans doute la plus pauvre) vînt à votre rencontre, dans la salle souterraine où l’on servait le petit déjeuner.

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Il s’installa auprès de vous en se servant un bol et en y versant le bouillon de légumes et d’épices ainsi que le riz chaud qu’on vous avait proposé au petit matin pour vous revigorer un peu avant d’entamer la journée. En attendant que le plat refroidisse pour se faire une première bectée, il fit couler un peu d’eau dans une tasse de céramique et bût une rasade, se moucha dans un carré de coton, puis ôta son casque et ses gants.

« Encore un matin frisquet, hein ? Je donnerais un rein pour qu’un peu de soleil nous revienne, mais je doute que cela suffise aux esprits de l’air et du feu.
Mon Maître m’a enquis de vous prévenir de la suite des opérations. Vous savez comme moi qu’il voit d’un bon œil votre présence au château, car toute inclinaison vers le commerce entre nos deux pays ne pourrait qui lui apporter des bénéfices. Il compte énormément sur vous et… sur moi aussi, du coup. Bref, il ne faut pas le décevoir !
»

Plus loin le bois craqua dans l’âtre. Richement parée et d’ores et déjà fardée de poudre blanche et de bouquets parfumés, une Geisha initiée aux arts de la table initia une sorte de mécanique bien répétée pour habiller la pièce de bâtons d’encens, de bougies filiformes, de parures ornementales, de ferronneries armoriées. Elle rangea les breloques de la nuit dispersées sur les meubles pour éloigner mauvais esprits et ondes négatives, et les remplaça par des tissus brodés, des emblèmes claniques, des fétiches samuraïs. La statuette d’une carpe dorée reposant sur un disque d’obsidienne, et placée au milieu d’un présentoir, fut époussetée au chiffon avec une vigilance particulière.
Jinbei, votre interlocuteur privilégié, reprît la parole.

« Vos compagnons venus ici naguère vous ont peut-être déjà expliqué qui sont les seigneurs qui composent le Conseil des Kan’Rei, mais au cas où, je préfère vous rappeler à qui vous aurez affaire.
Son sérénissime Fujiwara Masaharu, le Seigneur de l’Hiver, embrasse ce que l’on pourrait qualifier de parti ploutocrate. Son objectif est de continuer d’amasser les seules richesses que le Pays du Fer peut offrir, afin de conserver sa place de leader parmi tous les barons provinciaux. A fortiori, l’idée que d’autres puissent s’enrichir ne lui est pas fondamentalement profitable…
Son sérénissime Fujiwara Terutaka, le Tigre de Jade, est l’épine qui continue de vous tordre le pied, car il incarne le parti belliciste. Sa politique d’expansion ne souffre d’aucune modestie, d’aucune sorte de retenue, et ses ambitions sont celles de la conquête. Le Tigre de Jade convoite de nouvelles terres, de nouvelles ressources, de nouveaux travailleurs. Il parait qu’un vent de révolution brûle sur sa province, et qu’il est impliqué dans tout un lot d’intrigues gouvernementales, familiales, nobiliaires. Bref, il est dans le pétrin, ouais, mais on raconte que sa milice tient en respect tous les foyers de soulèvement qui menacent de bouleverser l’ordre établi.
Son excellence Fujiwara Masaie, le Cavalier Fou, s’étend un peu moins publiquement que ses confrères. Des rumeurs circulent au sujet des pénuries qui frappent sa province. Jadis ses fleuves et ruisseaux abondaient de poissons, ses terres fertiles donnaient force récoltes, son peuple travaillait avec opiniâtreté. Hélas depuis quelques temps son fief ne livre plus rien. Les terres meurent, les ruisseaux sont désertés par les bancs de poisson, et la raréfaction des denrées affame ses gens. Sa population s’amaigrit et crie famine, et le moral est au plus bas. Le citoyen moyen a du mal à sortir la tête de l’eau, perd toute sa vitalité, et travaille dès lors beaucoup moins bien pour remonter la pente. C’est une sorte de cercle vicieux, l’image du serpent qui se mord la queue et qui tourne en rond, et nul ne semble en voir le bout. Chaque effort pour contrer le sort est comme une tentative de remplir un tonneau percé. Le Cavalier Fou pense avoir fâché les esprits, et pour les calmer, il ne voit pas d’autre issue que le sacrifice suprême de sa propre personne, le hara-kiri. C’est aussi ce que son peuple demande, à regret je présume. Son excellence Fujiwara Masaie est un homme d’honneur avec un sens profond du sacrifice : s’il doit le faire, il le fera.
Monseigneur Fujiwara Ujimoto, la Tornade Blanche, est le frère cadet du Shogun. Sitôt qu’il vous adressera la parole, vous saisirez vite qu’il a bénéficié d’une éducation de prestige, sa jeunesse tout entière ayant été tournée vers la curiosité intellectuelle, vers l’érudition, la science humaine. Il domine souvent le débat sur la question législative, sur l’éthique, sur toutes ces choses que pour ma part, vous savez, je maîtrise à peine. C’est le seul qui, à la base, refusait de signer le traité de guerre contre Oto. C’est… oui, je crois qu’au sein du conseil, c’est votre seul soutien véritable. Votre unique allié. C’est à la fois une chance et une malchance : Monseigneur Fujiwara Ujimoto est persuasif, brillant, certes, mais cela tout le monde le sait. Et le fait que tout le monde le sache est très justement la nature du problème. Sur l’objet de votre venue, vos arguments seront mieux étudiés que les siens.
Son excellence Hashiba Sueshige, la Carpe Dorée, vous le savez bien, règne sur la plus grande des provinces de Tetsu, celle-là même que vous avez traversé pour venir ici. Mais c’est aussi la plus miséreuse. Il exploite quelques filons de fer grâce à ses ressources minières, mais voilà tout. Il règne sur une terre creuse, où presque rien ne pousse, que la faune déserte, que les bons ouvriers exècrent. La Carpe Dorée n’a pas choisi le surnom qu’on lui donne : ce sont les autres Kan’Rei, prétextant qu’il est assis sur une mine d’or, qui l’appellent ainsi. La chose pourra peut-être vous surprendre, mais aucun des seigneurs qui siège au conseil n’a ouvert de voie commerciale vers nos contrées. Nous vendons du fer que nous acheminons nous-même à la capitale, et c’est ici qu’ont lieu nos seuls échanges avec nos voisins. Heureusement qu’il y a la guerre, chers voisins du Feu : grâce à elle, nous faisons recette. Son excellence Hashiba Sueshige a accepté, autrefois, l’idée d’une trêve, mais à condition qu’elle ouvre vers des échanges commerciaux, vous l’aurez compris. Cependant ne considérez pas sa position comme acquise : il faut proposer quelque chose de plus lucratif, sur le long terme, que la guerre.
Enfin, son… son excellence Konishi Saitô, la Plaie Putride, est un brigand qui s’est élevé au rang de seigneur par la force de son réseau de banditisme, par une succession de règlements de compte, par le spectre de la menace qu’il représente pour tout le monde. Sa position au conseil est souvent discutée, car ce truand n’a rien de noble et ne mérite nullement de côtoyer nos gens, mais tel est la volonté du Shogun et nul ne discute la décision du chef suprême du Pays du Fer. A quelques détails près, dirons-nous. Mon bien-aimé Maître, justement, a confronté Konishi Saitô sur une affaire publique en utilisant un fait divers, une tentative d’assassinat sur un de ses sujets, qui lui a servi d’argument pour outrage à sa personne morale. Figurez-vous qu’il a carrément ramené la tête du criminel dans un coffre pour illustrer ses accusations. Pour résumer l’histoire, mon Maître considère que Konishi Saitô lui a causé du tort et exige réparation, non devant un tribunal, mais devant les dieux. Il a réclamé un duel à mort que Konishi Saitô ne pouvait refuser, même en niant les accusations de mon Maître, car c’était bien la tête d’un de ses hommes les plus proches qui a été découverte en ouvrant le coffre. Le duel aura lieu dans quelques jours.
»

L’explication de Jinbei était plutôt exhaustive, et pourtant dans celles-ci filtraient certaines informations sujettes à interprétation, que l’homme de main de la Carpe Dorée vous laisserait sûrement digérer et traduire à votre sauce, lorsqu’un moment de délibération vous serait offert pour étudier vos meilleures options diplomatiques. En attendant ce moment propice aux messes basses entre shinobis d’Homura, il s’empara de deux baguettes qu’il plongea dans le bol composé de son repas. Il enfila quelques bouchées grossières, se saisît ensuite du récipient à deux mains pour avaler un peu de liquide, puis reposa le tout le temp de la mâche. Il profita de cette courte pause pour déposer son regard sur vous. Il vous toisa en mangeant. Il tenta de sonder le fond de votre âme en étudiant vos yeux. Après avoir dégluti, il dressa ses ustensiles en les pointant vers vous, la bouche encore un peu remplie de riz.

« Moi ce que j’aimerais bien, c’est que vous profitiez du conseil pour empêcher que le duel n’advienne. J’ai confiance en mon chef, certes, mais je me méfie de messire Konishi Saitô comme de la peste. Vous savez, j’ai inspecté la nourriture de mon seigneur, la vôtre et la mienne, avant que quiconque soit servi, de crainte qu’on tente de nous empoisonner. J’ai senti nos eaux avant qu’elles soient tirées dans les carafes, j’ai interrogé chacun de nos guerriers pour m’assurer leur totale acuité. C’est mon travail. Je m’impose une vigilance excessive, et de rares moments de grâce comme à présent. Le vôtre, étrangers, c’est d’empêcher une guerre, je présume.
A chacun sa peine, n’est-ce pas ? Convaincre tout le Conseil des Kan’Rei, c’est un défi de taille. Je ne sais pas comment vous comptez vous y prendre, mais j’espère que vous avez un plan détaillé pour ne pas essuyer le même échec que vos prédécesseurs…
»

Il n’y avait aucune once de moquerie ni d’interrogation dans les airs marbrant le visage du samuraï. Jinbei était tout à fait honnête, objectif, respectueux. Sa remarque n’était pas anodine néanmoins. Venir les mains vides était synonyme d’échec.
Mais vous, vous aviez une enveloppe cachetée, qu’on vous avait interdit d’ouvrir et de parcourir, et qui était destiné au Shogun du Fer. Peut-être l’occasion de changer le destin…

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Fujiwara Gen'Ichiro
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyMar 9 Jan - 8:58

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Fujiwara Gen'IchiroChûnin 中忍 de rang B+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu


Délégation à Tetsu


Faire partie de la délégation en direction de Tetsu no Kuni était pour lui un honneur, une opportunité de se racheter auprès de ses pairs. Quelques semaines auparavant, le jeune Fujiwara était revenu les mains vides d'une mission d'infiltration sur les terres Otojines en raison de son insubordination. Rester indifférent face à la souffrance des villageois lors de cette nuit incendiaire avait été une épreuve insupportable pour ce fervent défenseur du Bushido. Il ne pouvait se résigner à la passivité en laissant des innocents périr, ce qui contredisait les principes qu'il chérissait tant. Cette expérience l'avait profondément marqué, non pas pour avoir manqué à ses obligations en tant que shinobi, mais plutôt pour ne pas avoir réussi à sauver toutes ces personnes consumées par les flammes.
  
Pour cette mission diplomatique, il était accompagné d'Uzumaki Seto, une camarade d'armes dont le nom prestigieux surpassait même celui du Fujiwara. Jusqu'à cette mission, ils étaient des inconnus les uns pour les autres, chacun ayant vécu l'assaut d'Oto contre Homura de manière différente. Ils devaient désormais collaborer pour accomplir l'impossible : négocier la paix entre Tetsu et Oto, tout en proposant une entente entre Tetsu et Homura. C'était une lourde responsabilité pour l'épéiste, mais nécessaire s'il aspirait à une carrière politique et à l'ascension au sein de sa noble famille. 

Les présentations furent évidemment de rigueur entre lui et sa partenaire, et elle put noter la rigidité du jeune homme tant dans son expression que dans sa posture, laissant transparaître l'influence de son éducation. En arrivant dans les contrées du Fer, le blondinet se sentit complètement dépaysé par cet environnement immaculé, glacial et hostile, un contraste frappant avec les paysages familiers du Pays du Feu. La longueur du trajet et la rigueur du climat auraient pu avoir raison de lui, mais sa volonté tenace le maintenait debout. En tant que samouraï, il était habitué à mettre son corps et son esprit à l'épreuve, mais en était-il de même pour sa compagnonne de route ? De temps à autre, le jeune homme prononçait des paroles positives et encourageantes dans les moments difficiles, la poussant à se surpasser au-delà de ses limites physiques et mentales. Tous, sans exception, devaient tenir bon, car leur épreuve touchait presque à sa fin.

Un mélange subtil d'intimidation et d'admiration l'envahissait à la vue de ces cavaliers qui faisaient office d'escorte pour les conduire à la tour d'un des seigneurs provinciaux. En chemin, l'attroupement de la foule attira quelque peu son attention, étant la première fois qu'il assistait à une telle mise en scène. Il doutait de la pertinence d'une exécution publique, mais en tant qu'étranger, il ne parvenait pas réellement à saisir le sens de cette tradition qui semblait chère à leur cœur. Il ne s'attarda pas spécialement sur l'ancien condamné devenu fugitif, car il était plongé dans ses pensées. Les samouraïs de ce pays semblaient être plus rigoristes que la branche à Homura, et il se questionnait sur toute une série de choses, notamment sur l'existence d'une compréhension mutuelle entre les deux parties, c'est-à-dire entre les membres du Kan’Rei et lui. Le doute commençait à s'installer. Une fois au château, la fine lame occupait cette période d'attente en s'exerçant dehors dans le froid. C'était sa seule façon de se vider l'esprit afin de ne pas sombrer dans la folie face à ces journées qui se suivaient et se ressemblaient toutes.

« Pensez-vous que cette procédure fasse partie d'un test ? Nous sommes ici depuis des jours, sans qu'aucune consigne ne nous soit adressée, ni même l'identité de notre hôte ne nous soit révélée. C'est singulier, ne trouvez-vous pas ? D'autant plus que la situation est des plus urgentes ; nous ignorons les machinations que Naga et Janome peuvent fomenter pendant ce temps. Si une entrevue est prévue, la seigneurie doit impérativement être informée du danger que représentent ces deux individus, imprévisibles et susceptibles d'agir à nouveau n'importe où et n'importe quand.  » exprima-t-il tout d'abord, puis son regard se plongea sur la demoiselle à la chevelure rougeoyante pour s’adresser à elle avec sincérité. « Votre participation peut se révéler être un avantage précieux lors de ces négociations. En tant qu'Uzumaki, l'art de la diplomatie semble être inscrit dans vos gènes. C'est un honneur d'avoir une représentante de ce prestigieux clan à nos côtés. » Il termina par celui qui était de prime abord le moins concerné par toutes ces ficelles politiques. 

La délivrance arriva enfin. Il soupira de soulagement dans son for intérieur lorsqu’il vit un représentant les accueillir. A priori un vassal du seigneur Hashiba Sueshigue, celui-là même qui logea les envoyés d’Homura. Par moment Gen’Ichiro fronça les sourcils, comprenant qu’il fallait jouer les équilibristes pour parvenir à concilier ces fortes personnalités composant le Kan’Rei. 

Voici Uzumaki Seto. Quant à moi, je me nomme Fujiwara Gen’Ichiro. » dit-il sobrement en guise d’introduction. « Tout d'abord, je tiens à exprimer ma gratitude pour ces informations qui, je l'espère, seront d'une grande utilité. Notre présence ici a pour but principal d'alerter la seigneurie sur la menace imminente qui plane sur Tetsu, Oto, voire sur le Yuusei tout entier. Bientôt, il n'y aura plus de raison de guerroyer, de rechercher des richesses, de comploter, s'il n'y a plus de territoire à protéger. Janome et Naga représentent un danger, et tous deux pourraient compromettre l'équilibre fragile entre les nations, possédant le démon à neuf queues, également connu sous le nom de Kyubi, et disposant d'un effectif capable de déstabiliser n'importe quel pays. L'exemple récent en est la nation du Feu, Hi no Kuni.»

Le jeune homme à la chevelure dorée ne cherchait pas à semer l'alarme, mais simplement à exposer les faits tels qu'ils étaient, préparant ainsi les seigneurs à une guerre bien plus significative que celle qu'ils envisageaient en envahissant le Pays du Son. C'est cet argumentaire que Gen'Ichiro présenterait devant ces éminentes personnalités, laissant à l'Uzumaki le soin de s'exprimer à présent.

 

Uzumaki Seto
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Uzumaki SetoGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Délégation à Tetsu printemps 83, pays du fer – ft. fujiwara gen'ichiro


Seto avait observé, sans l'apprécier, le spectacle qui s'était offert à eux lorsque leurs pas foulaient tout juste les portes de ce château qui serait leur hôte. Elle avait osé un regard par-dessus son épaule lors de la fuite de ce désormais fugitif, dardé ses prunelles au-delà de l'épaisseur de sa cape. Le froid parvenait à se glisser sur sa peau, bien qu'il fusât dans son dos ; et d'une incitation sourde mais ferme d'avancer, elle emboita le pas silencieux de ces chevaux et de son coéquipier, vers le cœur de ce palais de givre. La chaleur relative des murs la fit chasser son capuchon de ses brins écarlates, appuyant son attention sur ce qui se trouvait autour d'elle et qu'elle ignorait encore tout.
Les jours, eux, finiraient par se succéder dans l'immobilisme que l'on imposait à leur délégation. Elle prendrait son mal en patience, n'éveillant aucun tort envers son hôte – bien au contraire, elle se servirait du temps que l'on leur avait confié pour échanger avec ses habitants, apprendre le fonctionnement de ce pays dont elle n'avait jamais visité le froid. Elle apprit quelques noms, quelques détails ; elle ignorerait encore s'ils lui seraient utiles, mais leur possession la lovait déjà de bien plus de familiarité qu'à son arrivée. La rigidité et la droiture de son compagnon de voyage ne l'avait pas surprise – elle s'en était accommodée comme l'on le faisait avec le monde, en lui rendant jusqu'à ce qu'il ne s'adoucisse pour quelques échanges au coin du feu. Elle apprit alors son nom, son ascendance– toutes ces choses qui impacterait leur entreprise en ces terres.

« Je pense, oui. », souffla-t-elle en glissant un peu d'air chaud sur ses mains, avant de les approcher du feu. « Lorsque des étrangers se rendent dans un pays qui n'est pas le leur, certains ont pour coutume de ne pas les considérer pour imposer leur supériorité – une façon de montrer qui commande, que nos priorités ne sont pas les leurs, et que nous nous devons de respecter ce pays et ses mœurs. Ça ne devrait pas durer très longtemps. Plus l'on fait patienter un émissaire, plus il perd son temps et peut rebrousser chemin – peut-être nous font-ils la fleur de nous faire attendre encore à cause de l'échec de nos prédécesseurs. À leurs yeux, nous sommes peut-être ceux qui gâchent leur temps. », elle releva son regard vers Gen'ichiro, avant d'ajouter, un petit sourire aux lèvres. « Mais je ne suis pas inquiète. Le shogunat est puissant. Il ne souffrira pas tant de notre absence. »


Ses joues s'empourprèrent légèrement – de froid ou de gêne – lorsqu'il évoqua son nom ; et tout le poids qui s'amoncelait avec lui sur son échine. Elle détourna le regard vers le feu, sans se défaire de son rictus bienveillant, puis soupira :

« L'honneur est le mien. Ce sont les terres de votre clan, j'espère leur faire justice à vous et au shogunat. Je ne peux clamer avoir l'expérience de mes pairs les plus avisés, mais je ferais de mon mieux pour vous soutenir. »



Le vassal de leur hôte fini par se présenter à eux. Seto courba finement le dos lorsque les paroles du Fujiwara annoncèrent leurs venues tout en lui faisant la grâce de la présenter. Ses doigts s'enroulèrent finement autour de son propre bouillon, dont la chaleur revigorait déjà ses extrémités. Elle l'écouta ainsi dans son récit long, mais nécessaire – crucial.
Lorsque Gen'ichiro pris la parole, elle l'observa du coin de l'œil en dégustant son bol – non sans remercier les personnes qui s'affairaient autour d'eux, ou leur hôte, qui avait veillé à la sécurité de leurs plats.

Elle le reposa doucement, sans le faire tinter – en glissant son auriculaire sous sa coupe, pour éponger le bruit de son repos. À ce moment-là, elle prit la parole, peu encline à suivre son comparse dans la voie qu'il avait entreprise. « Si vous permettez, Gen'ichiro... », elle tourna son buste vers le vassal, ses mains glissées sur le haut de ses cuisses repliées sous la table. « Comme mon confrère, j'aimerais vous remercier pour toutes ces informations. Nous avons, en effet, une certaine idée des arguments que nous allons présenter au Conseil, toutefois un point me chagrine dans votre discours. »


Elle ajouta : « Homura souhaite entretenir des relations pérennes avec son voisin, le Pays du Fer, et l'assurer de nos griefs communs envers le Pays du Son qui s'est invité sur nos terres, armé et prêt à reporter la guerre là où elle ne se trouve pas. Mais puissant comme vous l'êtes, je crains qu'il serait malvenu que nous interférions dans les conflits qui internes au Conseil ; comment pourrions-nous, étrangers, juger de la justesse de vos arts ou de vos querelles. », elle abaissa son crâne par respect, avant de poursuivre. « Empêcher ce duel me semblerait alors opportun, d'autant plus qu'il s'agit-là d'une affaire d'honneur. Si nous intervenions, ne reviendrait-il pas à entacher la victoire de votre seigneur – qui, j'en suis sûre, l'obtiendra sans aucun doute ? »


Seto glissa son regard dans celui de son vis-à-vis, bercé par les intentions nobles qui s'y trouvait. « Toutefois, nous serions plus qu'heureux de prêter notre aide au seigneur Hashiba, qui, je le crains, pourrait avoir vu sa droiture manipulée par un homme ne partageant pas l'honneur que vous embrassez dès la naissance. Craignez-vous que quelque chose interfère dans ce combat, qui placerait votre maître dans une situation inconfortable ? », elle parut réfléchir, un instant. « Cela fait bien longtemps que la guerre dure pour le Fer. La plupart des bandits habitent Oto, et voilà qu'un homme dont ils font l'apanage se tient à l'un des plus hauts sièges de son ennemi. Pensez-vous qu'il pourrait s'agir d'une manœuvre du Son pour et que votre Shogun, vif et clairvoyant comme il est, aurait choisi de placer ses ennemis aussi proches que le sont ses vassaux ? », elle précisa bien vite son discours, perlé sous le couvert des possibilités et d'une entente sous-jacente sur la responsabilité de cet homme, mais dont elle se garda bien de l'incriminer pour ne pas se placer en porte-à-faux. « Bien entendu, je n'oserais jamais entacher le nom d'un des Kan'Rei : leur grandeur est celle du Fer. Se pourrait-il que ces machinations soient l'œuvre d'un autre, d'un de ces bandits en qui monsieur Konishi Saitô placerait sa confiance, et dont la loyauté aurait changé de camp ? Préoccupés ainsi par les querelles internes, il semblerait que l'on tente d'attirer vos attentions loin de ce qui importe, ou d'affaiblir le conseil en lui ôtant l'un de ses membres. Si je me trouvais dans le camp de l'ennemi, attiser ainsi l'honneur de votre maître assurerait une victoire, sur quelque front que ce soit. »


Elle adjoignit ses paroles d'un sourire, fin, qui clôtuerait sa tirade. « Si votre pays trouvait dans son cœur l'opportunité de voir dans notre shogunat un frère, et de nous gracier de son aide, nul doute que ses ennemis réfléchiront davantage avant de s'attaquer au grand Pays du Fer, qui garde le Feu sous son aile. »


Elle se souvint alors de l’enveloppe cachetée et de son destinataire particulier – elle profita ainsi de l'occasion pour soulever le sujet.

« J'aimerais faire bon usage de votre clairvoyance, si vous le voulez bien. Nous avons en notre possession une lettre cachetée par la Shogun que nous devons remettre à son sérénissime Fujiwara Fusamoshi. Auriez-vous une idée du moment adéquat auquel nous pourrions la lui faire parvenir ? Sans le déranger dans ses journées qui, je n'en doute pas, sont préoccupées par des sujets plus importants pour son propre pays. »


récapitulatif:




a mere ripple can become a tidal wave, child

元号は、皇位の継承があった場合に限り改める


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[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyDim 4 Fév - 21:08

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Narrateur

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
Jinbei vous écouta avec la plus vive attention sans toucher une seule fois à ses condiments pendant votre temps de parole. Cette mœurs pouvait vous paraître assez particulière et vous ne saviez précisément s’il s’agissait d’une coutume locale ou nationale, mais vous étiez face à un homme qui n’acceptait de manger que quand lui-même prenait la parole, comme s’il craignait de vous faire offense en avalant quelque chose pendant votre récit. Il acquiesça à chaque fin de phrase de Gen’Ichiro. Le fait d’être un héritier du célèbre clan Fujiwara donnait à ce dernier une sorte d’autorité nominale qui obligeait le samouraï à conserver une attitude déférente. Eusse-t-il été un enfant, Gen’Ichiro aurait sans doute profité du même renom pour gagner le respect du guerrier ; néanmoins, Jinbei se savait détaché du droit de vassalité envers les Fujiwara, si bien qu’il ne tremblait guère.
Enfin, il ne tremblait pas tant qu’on n’évoquait pas cette rumeur autour du Démon-Renard. Au moment-même où le nom de Kyubi fut prononcé, vous vîtes la pomme d’Adam du brave monsieur remonter mécaniquement du bas de sa gorge jusqu’à son menton. C’était du reste assez particulier, car parallèlement à ce signe visible d’angoisse il vous semblait apercevoir dans le regard de Jinbei une détermination encore plus forte. Gen’Ichiro savait très bien pourquoi.

La suite fut cependant laissée à l’analyse à Seto qui tapa dans le mille. A l’évidence, l’attente qu’ils venaient de subir était une tactique d’affaiblissement diplomatique. Plus le temps passait, plus on essayait de faire comprendre aux homurajins qu’ils n’avaient qu’un rôle figuratif dans le théâtre des opérations mondiales. On leur enseignait qu’ils n’étaient point priorité entre les murs du château du Shogun, et que le Pays du Fer régissait sa politique comme il l’entendait sans tenir compte des prérogatives de leurs voisins du Feu. C’était cela, la fierté samouraï ; on était bien loin du devoir d’obédience et d’écoute que pouvaient préconiser certains préceptes du Bushidô. A vrai dire, pour Gen’Ichiro, cela relevait presque d’une insulte. L’attente avait été trop longue, bien trop longue pour que cela relève d’une offre de séjour ou d’une marque d’hospitalité.
Jinbei avait désormais un petit sourire en coin depuis que Seto s’exprimait pour lui traduire toutes ses hypothèses. Elle était sacrément futée, la petite. Pour autant, il se dressa de sa chaise et claqua du poing sur sa cuirasse, droit sur le cœur, et opina du chef pour montrer tout le respect dû au Maitre Fujiwara.

« Maître Fujiwara, avec tout le respect que je vous dois, ne brandissez pas trop vite la menace que représente le Démon-Renard. Nous sommes un peuple fier, et nous ne craignons pas la mort. Savoir que Kyûbi est de l’autre côté enjoindrait peut-être nos conseillers à renouveler d’ardeur dans cette campagne contre le Pays du Son. Pour la gloire. Pour l’honneur. Pour la sauvegarde de ce monde.
En ce qui concerne votre lettre... je l'ignore. Que dit-elle ?
»

Il avait raconté cela comme s’il récitait un serment. Ce n’était pas étranger au samouraï homurajin. Ce qu’il avait deviné dans le regard de Jinbei, il l’entendait à présent avec des mots : les guerriers du Fer peuvent connaître la peur, mais ils s’acharnent à lutter contre elle et à prouver qu’ils la dominent.
C’était à présent au tour de Seto d’avoir des réponses.

« Vous savez, personne n’est jamais vraiment tout rose dès lors qu’on s’élève au niveau de responsabilité que représente le Conseil des Kan’Rei. Mais puisque vous vous intéressez autant à son excellence Konishi Saitô et à son escalade au pouvoir, je vais vous expliquer, avec le peu de connaissances que j’ai dans ce domaine néanmoins, ce qui motive le Shogun à le garder sous son aile.
La Plaie Putride est un baron du crime depuis bien longtemps. La province dont il est originaire au sein du Pays du Fer était déjà souillée par le banditisme jusqu’à la moëlle avant même qu’il ne vienne au monde. Vous avez visé juste, on parle bien d’une province frontalière avec le Pays du Son. C’était le territoire le plus instable, le plus violent, le plus cruel. L’ancien Kan’Rei qui présidait la province, celui qui a précédé le dernier en date avant l’ascension de son excellence Konishi Saitô, a trempé sa lame du rouge hémoglobine bien des fois pour rétablir son autorité ; mais autant mettre des coups d’épées dans l’eau, vous savez. Il s’est malheureusement, si vous me permettez l’expression, pris les pieds dans le filet : il est mort, tué par des brigands. Son fils l’a relevé au poste de Kan’Rei.
Saitô était déjà très influent lors de la nomination du nouveau Kan’Rei. En fait, il a grandi du temps du père de ce dernier – celui-là même qui s’est fait tuer. Ses parents étaient de riches commerçants. Du temps de sa jeunesse Konishi Saitô était épris d’aventure, alors il se sauvait fréquemment pendant que les caravanes marchandes passaient d’un village à un autre pour ventre leurs biens. Malheureusement il a fallu que le petit Saitô mette les pieds au mauvais endroit, au mauvais moment, et c’est ainsi qu’il fut kidnappé puis exploité dans un réseau de trafic d’enfants. Je vous épargne les détails mais… oui, cette mésaventure a fait de lui un monstre sans pitié.
Saitô s’est émancipé de ses chaînes puis s’est forgé une solide réputation de seigneur de la pègre au cours des années qui ont suivi. C’est simple : il a piégé tous ses concurrents et les a balayés du revers de la main. On raconte que les corps de ses ennemis remplissent les fleuves. Le précédent Kan’Rei n’a rien pu faire contre lui pour endiguer cette furieuse ascension ; et beaucoup disent qu’il l’a laissé faire car cela l’arrangeait bien que quelqu’un fasse le ménage dans sa province. Mais la Plaie Putride a vite pris ses aises et a commencé à cibler d’illustres guerriers et des nobliaux pour s’enrichir encore plus et pour engager des mercenaires venus d’autres provinces, parfois même d’autres pays. Alors Saitô est devenu un vrai problème et on a cherché à l’évincer, mais en vain voyez-vous. Chaque fois qu’on tentait de piéger Saitô, on le perdait. Il s’évanouissait dans la nature, et faisait payer au quadruple le tort qu’on lui avait infligé. Lui et son réseau sont parvenus, à titre d’exemple, à kidnapper la femme du précédent Kan’Rei au sein même de ce château où vous posez les pieds. Ils l’ont ramené à sa province d’origine puis ils l’ont tondu et l’ont fait marcher nue dans les rues de la cité occupée par les osts du précédent Shugo. C’était comme lui cracher au visage sans craindre l’emploi de sa force militaire. Après la mort du Kan’Rei, son héritier s’est retrouvé propulsé à un poste pour lequel il n’avait à l’évidence pas les compétences. C’est là que la Plaie Putride s’est montrée à la face du monde de façon plus ostentatoire.
La Plaie Putride. C’est là qu’il a obtenu son surnom, car quelque soit le remède qu’on utilise contre une plaie putréfiée, elle continue de germer et de s’étendre.
Il n’a pas fallu longtemps avant que des troubadours n’entonnent des chants satiriques sur le nouveau seigneur provincial. Saitô a même créé de nouvelles pièces de monnaie frappées de la caricature du souverain et le peuple s’est saigné aux quatre veines pour les obtenir. Lors d’une allocution du nouveau souverain Saitô a organisé un lancer de têtes. Il s’agissait des têtes des samouraï employés pour le débusquer et l’occire. Imaginez un peu l’horreur de la scène, le nouveau seigneur tentant d’établir son autorité sous une pluie de crânes et de casques appartenant à ses troupes…
Oui, son excellence Konichi Saitô l’a complètement humilié. Il a sapé son autorité sur ses propres terres, souillé sa juvénile réputation, écrasé tous les osts déployés contre lui, saboté tous les plans possibles élaborés par le jeune Kan’Rei. Ce dernier n’a eu d’autre choix que de se résoudre à ce que rarement les seigneurs de ce Pays osent faire : il a demandé de l’aide. Il a imploré. Konishi Saitô était tout simplement trop fort.
Tous les autres Kan’Rei ont répondu présent. Des légions entières se sont levées et se sont déversées dans la province. Ils ont ratissé tous les champs, toutes les fermes, toutes les forêts. Mais je vous le donne en mille, plus aucune trace de Konishi Saitô sauf de façon soupçonnée : d’anciennes tentes perdues dans la canopée, des incendies soudains dans les campements provisoires des osts des provinces étrangères, des vols de vivres et des villages pillés, des chevaux sur le flanc pour avoir bu de l’eau souillée, des kidnappings, des assassinats… et toujours pas de Konishi Saitô. Le bilan fut encore plus lourd. Ce fut un cuisant échec, et les seigneurs se sont retournés. Les légions étrangères sont parties.
Et la Plaie Putride est revenue, plus forte encore.
Le jeune Kan’Rei a fini par se jeter du haut d’une tour.
»

Jinbei expliquait cela sans passion. Connaître le profil de ce bandit était en effet une chose nécessaire pour comprendre sa place. Même avec son statut de paria, Konishi Saitô avait tout de même une place au conseil, et il représentait une voix.

« Le Conseil des Kan’Rei a abordé un jour le problème posé par la Plaie Putride, en suggérant une mesure de remédiation suite au suicide du Kan’Rei. La province était sans maître avec le pire fléau que le Pays du Fer pouvait avoir. C’est là que le Shogun a pris la décision la plus surprenante et osé que l’on puisse concevoir : il a offert un siège à Konishi Saitô, et ce dernier l’a accepté. Vous imaginez le scandale ? Il va de soi que depuis le Shogun n’a pas toutes les sympathies de son conseil… ceci dit, on raconte que son jeune frère continue de lui murmurer des conseils avisés.
Vous auriez fait quoi, vous ?
»

Jinbei écouta ce que les shinobi avaient à dire. Puis il finît par se lever poliment et s’empara de son casque.

« C’est l’heure. Le Conseil vous attend. »

* * *

Les battants s’ouvrirent pour la délégation homurajine. C’était la même scène, sans équivoque, sans nuance, sans transformation depuis le précédent passage des ambassadeurs du Feu. Et de la même manière, le Shogun prît la parole.

« Bienvenue, étrangers. C’est la seconde fois que j’accepte vos délégations au sein de ma forteresse. J’espère entendre des choses différentes cette fois, car en dépit de vos efforts je commence à perdre patience. Je suis Fujiwara Fusamoshi, Shogun du Pays du Fer. Parlez. »

Spoiler:

Fujiwara Gen'Ichiro
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyDim 11 Fév - 0:34

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Fujiwara Gen'IchiroChûnin 中忍 de rang B+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu


Délégation - Printemps 83, Tetsu


« Il est primordial de rectifier certains points, si vous me le permettez. Il fut un temps où nos deux peuples ne formaient qu'un sous une même bannière, celle de l'Empire de Guntô. Cela remonte à une époque lointaine, certes, mais tout comme vous, les Hijins ont préservé leur sens de l'honneur. Cependant, il serait imprudent de se laisser éblouir par cette notion. De plus, mes propos n'ont jamais lié le Démon-Renard à Oto, mais aux deux criminels mentionnés précédemment. C'est une subtilité qui mérite d'être soulignée, et cela modifie complètement la perspective. »

D'après ce qu'il a pu observer lors de sa mission d'infiltration au Pays du Son, il n'y avait aucune preuve reliant cette nation aux détenteurs du Démon, du moins pour le moment. C'est pourquoi il se montrait prudent sur ce sujet. Par mesure de confidentialité, il ne peut pas non plus évoquer l'état d'extrême pauvreté dans lequel se trouve la population, conséquence du despotisme de leurs dirigeants qui confisquaient tout et laissaient le peuple sombrer dans la misère. À ses yeux, la guerre que Tetsu souhaitait mener n'avait aucun sens : voler les pauvres ne les enrichirait pas.

Il lança un regard vers sa comparse lorsque le vassal demanda le contenu de la lettre, puis presque aussitôt, il reporta son attention sur l'interlocuteur principal.

« Je regrette, mais la seule personne habilitée à découvrir son contenu est votre Shogun, Fujiwara Masaharu. »

Les explications sur la gestion de ce territoire enneigé étaient révélatrices. Parmi les hauts dignitaires, un seul parvenait à perturber les rouages du système en utilisant des méthodes plus que douteuses, et cela sous les yeux de tous. Konoshi Saitô ne cachait même pas ses agissements, comme s'il se croyait intouchable. En effet, Masaharu lui-même lui accorda une place au sein du Kan’Rei. Était-ce sous la contrainte ? Pour quelle raison Masaharu avait-t-il pris cette décision ? Ces interrogations tournoyaient inlassablement dans l'esprit du jeune samouraï.

« Il est légitime de se poser la question sur ce que nous aurions pu faire dans une telle situation. Cependant, je crains qu'une réponse provenant d'étrangers, surtout de simples Genin, ne puisse offrir une solution adéquate. Nous sommes aussi perplexes que vous à ce sujet, malheureusement. »

Exprimer l'idée de renverser cet individu qui bafouait ouvertement les principes chers aux samouraïs à travers le Bushido était ce que le jeune homme aurait voulu transmettre à ce moment précis. Cependant, par souci de précaution, il se contenta d'une réponse évasive pour dissimuler ses véritables intentions. 

« Jinbei-san, permettez-moi de vous adresser une requête. Serait-il possible d'obtenir un descriptif physique du seigneur Konoshi Saitô ? » n’ayant encore jamais eu l’occasion de rencontrer ces membres éminents, de par cette question, le blondinet souhaitait associer ce nom à un visage.

***

Le moment tant attendu, pour lequel ils avaient patienté de nombreux jours, était enfin arrivé. Avant de rencontrer les seigneurs de ce pays, l'épéiste prit quelques instants pour avoir une discussion en tête-à-tête avec sa camarade.

« Il est clair que le surnom "La Plaie Putride" est amplement mérité, étant donné les horreurs qu'il commet sans jamais être inquiété. Jinbei n'a pas évoqué de signes de déséquilibre mental chez le Shogun, ce qui me laisse croire que Konoshi Saitô lui a certainement mis une pression considérable, d'une manière ou d'une autre. C'est la seule explication plausible à mes yeux. De plus, les autres généraux ne semblaient pas être en accord avec cette nomination surprise. Il est possible que lors de notre prochaine rencontre, notre véritable interlocuteur ne soit pas Masaharu-sama, mais bel et bien La Plaie Putride. Qu'en pensez-vous, Seto-san ? »

Après cet échange, il pénétra aux côtés de la rougeoyante dans la salle où se tenaient les hauts dignitaires. L’accueil fût quelque peu glacial, une impression ressentie par le blondinet mais cela ne le déstabilisa pas plus que ça. 

« Éminents membres du Conseil, Sa Sérénité Fujiwara Masaharu, je tiens à exprimer ma gratitude pour avoir donné une suite à ces pourparlers. Je me nomme Fujiwara Gen’Ichiro. »  

Son regard scrutait méticuleusement chaque membre présent, veillant à ce que chacun se sente impliqué. Cependant, son attention était surtout focalisée sur la recherche de La Plaie Putride, cherchant tout signe qui pourrait le trahir.

«Nous sommes pleinement conscients de la situation préoccupante de votre nation et des impératifs qui vous poussent à envisager un conflit avec votre voisin, le Pays du Son. En tant que samouraï, je saisis pleinement les motivations qui sous-tendent vos actions. Si le Shogunat d’Homura insiste autant pour que ces pourparlers aient lieu, c’est qu'il croit fermement en la possibilité d'établir un partenariat solide entre nos deux nations. Nos peuples partagent plus de similitudes que de différences, notamment en ce qui concerne le Bushido. Les principes fondamentaux, tels que Gi, Yu, Jin, Rei, Makoto, Meiyo, Chugi, sont précieux à vos yeux, tout comme ils le sont pour nous, les Homurajins. »

Avec une subtilité particulière, il mettait en avant le Jin, une vertu qui enseigne que la puissance acquise par un entraînement intense doit être utilisée pour le bien de tous. Il soulignait également l'importance de l'empathie comme une force redoutable sur le champ de bataille. De même, il évoquait le Meiyo, qui traite de l'honneur : Un samouraï est le gardien de son propre honneur et ne cache pas la vérité. Il remplit ses devoirs selon des principes éthiques. Bien qu'il ne les nomme pas explicitement, ces deux valeurs étaient destinées aux généraux qui semblaient les ignorer ou ne pas les respecter.

De cette façon, il cherchait à sonder les membres éminents du Kan’Rei pour déterminer s'ils étaient tous imprégnés du sens de l'honneur qu'ils revendiquaient si souvent. À l'exception de la Plaie Putride, déjà marquée comme un personnage problématique et dénué de moralité et d'honneur, il laissa l'Uzumaki mettre en avant les accords commerciaux.

 

Uzumaki Seto
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyLun 19 Fév - 15:31

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Uzumaki SetoGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Délégation à Tetsu printemps 83, pays du fer – ft. fujiwara gen'ichiro


Seto avait écouté avec attention chacun des détails confiés par le vassal. Ses mots, elle n'avait cessé de les ressasser dans son esprit – que ce ne soit lorsque la nuit se dévoilait pour la convoquer au sommeil, ou le lendemain matin, lorsque Gen'ichiro vint la trouver peu de temps avant leur entrevue avec le conseil. La situation était épineuse ; à tel point que, perdue dans ses pensées pour tenter de trouver la bonne approche, elle fut surprise d'entendre la voix de son comparse lorsqu'il s'adressa à elle.

Elle aquiesça toutefois à ses dires, d'un signe de la tête. Elle s'était décidée.

« Ce conseil est puissant, mais fracturé. Chaque Kan'Rei agit pour son propre compte, et la Plaie Putride jouit de ce désaccord comme de la désharmonie qui règne. Puisque chacun recherche ses intérêts, aucun n'a à cœur de défendre celui des autres – diviser pour régner, comme dit l'adage. Peut-être est-ce pour cela que le Shogun a décidé d'élire un bandit au nom de Kan'Rei, lui aussi... mais si nous parvenons à leur montrer le chemin de l'unité, à considérer les intérêts des autres comme les leurs, Konoshi Saitô aura bien plus de mal à mettre à bien ses entreprises. Si nous voulons l'empêcher de s'attaquer à d'autres fiefs, nous n'avons d'autres choix que de resserrer les liens qui les unissent, de préférence en l'excluant idéologiquement ou politiquement. Il faut leur montrer qu’ils peuvent fonctionner sans lui, en faisant appel à des choses qu’il ne comprend pas – que seuls les samouraïs entendent. »


La jeune femme délaissa un petit soupir, sa mâchoire raidie par la situation. Sa main se tendit à peine vers le Fujiwara, paume vers le ciel, comme si elle lui présentait métaphoriquement sa demande.

« Je pense avoir une idée, si vous le permettez. »


***

Lorsque les deux envoyés du Shogunat furent invités à entrer, Seto laissa tout d'abord son confrère prendre les devants et s'exprimer comme il l'entendait. L'appel aux principes du Bushido la fit sourire, intérieurement – c'était une bonne manière de procéder, et son discours était un tremplin parfait à sa proposition.
Lorsqu'il se tût pour lui laisser l'occasion de manœuvrer, elle le remercia d'un léger signe de tête et s'avança d'un pas vers le conseil des Kan'Rei, comme pour acter physiquement sa prise de parole, avant de s'incliner face à eux. Ni trop profondément, ni trop légèrement : elle n'avait aucun appétit à se présenter comme une servante, encore moins une vassale en ployant l'échine plus que la bienséance le voudrait, mais veillerait tout de même à le faire suffisamment pour marquer son respect envers ces éminentes présences.

« Noble conseil du Fer, sérénissime Shogun. Je me nomme Uzumaki Seto. », elle osa un regard vers Gen'ichiro, avant de se reconcentrer vers ses interlocuteurs. « Comme vous l'a présenté mon confrère, bien que nous soyons parvenus à repousser l'armée d'Oto et à lui apprendre la place qui lui revenait face à celle d'Homura, nous ne pouvons clamer être pleinement satisfaits de la leçon qui leur a été donnée – non pas par manque de moyens, mais par le principe même de leur assaut. Leur entreprise nous a semblé des plus osées : en guerre contre vous, semble-t-il aient pensé que vos assauts n'étaient pas suffisamment inquiétants pour se permettre d'attaquer un autre pays et qu'ils pouvaient se payer le luxe de mener un combat sur deux fronts, et ce simultanément. Dire que cet affront contre des cousins éloignés de notre Shogun lui a laissé un goût amer, ainsi qu'au reste des forces du Shogunat, est un euphémisme – mais nous nous rassurons dans le fait qu'il s'agissait certainement de folie et de panique, amenées par une défaite imminente face au Fer, qui leur a inspiré une telle bêtise. », ses mains se glissèrent à nouveau derrière son dos, droite, le regard élevé face au Kan'Rei et les épaules ouvertes, à la fois à dans son élément et respectueuse des mœurs qu'elle avait appris à connaître ces derniers jours. Sa voix roula d'un ton plus avenant, incisif – guerrier, qui résonnerait aux yeux de ces Fujiwara dans le coup porté à l'honneur qu'elle énonçait. « Toutefois, tout affront se doit d'être corrigé, qu'il soit né de la folie ou de la bêtise. Aussi sommes-nous restés sur notre faim en détruisant leur armée – car l'offense ne s'était pas simplement faite avec les armes. C'est également pour cette raison que nous nous présentons face à vous aujourd'hui, noble conseil du Fer. »


Seto laissa un petit moment de flottement – quelques secondes, à peine, pour ne pas se montrer trop désespérée ou hâtive. Ni trop longtemps, pour ne pas les faire patienter ou gâcher leur temps : elle se devait de rebondir sur ses propres dires rapidement, afin de ne pas donner l'impression d'un Shogunat resté de marbre face à un affront – expliquer l'inaction du Feu sur les terres du Son malgré cette attaque. Après avoir fait appel à l'honneur, il était temps de laisser briller le devoir, la loyauté du Chugi et la politesse et le respect du Rei. Gen'ichiro les avait évoqués à haute voix : de son côté, la jeune femme se contenterait de raccrocher les filons de leur discours et d'en de semer les chemins de nouveaux dans l'esprit de leurs interlocuteurs.

« Comme vous le savez, dans tout son discernement, Fujiwara Iwao n'a attenté aucune représaille envers le Pays du Son malgré son ressenti. Je vois dans son geste une forme de diligence envers le Fer : si Homura s'était mêlé à cette guerre par vengeance en soutenant l'effort que vous menez depuis des années, les seuls constats que nous aurions trouvé sur toutes les lèvres seraient ceux de l'avantage du nombre, que le Fer aurait eu besoin de notre aide pour mettre fin à la guerre.
Tandis que nous le savons tous, sérénissime Fujiwara Fusamoshi, que votre pays est bien trop puissant. Il n'a besoin besoin de l'aide d'aucun autre pour l'emporter. La seule raison pour laquelle celle-ci n'est pas terminée est votre volonté – si vous le désiriez, il est on-ne-peut-plus clair qu'Oto serait sous votre coupe. Pour ne pas donner naissance à des rumeurs imbéciles, le Feu s'est alors abstenu... mais il ressent encore le besoin de leur faire comprendre qu'on ne peut si simplement s'en prendre au Shogunat d'Homura, ou ridiculiser ainsi celui du Fer.
»


Avec ces mots, elle faisait de l'action de l'armée d'Oto une offense que le Fer ne pouvait ignorer, car en le faisant, ils tourneraient le dos à un geste qui avait tenté de les ridiculiser en pensant pouvoir mener une guerre contre deux pays à la fois – comme si les armées de Tetsu n'étaient pas suffisantes pour les occuper. Elle faisait du problème du Feu le leur, en jouant sur les détails de leur entreprise.

« Nous aimerions ainsi vous proposer un arrangement qui, nous espérons, vous conviendra. Puisque le Feu ne peut réclamer son dû par les armes sans donner une image tronquée de la réalité de cette guerre, nous aimerions participer à la punition que vous donnez aux bandits d'Oto d'une autre façon. »


Son regard se posa, particulièrement, sur Fujiwara Masaie, le Cavalier Fou. Elle le soutint pendant une seconde, à peine – tout juste pour qu'il ne le remarque, pas assez pour dévoiler aux yeux des autres Kan'Rei son entreprise ; et lorsque ses yeux trouvèrent les siens, ses cils couvrirent sa vue comme en mimant une révérence, avant d'en faire de même pour Hashiba Sueshige, la Carpe Dorée. Ce ne fut que lorsqu'elle eut capté leur attention de cette façon qu'elle poursuivit son discours, sans les observer : mais ils auraient compris, par son attention de plus tôt, que ses mots leur étaient destinés sans l'avoir formulé ouvertement.

« Lors de notre séjour au Pays du Fer, nous avons pu être témoin de la rigueur et de l'entraînement de vos soldats. Plus encore, de la facture exceptionnelle des armes qu'ils maniaient. », avec ces mots, elle jouait sur la réputation de l'un des Kan'Rei que tous les autres considéraient comme un homme fortuné – la Carpe dorée. Elle en appelait à leur point de point de vue, les incitait à se ranger de leur côté car, dans toute sa richesse, celui-ci pouvait certainement se le permettre. Une manière d'utiliser l'effet de groupe à son avantage, sans trop pressuriser l'intéressé. « Je suis moi-même une novice dans le maniement de l'épée, mais Fujiwara Gen'ichiro, qui m'accompagne, m'a expliqué et montré à quel point de si petites différences dans leur confection pouvaient changer du tout au tout l'allure ou la souplesse des mouvements d'un samouraï. Au point où nous nous sommes laissé aller à rêver que les soldats du Shogunat d'Homura disposeraient d'armes aussi raffinées que celles que vous créez dans les mines du Pays du Fer. S'il pourrait être envisageable d'en acheter, cher Conseil, votre pays est riche : il est clair que vous n'avez nul besoin de l'or du Feu pour ajouter à votre richesse, car elle découle de la grandeur de votre Shogun. »


Cette fois-ci, son regard longea Fujiwara Ujimoto, la Tornade Blanche en qui ils trouveraient un allié ; puis s'arrêta sur Fujiwara Masaharu, le Seigneur de l’Hiver. Petit à petit, elle plaçait les pions de sa proposition d'accord commercial, en dispersant les intérêts que chaque Kan'Rei trouverait à l'accepter.

« Mais les terres du Feu sont fertiles. Si vous acceptez de nous gracier de votre savoir-faire et de la parfaite facture de vos armes en échange des fruits de nos champs, que le soleil béni de victuailles en les faisant prospérer de saisons en saisons, nous serons vos obligés. », elle laissa un sourire fleurir sur son visage, tandis que son échine se courbait légèrement sous l'augure d'un salut respectueux, afin d'appuyer ses propos. « Ce serait pour nous un honneur de pouvoir partager certaines spécialités locales avec les familles des Kan'Rei qui vivent au sein de votre château. Il est temps que les enfants du Feu troquent le bois de l'entraînement pour le fer du combat. De cette même façon, nous pourrions participer à la leçon que vous donnez au Pays du Son grâce à nos denrées, sous le couvert d'un accord commercial plutôt qu’avec l'appel des armes. Les rumeurs ne compteraient ainsi plus, faussement, que le Pays du Fer aurait fait appel à un autre pour l'emporter ; mais chanteraient la sagesse du Shogun qui, stratégiquement, aurait mené un accord pour revigorer ses soldats en apportant ses connaissances au Feu, faisant rayonner son savoir au-delà de ses frontières et montrant à tous que ces armes, il n'en avait nul besoin pour écraser les plus irrévérencieux. Une arme peut être reforgée, mais un soldat, d'une telle facture que les tetsujins, est irremplaçable. »


Seto échangea, cette fois-ci, un regard vers Fujiwara Terutaka, le Tigre de Jade. Elle connaissait son appétence pour la conquête : et c'est précisément sur son bellicisme qu'elle comptait jouer, en lui offrant une tout autre cible que le Shogunat d'Homura – si en tant qu'Uzumaki, elle devait maintenir la paix, elle en était encore incapable. En tant qu'Homurajin, elle protégeait avant tout son pays, en tentant de lui offrir les prémices d'une alliance de circonstances.

« Après cela, nul doute que les terres du Son seront bonnes à prendre. »


Elle laissa le silence planer, cette fois-ci, longuement. Ses cartes, elles les avaient déjà jouées : il était temps de laisser d'autres voix que la sienne parler, de sorte à ce que leurs pensées et leurs réflexions n'abreuvent les graines qu'elle avait semé.

En agissant en faveur de cet accord commercial, Fujiwara Masaharu, le Seigneur de l’Hiver, ne prendrait ainsi pas le risque pas de donner du pouvoir à d'autres fiefs que le sien : car les denrées proviendraient d'un autre pays et seraient soumises à sa bonne volonté à maintenir les accords avec le Pays du Feu, lui permettant de garder la main sur les barons provinciaux, tout en continuant d’amasser les richesses du Pays du Fer pour lui-même.
Fujiwara Terutaka, le Tigre de Jade, trouverait les ressources nécessaires pour permettre à leurs forces d'envahir complètement le Pays du Son, satisfaisant ses envies de conquête, aussi bellicistes qu'elles n'étaient opportunistes.
Fujiwara Masaie, le Cavalier Fou et Hashiba Sueshige, la Carpe Dorée, eux, y trouveraient de la nourriture et des denrées qui nourriraient leurs hommes, leurs terres – en remplissant le ventre et en contentant leurs habitants, les vents de rébellion et de querelle s'amenuiseraient. Plus que cela, l'accord fournirait une source de richesse allant au-delà de la guerre quand bien même celle-ci s'arrêterait : les forces du Pays du Fer continueraient d'être exploitées.
Quant à Fujiwara Ujimoto, la Tornade Blanche, qui était en ce conseil leur seul allié, Seto lui portait toute sa confiance pour voir clair dans son entreprise et laisser ces idées germer dans l'esprit des autres Kan'Rei : qu'ils n'entrevoient la richesse de cette offre par le seul goût de l'intérêt avant qu'il ne leur apporte leur soutien.

Quant à la Plaie Putride, elle n'avait fait appel à aucun de ses traits. Bien au contraire, elle comptait créer l'unité entre ces seigneurs, en les unissant autour d'un même dessein : elle l'avait volontairement exclu de ses adresses discrètes comme elle ne voulait l'exclure du traité sans pour autant l'offenser ou le ridiculiser. Les cinq autres feraient le jeu pour elle – en s'unissant sur un même sujet sans le considérer, ils le répudieraient du pourparleur ou le forceraient à s'aligner avec leurs décisions, réduisant, sur une seule occurrence, son pouvoir : leur donner à voir qu'ils pourraient trouver de nombreux autres accords sans qu'il ait voix au chapitre, à l'avenir.
Après tout, il fallait bien une première fois pour tout.


Sa voix s'éleva une ultime fois dans le silence, afin d'attester de la fin de son discours.

« Noble conseil du Fer, sérénissime Shogun, j'en ai terminé. Nous attendons désormais votre humble décision. »


Seto recula d'un pas, alignant ses mots et ses actes – son oeuvre était faite. Elle n'avait plus qu'à attendre.

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[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyDim 17 Mar - 12:16

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Narrateur

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
Un ricanement secoua d’abord les poumons du Shogun et le voyant faire, quelques membres du Conseil des Kan’Rei l’imitèrent. Tous ceux qui s’amusèrent des paroles émises par Fujiwara Gen’Ichiro avaient un point commun avec ce dernier : ce patronyme édifiant, connu à travers le monde. A priori, agiter devant eux les sept valeurs du Bushidô faisait l’effet d’un flop, d’un coup d’épée dans l’eau.
Il n’y eu qu’un seul Fujiwara qui ne délia pas un sourire sur son visage. Il s’agissait du frère cadet du Shogun, le Seigneur Fujiwara Ujimoto, qui vous fixa avec une pointe d’exaspération dans le fond des yeux. L’air de dire que le Bushidô n’avait rien à faire ici.
Dans la course aux négociations, brandir les sept préceptes basiques de la voie du guerrier, c’était revenir à la case départ. Autrement dit, en dépit du caractère insistant porté sur le Jin et le Meiyo, vous veniez de patiner sur place, voire de vous mettre des bâtons dans les roues. Le Conseil des Kan’Rei, vous riant au nez, vous fît vite comprendre que cet argument alphabétique n’avait pas lieu d’être dans le giron des têtes pensantes de la nation.
Après tout, en présence du Shogun, ils pouvaient tout aussi bien abroger le Bushidô, le réécrire, l’instituer de manière différente, le légiférer ou le soustraire aux régimes des fraudes liées à ces sept vertus, le renommer, l’effacer. Tout cela reposait finalement sur les épaules de ce conseil.
Pour autant, le Shogun n’y voyait sans doute pas d’intérêt. Armé du Chugi, le devoir de loyauté, le Bushidô était le Code parfait pour incriminer toute forme de mutinerie, pour assurer l’hégémonie de son pouvoir, pour indiquer les traîtres d’un doigt accusateur et les pousser au Seppuku en place publique afin de racheter leur honneur. Vu depuis la perspective du pouvoir, le Bushidô était un diamant éclatant, une aubaine inestimable, un vent puissant de conformisme et d’endoctrinement, une doxa inébranlable.

Pour des initiés comme vous le message était clair : ces hommes avaient dépassé le statut de guerriers et s’étaient affranchis de ces préceptes pour baigner dans la politique. Dans ce milieu, hélas, les notions de loyauté, de sincérité et de compassion étaient des vertus discutées, dignes pour les apparences, mais sujettes à contorsion, à détournement, à négociation. Le Pays du Fer était une nation divisée en provinces : à partir du moment où les titres de propriétés ou les questions d’héritages entraient dans la balance, le Bushidô s’effaçait pour ouvrir le champ aux galops des hommes de pouvoir.

Un silence pesant succéda à la prise de parole de Gen’Ichirô. C’est alors qu’Uzumaki Seto entra en scène. Dans toute la qualité de son éloquence. Dans toute la splendeur des louanges lancées comme des fleurs dans le panier des Tetsujins.
Dans toute sa démesure, dans toute la beauté d’un mensonge constellé de nuances pour assouplir le cuir imperméable des hommes du Pays du Fer. La chose aurait sans doute été efficace si le Pays du Fer était gouverné par des chefs que l’on pouvait séduire par les idéaux et la courtoisie. Mais séduire, ce n’est pas convaincre. Ainsi, vous comprîtes très vite pourquoi le Conseil des Kan’Rei était un organe stratégique de la nation du Fer.

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Fujiwara Masaharu - Fujiwara Masaie - Fujiwara Terutaka

« Devrions-nous remercier le Pays du Feu de nous accorder ses grâces ? fit Masaharu en s’amusant.
- Vous vous prenez pour le centre du monde, enchaîna Masaie.
- Comme si nous allions croire à ce tissu de mensonges : si vous n’avez pas attaqué Oto, c’est soit parce que vous n’en aviez pas les moyens, soit parce que vous aviez d’autres plans, tança Terutaka.
- En quoi sommes-nous concernés par votre guerre ? Chacun ses problèmes de l’autre côté de la frontière… »

Un brouhaha commença à grossir. Si au départ les remarques vous étaient destinées, vous vîtes rapidement que les têtes commençaient à se tourner les unes vers les autres : on discutait de vos paroles, on avisait, on émettait des critiques, on analysait. Le conseil ouvrait le volet de sa fonction primordiale : au cœur des pourparlers, il y avait ce débat secret, cette valse des enjeux personnels dans l'orchestre des décisions nationales, ce jeu d'ombres entre les sièges des Kan'Rei qui commençaient par convaincre ses voisins avant de conquérir le reste des seigneurs.

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Fujiwara Fusamoshi, Shogun du Pays du Fer

« Silence. Qu'une voix s'élève, et que les autres se taisent, confrères. »

La voix du Shogun porta à travers la pièce. Sa main dressée devant lui était retournée de sorte à ce que seule sa paume soit visible de tous, en symbole d'autorité pour faire cesser la clameur. Nulle animosité n'habillait le timbre de cette exigence. Le Shogun dégageait une autorité naturelle, mais uniquement grâce à l'obédience de son conseil : comme s'il les tenait par une menace invisible qui lui donnait un pouvoir de persuasion supérieur. Un homme leva la main pour prendre la parole.

« Terutaka, parle. »

Terutaka était un des plus vieux seigneurs du conseil. Chose insolite, son armure était ouverte par une brèche au niveau de l'abdomen : il y avait un trou dans son plastron. Avait-il été transpercé ? Au-dessus, sur la place du cœur, un poinçon avec une tête de tigre taillé dans le jade rugissait, et sous cet insigne descendait une petite étoffe, un petit papier satiné où figurait le "Gi". Une moustache argentée, à la densité généreuse, dissimulait ses fines lèvres de chef de guerre.
Ce dernier pivota vers les invités d’honneur et les poils de son emblématique toison faciale s'agitèrent au rythme de ses mots.

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Fujiwara Terutaka, le Tigre de Jade

« Ambassadeurs du Feu, vous vous dîtes prêts à acheter nos armes. Mais pour combien de temps ? A quel prix ? Combien de sacs de céréales voulait vous donner contre un sabre, si finement ouvragé soit-il ? Combien de sabres achèterez-vous pour équiper vos armées ?
Certes avez-vous des Fujiwara sous votre régime, mais un clan seul ne représente pas un chiffre d’affaire viable pour l’ensemble des récoltes dont nous avons besoin. Et puis, quid de l’après-guerre ? Combien d’armes vous faudra-t-il quand il n’y aura plus de batailles à mener ? C’est une belle promesse… pour un temps contraint, hélas.
»

Et là, vous assistâtes à ce qui au sein du conseil était une sorte d'habitude : le Shogun ne vous donna pas la parole quand bien même ces questions vous étaient adressées. Au lieu de cela, il interrogea un autre homme qui levait la main.
Son jeune frère, Ujimoto, avait un regard déterminé. Vous aviez entendu parler de cet homme, réformiste, sage, et héritier possible du titre du Shogun. A la seule condition, bien entendu, qu'on lui cède : chacun des Kan'Rei ici présent avait ses espoirs tournés vers la succession de Fujiwara Fusamoshi.

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Fujiwara Ujimoto, la Tornade Blanche

« Terutaka, tu parles comme si la faim et l’absence de terres cultivables étaient des fléaux indélébiles, comme si nous devions demeurer otages à tout jamais des accords commerciaux que nous pouvons entretenir avec l’étranger, mais nous pouvons tout aussi bien cultiver notre autonomie. Et pour cela, un accord commercial serait de guise pour lancer un grand plan d’indépendance et d’innovation agricole dans tout le Pays du Fer ! Il suffirait d’un coup de pouce économique… »

Ujimoto était un seigneur inspirant. Homme-lige de la famille régente, on le disait être la Tornade Blanche, en référence au blizzard qui efface tout ce qui tombe dans ses rafales et dans un tumulte diaphane, sous ses milliards de flocons de neige, change la face du monde.
Mais c'est précisément ce symbolisme extrême qu'on reprochait souvent à Ujimoto. Il s'agissait d'un grand rêveur.

« Tu ne changeras pas la position du soleil, Ujimoto, et tu n’empêcheras pas la neige de tomber.
- Nous pourrions installer des structures, créer des serres, embaucher plus de paysans, les soutenir financièrement, et...
- Tu crées des plans sur la comète. Il faut se reposer sur des choses fiables et tangibles. Notre peuple a faim aujourd’hui, et il aura faim tant que nous n’aurons pas les récoltes suffisantes. Ce qu’il nous faut pour devenir autonomes, ce sont des terres et des ressources !
»

Le visage d'Ujimoto se crispa et ses yeux arrêtèrent d'étudier les visages des autres Kan'Rei pour fixer Terutaka avec une tension visible. Le Tigre de Jade ne se laissa pas décontenancer pour autant. La fin de la guerre lui faisait ombrage, et il ne comptait pas voir ses desseins décliner sous la lumière d'un parvenu.

« Assez ! Les Ambassadeurs du Feu ne sont pas venus pour discuter de notre politique interne. »

Un autre homme leva la main. Bizarrement, ce geste décentra le climat houleux vers son origine, et sa survenue jeta un froid dans l’atmosphère. C’était bel et bien la toute première fois que cet homme prenait part au débat, et ce depuis le début de sa nomination. Habitué à être sur la défensive, Konishi Saitô, surnommé la Plaie Putride, s’invita sur l’échiquier et avança ses pions.
La Plaie Putride. Vous alliez enfin l'entendre parler. Il avait dans le regard et la posture toutes les marques qui trahissent les origines d'un rejeton du peuple. N'étant point issu des nobles lignées de ses confrères, Konishi Saitô avait quelque chose de différent. L'oeil plus sombre, les lèvres plus venimeuses, le visage plus marqué par la misère.
Une chose que n'avaient pas ses voisins. Une expérience unique et originale, dans le cercle restreint du Conseil des Kan'Rei, qui avaient toujours connu une situation différente du peuple qu'ils dominaient. Saitô, lui, avait connu la misère et la faim, et plus de trahisons que quiconque, n'étant pas protégé par l'organe des Fujiwara et par les préceptes du Bushidô. Il avait vécu caché, sans rien à se mettre sous la dent, prisonnier des griffes de l'hiver : un passé douloureux qui l'avait transformé.

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Konishi Saitô, la Plaie Putride

« Troquer des ressources à s’acharnant à battre le fer est une mesure peu ambitieuse. Le Pays du Feu possède bien mieux que des denrées, et je rejoins le Seigneur Terutaka sur un point : nos armes sont moins périssables que les denrées alimentaires. Un nouveau Shogun naîtra au Pays du Feu, et il aura assez de lames pour son armée, assez pour ne plus avoir à s'amputer d'une partie de ses récoltes. Pourquoi ne pas proposer quelque chose de plus grand ? »

Il y eut un moment suspendu. On ignorait ce qu'il allait dire.

« Que diriez-vous d’exiger l’échange du Démon-Renard contre la paix pour Oto ? »

La proposition eut l'effet d'un soufflet. Le visage de Terukata se débrida d'un très large sourire, et pas parce que cette idée était merveilleuse. Il souriait, car il savait que cette proposition était voué à l'échec et enterrait un peu plus les chances de parvenir à un accord avec le Pays du Feu pour la fin de la guerre. La Plaie Putride venait de propulser le débat dans une autre sphère.

« Tu es hors-sujet, Saitô !
- Ce serait un affront pour le Pays du Feu !
»

Et le Shogun coupa court.

« Parlez, Homurajins. Que proposez-vous de mieux que le Démon-Renard, pour que nous nous retirions d'Oto no kuni ? »
Uzumaki Seto
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Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Délégation à Tetsu printemps 83, pays du fer – ft. fujiwara gen'ichiro

Seto arqua un sourcil face à la demande de la Plaie Putride, dont elle ne saisit pas réellement l’utilité – si ce n’était pour les forcer à formuler une autre proposition sur laquelle renchérir… sans qu’elle ou son comparse n’y soient forcé. Elle tempéra sa voix lorsqu’elle s’éleva en rétorque à la sienne, sur un ton désinvolte et quelque peu embarrassé pour son vis-à-vis ; affublé d’un sourire en apparence bienveillant, mais qui n’avait pour lui que de la pure politesse. Ses mains demeurèrent liées dans son dos, immobiles.

« La question des Démons à queues revient au clan Uzumaki, non au Pays du Feu. Je pensais que l’un des Kan’Rei du Pays du Fer aurait au moins conscience de cette donnée, mais peut-être votre arrivée au pouvoir est-elle trop récente pour en saisir les nuances. »


Elle se priva bien d’invoquer le nom de la Balance tant cette donnée semblait évidente – et de toute machination qu’il semblait avoir voulu tisser, la jeune femme n’y voyait qu’une demande… étrange, tronquée, ou qui manquait cruellement son but. Quand avaient-ils parlé de paix ? Quand avaient-il laissé supposer le fait que leur présence était lié à cet objectif, ou que c’était-là le leur ? Leur délégation n’avait pas le dessein de leur faire signer l’arrêt de la guerre, encore moins de plaider en faveur d’Oto. Elle rejetterait la faute sur une erreur d’inattention ou sur une illusion de l’esprit, tandis qu'elle ravalait un soupir lorsqu’elle lui répondit ;

« Quant au sujet de la guerre que vous entretenez avec le Pays du Son, il me semble que vous vous fourvoyez. Nous ne souhaitons pas que vous vous retiriez d’Oto, encore moins que la paix y règne : nous ne sommes pas ici pour cela. À vrai dire, nous y sommes parfaitement indifférents. Cette guerre est la vôtre, comme le sont vos difficultés à la remporter ces quatre dernières années. », Seto redressa son regard dans celui de la Plaie putride, neutre – désintéressé. Déçu, peut-être. « Si vous aviez été attentif à nos propos, vous y auriez lu une volonté que vous la remportiez, non que vous l’arrêtiez. J’ignore donc d’où vous tenez cette idée… car nous n’avons certainement rien à offrir pour un but que nous ne poursuivons pas. », elle repensa  à sa question, un temps. Que proposez-vous de mieux que le Démon-Renard, pour que nous nous retirions d'Oto no kuni ? Elle tût ses interrogations sur cette question qui avait tout d'un cheveu tombé dans la soupe, ses sourcils déliés de sa propre incompréhension. « La réponse que vous cherchez est donc ; rien. À moins que vous ne cherchiez une excuse pour arrêter ce conflit d’une autre manière que la victoire, j'admets ne pas comprendre la raison pour laquelle vous nous prêtez des intentions qui ne sont pas les nôtres. Nous vous avons proposé notre aide pour les corriger, pas pour les épargner. »


Elle n'oublia pas toutefois la manière avec laquelle il s'était comporté envers son comparse, le goût de leurs actions resté amer dans sa gorge. Ils avaient fait l'erreur de penser que le Fer était habité par des âmes nobles, à en croire les discours de leurs vassaux ; force était de constater que ce n'était pas le cas, à l'exception de l'homme qui – espérons-le – succédera au Shogun sur son trône. Les platitudes et la flatterie n'étaient pas leur tasse de thé – soit, Seto apprendrait leur dialecte.
Lorsque sa voix s'éleva à nouveau envers les Kan'Rei, son visage avait perdu toute ombre mielleuse : fermé par un air neutre qui s'alignait sur leurs comportements.

« Mais je constate que vos propos ne peuvent être désunis de cette sensation de supériorité que vous éprouvez face à quiconque alors que votre pays s’étouffe sur sa propre famine et que votre Conseil semble gagné par... la démence. Permettez-moi donc de parler votre langage, puisque c’est là le seul que vous semblez comprendre ou respecter, à quelques exceptions près. »


Elle appuya son regard sur les deux seigneurs dont les terres étaient les plus pauvres, pour le moins ahurie par le fait qu'ils n'aient pas souhaité saisir la branche dorée que l'on leur avait tendu pour apaiser la colère de leurs concitoyens. La jeune femme appuierait donc sur ce point, abandonnant facéties et mensonges supposés pour une criarde vérité.

« Le Pays du Fer est une terre stérile où la majorité de ses provinces sont privées de leur récoltes soit par la taxe, soit par l’inhabileté à faire pousser quelque chose que ce soit. Vous tentez de palier à ce problème en conquérant celles d’une autre principauté, ce qui est vraisemblablement un échec car le Pays du Son est encore aussi présent qu’il ne l’était en 79. À votre place, je ne m’inquiéterais pas de l’après-guerre, grand Fujiwara Terutaka, car il s’agirait encore de la gagner – et il est surprenant de voir à quel point l’efficacité des soldats dépérissent avec un ventre vide. Peut-être est-ce là une autre théorie que vous souhaitez expérimenter, de préférence avant que le monde se demande pourquoi le Pays du Fer met tant de temps à se saisir d’une contrée habitée par des bandits de bas étage quand il dispose de samouraïs aussi puissants et bien armés que l’on pense qu’ils le sont. C'est certainement là une question que le Feu se pose comme le reste de vos voisins. »


Son attention avisa le dirigeant de ces terres, son regard inflexible – tout le respect qu'elle lui devait se confrontait, ici, à celui qu'il leur devait en retour ; et il ne se cristalliserait certainement pas en prétendant que la situation n'était pas celle qu'elle venait d'énoncer, ni celle qu'elle s'apprêtait à déclarer. La réalité était telle que le Pays du Fer était en position de refuser leur offre – certainement pas de se permettre de leur rire au nez ou de leur énoncer des leçons qu'ils seraient incapable d'appliquer tant leur conseil paraissait désordonné, et que la pièce rapporté qui siégeait au sein de ces seigneurs était aussi délirante que la façon dont elle avait acquis un siège pour commencer.

« Le Pays du Feu aura un autre Shogun, oui. Il ne souffre pas des problèmes de ses voisins qui ne jouissent pas de la même certitude. », elle laissa un quelques secondes de silence succéder à ses dires. Iwao n'aurait certainement pas laissé passer leur attitude : en ces lieux, ils étaient ses envoyés, miroirs de son autorité. « Permettez-moi donc de vous corriger. Le Pays du Feu et le Pays du Fer jouissent d’une forme de proximité, sans parler d’amitié, car le nom Fujiwara unit nos deux Shogun. C’est au nom de cette proximité que nous sommes venus ici pour vous proposer notre aide, d’une manière dont vous semblez cruellement manquer. Vous l’apporter sert nos intérêts, la recevoir sert les vôtres. Outrageusement simple, et pourtant difficile à comprendre. »


Seto posa les yeux sur le plus belliqueux de toutes ces âmes qui avait, semble-t-il, confondu leur armée avec la leur.

« Les forces du Pays du Feu ne se limitent pas à un clan. Nous disposons de soldats. Tous ne sont pas samouraïs. Tous savent, pourtant, manier l’épée. », une autre évidence qu'elle ne releva pas en se remémorant les nombreux exemples qu'elle avait pu observer, préférant les laisser le faire eux-mêmes : semble-t-il qu'ils ne connaissaient pas réellement le pays avec lequel ils parlementaient, en pensant que l'armée du Shogunat était uniquement constituée de Fujiwara. « Comme l'a très justement dit le seigneur Fujiwara Ujimoto, les accords commerciaux ne sont pas fait de fer à l'instar de vos sabres. Leur seul but est de garantir que chaque parti soit gagnant par un échange. Lorsque l'un souhaite le rompre, il le peut aisément ; tout comme il peut changer la denrée qu'il troque. Si nous en avons assez de vos armes, vous disposerez certainement d'une autre chose qui nous intéressera. »


Ses mains demeurèrent liées dans son dos : fermement, car les marques de ses doigts autour de son poignet tempéraient ses mots et empêchaient ses gestes, dans un doux mélange entendant faire respecteur leur présence en en faisant de même avec ceux auxquels elle avait affaire. Une chose compliquée, dans laquelle elle peinait à naviguer. Le Shogun lui-même semblait avoir été gagné par la folie de Konishi Saitô, qui avait pris leur propos pour une exigence de paix tandis qu'il entendait pourtant perpétuer la guerre.

« À commencer par supposer que vous avez encore quelque chose qui nous intéresse, car à présent, il semblerait que ce soit nous qui devrions être convaincus de vous l’apporter si l'on en juge le manque de discernement qui siège dans ce conseil. Si cet accord ne vous convient pas, nous pouvons l'entendre, grand Shogun. La bienséance voudrait toutefois que vous n'épousiez pas les mots de ceux qui se fourvoient, au risque de laisser penser que vous partagiez leurs erreurs. », la jeune femme voulut mordre sa langue, ses ongles s'immisçant dans la chair de ses mains dans l'ombre de son dos. « Si rien ne convient aux deux partis, nous vous remercierons alors pour votre accueil et prendrons la route pour le Pays du Feu. Votre temps est précieux, le nôtre aussi : allons donc droit au but et évitons les rires qui n’ont pas le luxe d’être supportés par la réalité ou les actes. »


Seto avisa enfin son compagnon d'infortune, ses yeux lui partageant l'air désolé que lui avait inspiré leur réaction à ses paroles de plus tôt et qu'elle venait de rappeler. Elle tentait de lui communiquer son soutien, d'une façon ou d'une autre, avant de lui conférer la suite de cette audience.

« Je laisserais mon confrère vous soupirer les détails, entre Fujiwara. », son regard se posa sur la Plaie putride, en faisant référence à son incartade de plus tôt. Les Kan'Rei étaient implacables en cas d'erreur, comme ils l'avaient montré en riant au nez de Gen'ichiro pour avoir mentionné les préceptes du Bushido. Qu'à cela ne tienne, Seto le serait tout autant. « À l'évidence, il semble préférable que ceux qui ne le sont pas restent en retrait des pourparlers, car ils n'en comprennent vraisemblablement pas les tenants et les aboutissants. »


Seto n'avait rien contre la fierté et l'orgueil.
Encore fallait-il qu'il soit soutenu par des choses fiables et tangibles, comme l'avait si bien évoqué Fujiwara Terutaka. La situation actuelle du Pays du Fer et son incapacité à remporter une guerre contre des bandits n'allaient certainement pas dans ce sens.


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Fujiwara Gen'Ichiro
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyLun 18 Mar - 15:27

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Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu


Délégation à Tetsu - Printemps 83, Homura


La seule présence sensée parmi cette assemblée était celle de la Tornade Blanche, Fujiwara Ujimoto. Les autres membres du Kan'Rei semblaient tous déconnectés de la réalité, et le blondinet leva brièvement les yeux au ciel, exprimant ainsi sa consternation. Chacun de ces éminents membres était doté d'un ego démesuré, les empêchant ainsi de faire face à la triste réalité. 

« Le seigneur Fujiwara Ujimoto a parfaitement raison. Le Pays du Fer semble poursuivre son développement uniquement par le biais de la guerre. Cependant, pour cela, il est nécessaire de disposer des moyens adéquats, qu'ils soient financiers, matériels, humains ou logistiques. Or, vous manquez cruellement de ces éléments. Sinon, le conflit avec Oto aurait été résolu depuis longtemps. En tant qu'observateur neutre, il est évident pour moi d'admettre que ce conflit s'enlise. Tout comme votre nation, le Pays du Son ne dispose pas des ressources nécessaires pour mettre fin à cette guerre interminable. »

Après s'être rendu en personne sur le territoire d'Oto no Kuni, il avait pu constater de ses propres yeux l'extrême pauvreté dans laquelle vivaient les habitants de ce pays. Leur situation n'était guère différente de celle des Tetsujins. Ainsi, ses propos étaient légitimes et fondés.

« Pour appuyer cette stratégie de guerre, la simple collecte de taxes ne suffira pas. Il est impératif de diversifier votre économie et de l'ouvrir à des marchés extérieurs. Pour espérer prendre l'avantage sur votre adversaire, qui représente bien plus qu'une simple nuisance, vous devez agir. Il est illusoire de croire que votre autonomie sera assurée en annexant des terres peu productives. En effet, le Pays du Son se trouve dans une situation similaire à la vôtre. Agir ainsi ne ferait que déplacer le problème sans le résoudre. »

Malgré les provocations subies, l'épéiste garda son calme, bien que son agacement se manifestât dans le timbre plus ferme de sa voix et dans le durcissement de ses traits. Il trouvait regrettable que des individus de leur rang, arborant fièrement le prestigieux nom de Fujiwara, se montrent incapables de faire preuve de bon sens. Se demandait-il si ce fameux Kan'Rei avait réellement l'intention de vaincre leur ennemi voisin, Oto ? Ou bien s'obstinait-il à conduire la nation du Fer à sa perte en adoptant une politique isolationniste stérile ? Car en persistant dans cette voie, c'était là le risque imminent, un constat que ne manqua pas de faire le jeune homme aux cheveux blonds.

« Supposons, dans une situation purement hypothétique, la victoire du Pays du Fer sur celui du Son, ce que je trouve peu probable étant donné les circonstances actuelles. Que comptez-vous faire de ces terres froides et stériles ? Car en effet, vous aurez non pas un, mais deux territoires à gérer, tous deux peu propices à subvenir aux besoins de votre population. Et cela sans même évoquer la nécessité de nourrir la population d'Oto. Ce discours ne vise pas à promouvoir la paix de notre côté, nous nous bornons simplement à exposer les faits, rien de plus, rien de moins.  »

Son regard neutre et froid se posait sur chacun des dirigeants ici présents. 

« Si le Shogunat nous a dépêchés ici pour entamer les pourparlers, cela sous-entend qu'il croit en la possibilité de votre victoire dans ce conflit, mais cela ne se réalisera pas sans un certain soutien. C'est là la raison de notre présence aujourd'hui. Le fait de nous prêter des intentions qui ne sont pas les nôtres, comme vous le faites, démontre que vous n'avez pas pleinement saisi l'importance de nos remarques. Cela est illustré par la proposition audacieuse avancée par le seigneur Konoshi Saitô.     » il était bien décidé d’appuyer là où ça faisait mal pour tenter d’ouvrir les yeux à ces dirigeants bornés et aveugles. « Vous, en tant que représentants du Pays du Fer, avez tout à fait le droit de refuser l'accord commercial que nous vous proposons, car cela relève sans aucun doute de votre souveraineté la plus stricte. Cependant, il est crucial d'être lucide quant à la situation actuelle. Depuis de nombreuses années, vous êtes engagés sur un front que vous peinez à vaincre, principalement en raison du manque de ressources que j'ai évoqué précédemment. Il est légitime de se demander ce qu'il adviendrait de votre nation si d'autres parties prenantes venaient à profiter de votre faiblesse pour vous attaquer sur un second front. Seriez-vous en mesure de lutter sur deux fronts simultanément, malgré vos maigres moyens ? Je nourris de sérieux doutes à ce sujet. » manifestement, sans les nommer explicitement, il faisait allusion à Janome et Naga, qui étaient susceptibles de convoiter le territoire du Fer à tout moment.

Il ressentit le soutien que la femme à la chevelure rougeâtre tentait de lui apporter, et il fut touché par ce geste. Il lui adressa un léger sourire pour tenter de la rassurer, mais cette expression ne dura qu'un bref instant.

« Comme ma collègue l'a si justement souligné, le temps est une ressource précieuse, pour vous comme pour nous. Il serait contre-productif de poursuivre ces négociations tant que les deux parties ne sont pas satisfaites de ce traité. Sans un accord réellement concluant, bien que cela puisse être regrettable, nous serons contraints de reprendre la route en direction d'Homura. Comme on dit, seuls les vainqueurs écrivent l'histoire, mais il semble que vous soyez dans l'incapacité d'écrire la vôtre.  » conclut-il de manière cinglante. 

Le Fujiwara n'avait pas l'intention de prolonger cet entretien davantage. Désormais, c'était au tour du Kan’Rei de prendre l'initiative. 

 

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[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyVen 19 Avr - 12:00

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Narrateur

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
Leur regard à chacun pesaient lourd sur vos épaules parce que vous sentiez la pression de leur présence sur vos épaules. Vous veniez d'Homura, plus grande capitale et force militaire du Yuusei, mais vous sentiez que la fougue qui les animait était capable de tout. Peut-être de vous renverser également, ici, pour quelques mots qui peineraient à être tolérés ou entendus, mais vous croyiez toutefois fermement que les obligations envers Homura étaient telles que normalement, vous ne seriez pas menacés d'une moindre manière. Tetsu était plus faible que le Pays du Feu, après tout. Ils le savaient, et la situation de guerre interminable avec le Pays du Son ne criait pas vraiment grandeur et richesse militaire.

Il y avait aussi ce motif de guerre, bien connu. Tetsu avait déclaré la guerre à Oto quant à leur manque de vivres alors, aussi fiers pouvaient-ils se montrer, ils savaient très bien au fond d'eux que la politique interne du pays à ce sujet était bancale au point d'en présenter un point faible notable. Ils n'avaient pas de quoi nourrir leurs pairs. Et en parallèle à cela, ils vivaient sur une terre qui ne pourrait jamais récompenser ni leurs efforts ni leurs travaux ; vous l'aviez bien compris depuis longtemps, la raison de cette guerre était que tous les habitants de Tetsu étaient en proie à une météo anémiée et qui était en plus destinée à durer indéfiniment.

Le Conseil vous écouta et resta silencieux. Ils froncèrent des yeux devant la fougue de la jeune Uzumaki, peinèrent à comprendre que vous n'étiez pas là à vous honorer et c'est lorsque vous eûtes terminé qu'un grand silence accabla l'espace.

Le visage de Fusamoshi, d'abord on ne peut plus sévère, se détendit un instant. Il ria de sa voix rauque, comme pour signaler la fin d'un mauvais tour qu'ils vous avaient adressé.

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Fujiwara Fusamoshi, Shogun du Pays du Fer

« Confrères, force est de constater que l'attirail que nous a envoyé Fujiwara Iwao n'est ni dupe, ni ignorant. Ils n'ont pas eu besoin de beaucoup pour te cerner, la Plaie. »

Il se tourna vers La Plaie Putride, le visage de nouveau fermé et grave.

« Tais-toi donc maintenant, Saitô. Laisse discuter les grands. »

Il se redressa sur son siège et puis, déjà plus sérieux et terre-à-terre, il revint sur les sujets qui concernaient tout le monde ici.

« Si votre mission consiste à nous prévenir de la menace qui plane sur le monde, nous vous remercions. Tant que nous sommes en guerre, nous ne pourrons que difficilement nous concentrer sur d'autres maux du monde mais vous le savez, nous ne pouvons la cesser. Tant que les Terres du Fer vivront sous cette neige interminable et dans ces conditions désastreuses, nous ne pouvons que continuer à ronger les autres pour exister. Cette guerre n'est pas le fruit d'une arrogance, mais d'un instinct de survie. »

Puis il revint sur la proposition de Seto, sans oublier les termes du Fujiwara qui pointait également du doigt des idées importantes qu'ils connaissaient déjà.

« Votre marché nous convient. Vous aurez notre savoir-faire contre vos vivres. Si nous en avons suffisamment, ce que je peinerai à croire, nous pourrions même faire cesser cette guerre. Oto n'en restera sûrement pas là, mais je n'en ai que faire. Déjà car nous ne les craignons pas, aussi car une menace pèse plus lourd sur nos épaules, si j'en crois ce que vous dîtes. »

Enfin, il semblait venir le moment de clôturer déjà cet échange. Par une conclusion, déjà nette et sans plus de malentendus, mais surtout par un constat positif qui, il l'espérait, lirait les deux factions pourtant si liées par le sang Fujiwara.

« Vous pourrez compter sur notre contribution lorsque la guerre sera achevée. D'ici là, comprenez bien que toute notre concentration est orientée vers le simple fait de faire survivre notre peuple. »

Il conclut alors.

« Si vous n'avez pas d'autres questions, je me mettrai à écrire cette lettre que vous n'aurez qu'à remettre aux autorités. Que notre destin ensemble soit prospère, peuple du Feu. C'est tout ce que nous pouvons souhaiter. »
Uzumaki Seto
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyVen 19 Avr - 15:16

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Uzumaki SetoGenin 下忍 de rang C+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Délégation à Tetsu printemps 83, pays du fer – ft. fujiwara gen'ichiro

Le vent de panique qui s'était épris de la jeune femme dans le silence qui avait précédé leur réponse s'évapora bien vite dans l'air lorsqu'elle réalisa que leur voix ne portait nullement le courroux du jugement de son emportement, mais un rire étrange, presque gauche ; le fruit d'un test que l'on leur aurait fait éprouver et dont elle n'avait pas perçu l'ombre, encore moins la couleur. Ses ongles cessèrent de tirailler la peau de ses doigts, dans son dos, où les marques se dressaient en signe évident de son inconfort qu'elle faisait parler autrement que par son corps – et la mâchoire serrée par la nervosité, Seto attendit que son discours trouve son point d'orge et se finalise avant de reprendre la parole à son tour.
Ses mots n'eurent aucune vocation à s'étendre sur la question davantage. La lettre que leur avait remise la Shogun Iwao pouvait attendre ; elle aurait été le fruit de poursuites si leur échec avait été cuisant. Pour l'heure, mieux valait en demeurer là, sur une bonne note. Il lui suffit d'un simple regard envers son confrère pour comprendre qu'il en avait vraisemblablement tout autant fini qu'elle avec cette entrevue.

Alors elle se contenta d'aviser l'ensemble des Kan'Rei et de ployer l'échine face à leurs silhouettes, dans un signe évident d'adieu.

« Nous vous remercions pour votre audience. »


Par politesse, elle patienta jusqu'à ce que Gen'ichiro leur présente ses salutations à son tour avant d'entreprendre le chemin vers le couloir menant au cœur du château, hors de cette salle de conseil : ils avaient obtenu ce pourquoi ils étaient venus. Leur mission était accompli, leur temps bien utilisé – il n'en fallait pas plus pour convenir que les prochains jours seraient employés à leur retour au Pays du Feu sans baisser leur garde. Ils avaient beau s'être montrés magnanime sur la fin de ces pourparlers, ce changement pouvait tout aussi bien être le signe d'une colère soude, muette, que l'on relèguerait à plus tard : d'un assaut sur leur campement lors de leur voyage, pour se venger de leur attitude.
Ou peut-être s'agissait-il simplement d'un moment de clarté dans le nuage fulminant de leur folie. Seto n'était guère le genre de juge qui perdrait du temps sur une telle question. La prudence était mère de sureté.

Ce ne fut que lorsqu’elle eut rejoint les quartiers qui leur avait été conférés qu’elle laissa s’échapper un soupir lourd de sous-entendus, avisant le samouraï un temps avant qu’il ne succède à un rire nerveux.

« ...Eh bien. », souffla-t-elle. « Nous avons au moins réussi ce pourquoi nous étions venus. », elle avisa ses alentours, avant d'ajouter : « Nous n'avons plus qu'à nous préparer à prendre la route, je suppose. Plus vite la Shogun aura de nos nouvelles, mieux ce sera. À moins que vous ayez encore quelque chose à faire au Pays du Fer ? »


Elle n'attendrait que sa rétorque pour commencer ses propres préparatifs, en laissant derrière eux ces terres enneigées par la famine.

Fin du RP.






a mere ripple can become a tidal wave, child

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Fujiwara Gen'Ichiro
[Mission officielle / B] Délégation à Tetsu - Page 2 EmptyDim 21 Avr - 17:54

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Fujiwara Gen'IchiroChûnin 中忍 de rang B+

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu


Délégation à Tetsu - Printemps 83, Tetsu


À quoi donc servait cette mascarade ? se demanda l'épéiste à cet instant précis. D'abord, les railleries à peine dissimulées, et maintenant, un silence religieux s'était abattu sur l'audience suite aux interventions de sa collègue de Carnin et de lui-même. Le Fujiwara ne saisissait pas, et ne saisirait probablement jamais, les desseins de ces hommes orgueilleux qui occupaient les sièges de cette assemblée appelée Kan’Rei.

Le Shogun, en véritable maître de cérémonie, rétablit l'ordre dans ce qui semblait à ses yeux une basse-cour, une image peu flatteuse qu'il attribuait aux seigneurs de Tetsu. Dans le regard du jeune homme, il n'y avait point de mépris, juste une indifférence profonde, car c'était tout ce qu'ils méritaient à ses yeux. Leur accorder plus d'attention aurait été leur conférer une importance qu'ils ne méritaient pas, à l'exception d'un seul individu, connu sous le nom de La Plaie Putride.

En effet, cet homme lui inspirait une profonde répulsion. Il ne parvenait pas à comprendre comment un individu aussi dépourvu de vertu pouvait occuper une place parmi les autres Fujiwara, quelle indignité. Au plus profond de lui-même, l'opalin se fit le serment de revenir un jour au Pays du Fer pour éradiquer cette abomination qui souillait l'honneur des samouraïs. Mais pour l'instant, il se contenta d'acquiescer aux paroles de Fujiwara Fusamoshi d'un simple mouvement de tête.

Nous vous remercions avec l’espoir que cette collaboration naissante soit des plus fructueuse.fit-il en toute simplicité.

Après avoir salué l'audience à l'instar de sa collègue, il quitta la salle, marquant ainsi la fin des pourparlers. Malgré le succès de la mission pour laquelle ils avaient été envoyés, il ne put s'empêcher de ressentir une amertume persistante. Était-ce là le véritable visage de la politique ? Il avait l'impression d'avoir gaspillé son temps, un sentiment qui le frustrait au plus haut point, se reflétant dans son expression renfrognée et ses poings serrés.

En y prêtant attention, il était évident que sa comparse Uzumaki partageait son sentiment, chose qu'il déduisit facilement du rire nerveux qu'elle laissait échapper. Pouvait-il vraiment la blâmer pour cela ? Assurément pas. Peu après, le regard éclatant du jeune homme se plongea dans celui, profondément océanique, de la jeune femme.

...Une réussite mais à quel prix…Souffla-t-il en retour. Je tiens à vous exprimer mon admiration pour la façon dont vous avez mené ces négociations ; on aurait dit que vous y étiez prédestiné. Nous avons besoin de personnes de votre calibre. Subtilement, il laissait entendre que la dame aux cheveux rougeoyants était la candidate parfaite pour intégrer le Taiyo no Matsuei. Il préférait attendre leur retour à Homura pour lui présenter cette proposition dans un cadre plus approprié. Nous pouvons y aller, très chère.

Ils avaient entamé le chemin du retour. Le Shogunat d'Homura les attendait au bout de ces routes enneigées…


Maître du Jeu
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Maître du Jeu

Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu
Petit post pour bien rappeler que vous pouvez aller demander vos récompenses en XP et ryôs, avec un x2 pour Seto.

Toutefois, vous gagnez tous les deux 5xp bonus pour l'attente vis-à-vis de cette mission.

Nous nous excusons sincèrement pour la gêne occasionnée.

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Message Sujet: Re: [Mission officielle / B] Délégation à Tetsu


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