SPIRIT OF SHINOBI

embrace your power




  1. ANNONCES

    22.04.24 patch Le Patch .02 est disponible !

    01.02.24 patch Le Patch .01 est disponible !

    20.12.23 nouveautés La news de fin d'année est sortie, affublée de nombreux changements et nouveautés, notamment dans les mises à jour de topics, de contextes, ainsi que d'un bottin des PnJs apparus en narrations afin de faciliter leur suivi !

    31.10.23 nouveautés La news d'octobre est sortie et le forum se dote, à l'occasion d'Halloween, d'un bestiaire de yokai dédié aux joueurs ainsi que d'une nouvelle bannière ! Kumo obient également un nouveau Ninjutsu Spécial, les reliques mystiques.

    24.10.23 changement Le forum passe officiellement à l'été 83. De nouvelles trames sont apparues pour chaque faction !

    18.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais ouverts à toutes les factions et nous mettons en place les rangs intermédiaire pour donner plus de visibilité sur l'avancée du personnage ! La faction de Kiri récupère également un bonus XP à la présentation.

    04.07.23 update Les doubles-comptes sont désormais fermés pour la faction de Kumo qui a retrouvé sa pleine attractivité : ils demeurent toutefois ouverts à Kiri ! Nous retirons également les bonus XP associés, puisque l'activité atteinte nous convient.

    01.07.23 update Le forum dispose désormais d'un thème sombre ! Reportez-vous au petit curseur sur votre droite pour changer de l'un à l'autre.

    24.06.23 NEWS ! La news de juin est sortie ! Au programme ; des précisions et changements sur notre philosophie, la faction des Errants et les paliers de progression.

    23.06.23 changement Le forum passe officiellement l'an 83 (printemps). De nouveaux enjeux sont apparus sur les contextes de chaque faction !

    Été 83

    Cent huit ans avant notre ère, le chakra courut sur le monde comme une traînée de poudre. Venu de nulle part et de partout à la fois, il étreignit les hommes et anima leurs corps comme ceux des nouveau-nés dès leur premier souffle. Tel un raz-de-marée changeant le monde, son énergie leur offrit les prémices de ce qu’ils nommeraient « pouvoir », bien des années plus tard.

    Celui de dépasser les limites que la nature leur avait jusque-là imposées. De donner vie et corps à leurs ambitions les plus folles comme à leurs vices les plus abjects.

    Leurs chairs avaient été bénies de la grâce de l’alizée et de la force des typhons : leurs coups étaient plus précis, leurs organismes plus vigoureux. Un simple bond les menait jusqu’aux cimes des arbres majestueux du désormais Pays du Bois. Leurs pas les guidaient sans peine à travers les monts qui édifièrent bien plus tard les frontières de l’actuel Pays des Montagnes.

    Alors, ils embrassèrent cette nouveauté comme chaque bien de l’Humanité : avec le profond désir de la dompter jusqu’au moindre détail, de faire cette énergie sienne avant tant d’autres. Il leur fallut des décennies pour maîtriser ce que le plus simple shinobi peut accomplir aujourd’hui – mais ils y parvinrent, en demeurant dans la profonde ignorance de l’origine du chakra.

    Et ils comprirent. À quel point il pouvait receler la puissance de faire de l’imagination une réalité ; à quel point ils pouvaient dompter les leurs par la force et fonder les dynasties qui gouvernèrent le monde des années durant.

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    XP

    Homura

    personnages


    Kiri

    personnages, +30 XP


    Kumo

    personnages, +15 XP


    Errants

    personnages


  2. Image decoration
    shogunat printemps 83
    Contexte d'Homura
    Régie par la noblesse, la richesse et par un grand sens de l'honneur et de la droiture, Homura se distingue ni plus ni moins des autres villages par son caractère guerrier à la limite du comportement militaire. Les shinobis qui sont formés pour devenir des shinobis d'Homura sont, dès leur plus jeune âge ou dès l'entrée dans la formation, forcés de respecter ce code d'honneur. Il est précisé que quiconque y dérogerait se verrait sanctionné de différentes façons... des travaux d'intérêt publique à l'emprisonnement et du bannissement des terres d'Homura à la pure et simple mise à mort.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour la cause Homura-jin.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de donner sa vie pour ses camarades, particulièrement s'ils sont plus jeunes ou s'ils sont moins expérimentés. De la même manière, il doit un incontestable respect à ces derniers.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de se sacrifier pour les civils.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de réussir une mission primordiale même si cela signifie abandonner ou laisser mourir ses camarades.

    ❈ Tout shinobi doit être capable de dissimuler ses sentiments personnels ; pire que cela, il se doit de les ignorer et de les faire passer au second plan.

    ❈ Tout shinobi doit une indiscutable fidélité à sa faction. Toute information dissimulée, cachée volontairement ou toute trahison quelconque sera sévèrement sanctionnée.

    ❈ Tout shinobi doit se dévouer à son entraînement et au perfectionnement de son corps et de son esprit. Il doit respect aux siens et aux autres, tolérance aux différences, empathie aux plus faibles et rigueur dans ses efforts personnels (qui doivent être constants et variés).

    ❈ Tout shinobi doit un indiscutable respect à ses supérieurs hiérarchiques et doit obéir au doigt et à l'oeil à leurs ordres. Toute insubordination sera sévèrement sanctionnée.
    Image Personnage

    FUJIWARA SENCHI Portant sur ses épaules l'ensemble du clan Fujiwara, Senchi est un guerrier hors pair dont le jeune âge, la force d'esprit, la droiture, la témérité et les compétences l'ont rendu capable de se hisser au sommet. Un lien particulier mais inconnu le lie à Iwao, la Shogun, sans que personne ne sache trop quoi en penser. Certains le suspecteraient même d'être à l'origine de la mort de son père, bien que rien ne l'incrimine.

    Image Personnage

    HYÛGA EIMEI Figure représentante du clan Hyûga, devenu chef en l'an 68, Eimei incarne toute la fierté des siens. Droit, noble, charismatique tout en restant sobre, il semble en savoir plus qu'il ne le devrait. Il est à l'origine de l'ensemble des mouvements du clan Hyûga, car rares sont les membres de son clan osant défier ses ordres ou agir sans son aval. Il fait parti de la branche principale.

    Image Personnage

    NARA KUENAI Etant à la tête du clan Nara, Kuenai est extrêmement perspicace et dispose d'une intuition impressionnante. Très soucieuse des maux qui pèsent sur Homura, elle est parfaitement lucide vis-à-vis du comportement des siens comme de celui des autres clans et s'organise toujours dans l'ombre afin de limiter les dégâts. Certains la suspectent d'avoir assassiné Fujiwara Oda, et de nombreuses preuves mèneraient à penser qu'elle est coupable. Etrangement, elle rejette l'entière culpabilité sur Fujiwara Senchi.

    Enjeu n°1 :

    COOPÉRER AVEC KIRI ET KUMO

    65%

    Enjeu n°2 :

    CONNAÎTRE SES ENNEMIS

    10%

    Enjeu n°3 :

    VERS LES PROFONDEURS INCONNUES

    100%

    Derniers RP

    Retour au temple souterrain

    À l'été 83, un shinobi d'Homura se rend au sein du temple souterrain découvert lors de l'attaque d'Oto sur Homura, en périphérie du Shogunat. Ses découvertes mènent le lieu à son scellement complet par le clan Uzumaki, ainsi qu'à l'amnésie du genin.

    Le massacre du boucher

    À l'été 83, 90 civils sont assassinés dans la bourgade de Rindо̄ par un homme se faisant appeler « le Boucher ».
    Au terme d'un combat qui se révéla être une victoire pour l'escouade envoyée par Homura, il fut assassiné par Yamamoto Janome au moment où il s'apprêtait à leur révéler les plans de l'Alliance.
    À sa mort, le pouvoir des fils noirs, le Jiongu, réapparu à travers le monde.

    Évènement

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    Culture & religion

    → La chasse 春・狩猟期 – printemps
    → Festival de la Lune Rouge 夏・赤月の祭り – été
    → Virée aux morts 秋・死者への旅行 – automne
    → Nouvel an guerrier 冬・戦士新年 – hiver

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  3. Image decoration
    kirigakure printemps 83
    Contexte de Kiri
    S'il y a bien un lieu dans lequel la mort peut survenir à tout moment, c'est bien au sein du Village Caché de la Brume. Depuis des années, afin de lutter contre le retard qu'eut prit le pays par rapport aux autres factions, les autorités de l'Eau se décidèrent à mettre au point une philosophie qui leur permettrait de rattraper l'avancement des autres factions. C'est notamment au travers de l'assassinat que ces derniers trouvèrent leur réponse et ainsi furent éduquées les jeunes pousses destinées à devenir les futurs shinobis de Kiri. A un style sanglant et sanguinaire, loin de toute valeur humaine.

    ▒ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour la Brume et pour ses habitants.

    ▒ Chaque Shinobi doit capable d'abandonner, de laisser mourir voire de tuer ses camarades si cela leur permet la réussite d'une mission primordiale.

    ▒ Chaque Shinobi ne dispose d'aucun sentiment personnel : ils doivent agir sous les ordres de la hiérarchie.

    ▒ L'entraînement de chaque shinobi doit être rigoureux et il doit toujours être au service de l'identité de la Brume.

    ▒ Chaque Shinobi doit servitude et obéissance à la hiérarchie, tout manquement sera vu comme insubordination.

    ▒ Chaque Shinobi doit tuer tous les adversaires qui se dresseront sur le chemin de Kiri.

    ▒ La Brume est l'alliée de Kiri, nul ne doit la remettre en question.
    Image Personnage

    YUKI ZENRYŌ Yuki Zenryо̄, autrefois jeune membre du clan dont tous reconnaissaient le potentiel, devint chef de clan à la mort de Yuki Saburô en l'an 75. Très proche de la Mizukage, il lui assure son soutien inconditionnel et celui de son clan.

    Image Personnage

    KAGUYA TAOSU Cheffe du clan Kaguya, Taosu est connue comme étant une guerrière redoutable et particulièrement avide de sang et de trippes. Supportant avec fidélité l'identité de ce clan depuis des décennies, elle est, malgré son apparence, extrêmement hostile, sournoise et meurtrière, si bien qu'elle est redoutée dans son clan entier. Elle éprouve une très forte rancœur envers Oboroge, la Mizukage, car sa simple présence a fait diminuer de manière importante son quota d'assassinats par jour.

    Image Personnage

    SEIDŌ IMIFUMEI Personnalité émérite parmi les sabreurs, tout le monde au sein de Kiri connait Imifumei. Combattant redoutable maîtrisant Sо̄kо̄jikan, le Sabre du Temps, l'ensemble de Kiri le voit comme un shinobi imbattable. Il est vénéré de tous, car tous le connaissent comme un homme héroïque, portant de grandes valeurs d'espoir, de courage et de persévérance auprès des plus faibles.

    Enjeu n°1 :

    SE RENSEIGNER À L'INTERNATIONAL

    20%

    Enjeu n°2 :

    LE MYSTÈRE D'ARASHI

    0%

    Enjeu n°3 :

    LES ORIGINES DE LA BRUME SANGLANTE

    30%

    Derniers RP

    La lutte contre le yokai originel, groupe 1 et groupe 2

    Une escouade menée par Kaguya Bankichi permis à la Brume de repérer la trace de Shinchū et, au terme d'un affrontement difficile, de l'éliminer en le prenant par surprise. L'ensemble de l'escouade fut frappée par une marque maudite mystérieuse lors de son ultime râle.

    Enjeu : les origines de la Brume Sanglante & La Brume du Seigneur

    TBA

    Évènement

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    Culture & religion

    → Soutien aux cultures 春・米農業のサポート – printemps
    → Grande marée 夏・大潮 – été
    → Parade de sang 秋・血液示威運動 – automne
    → Hymne à la Brume 冬・霧に賛美歌 – hiver

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  4. Image decoration
    kumogakure printemps 83
    Contexte de Kumo
    Parmi les lieux les plus malsains et insidieux du Yuusei, Kumo s'y érige en maître. Faussement uni, le village est peuplé de shinobis qui ne souhaitent qu'agir pour leurs intérêts propres ou pour ceux des personnes pour lesquelles elles travaillent. Etrangement, cela est parfaitement assumé par tout le monde et ainsi sont éduqués les shinobis. En plus de cet état d'esprit, rédigé par le Daimyo en personne, Kumo dispose d'un Code de Renseignements que tout le monde doit consciencieusement respecter sous peine d'être sanctionné par le dernier. Evidemment, la crainte de ce dernier incite et invite tout le monde à les appliquer sans broncher.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable de mourir pour son Daimyo.

    ζ Chaque Shinobi ne peut discuter des ordres de la hiérarchie. Aussi, tout manquement aux ordres du Daimyo est passible d'une peine de mort.

    ζ Chaque Shinobi doit être capable d'accomplir toute mission, même si cela lui impose des sacrifices insurmontables.

    ζ Chaque Shinobi doit s'entraîner en vue de récupérer toujours plus d'informations, et afin d'être toujours plus discret.

    ζ Toute information récoltée doit revenir au Daimyo sans aucune exception.

    ζ Toute personne surprise en train de comploter contre le Daimyo sera soumise à la peine de mort.
    Image Personnage

    SHIRATSUCHI BAKU'EN Baku'en est, en plus d'être le chef du clan Shiratsuchi, l'homme qui les a relevé de leur condition de "parfaits petits soldats obéissants". Désireux de liberté et de justice, il est animé par une grande hostilité qu'il parvient à maintenir discrète pour restaurer l'honneur de son clan, qu'il estime bafoué depuis des décennies. Secrètement, il rêve de pouvoir mener une rébellion contre Koriki Tomio, au risque que cela mène à l'extermination des siens.

    Image Personnage

    ABURAME YOKOSHIMA Fourbe, manipulatrice et très protectrice vis-à-vis des siens, Yokoshima est la cheffe du clan Aburame. Soupçonnée – sans preuves concrètes – par plusieurs personnalités d'avoir son nez fourré dans toutes les affaires, elle est autant admirée que crainte. En plus d'être une des rares personnes du clan Aburame à maîtriser les Rinkaichû, des rumeurs courent selon lesquelles elle serait à même d'agir efficacement, n'importe quand et dans tous les recoins du village.

    Image Personnage

    INUZUKA GETSUMEN — DÉCÉDÉ Fier et orgueilleux, à l'image des siens, Getsumen était le chef du clan Inuzuka. Reconnu pour sa ténacité au combat et pour sa témérité, il faisait partie des personnalités les plus attendues au poste de Shodaime Raikage. Il ne cachait pas sa profonde hostilité envers les dirigeants de son village, ce qui étrangement ne lui est jamais retombé dessus.

    Enjeu n°1 :

    COLLABORER AVEC HOMURA ET KIRI

    50%

    Enjeu n°2 :

    ESPIONNER LES PUISSANCES DU MONDE

    50%

    Enjeu n°3 :

    DESSEIN DE CONTRE-ATTAQUE

    0%

    Enjeu n°4 :

    SUITE DE L'AMULETTE

    20%

    Derniers RP

    L'histoire se répète : tour du raikage

    À l'été 83, l'Alliance, menée par un Yamanaka inconnu, tenta de récupérer le Shodaime Raikage. Ils y parvinrent, mais ne purent le ramener en vie - Getsumen fut tué, alors inconscient, par un shinobi nommé Sumashâ.

    L'histoire se répète : domaine aburame

    Une attaque d'un Yokai dans le Domaine Aburame décima une partie du clan. Un kumojin et deux errants présents sur place, parvinrent à endiguer la menace et à en venir à bout, en le tuant avec une la dague d'annihilation des Aburame.

    L'histoire se répète : domaine shiratsuchi

    Un shinobi de l'Alliance maîtrisant un art shinobi inconnu s'apparentant à l'orage attaqua le Domaine Shiratsuchi pour tenter de capturer l'un des membres du clan.
    Celui-ci fut tué par un Shiratsuchi ayant libéré le pouvoir de la première pièce d'une arme mythique, retrouvée plus tôt dans l'année par les forces de Kumo. Sa libération généra une explosion titanesque qui ne laissa aucun survivant.
    À la mort de l'homme inconnu, le pouvoir de l'orage, le Ranton, réapparu à travers le monde.

    Évènement

    À l'hiver 82, l'élection du Shodaime Raikage fit rage. Nommé presque unanimement, Inuzuka Getsumen prit le pouvoir et profita de son ascension pour tenter de mener un coup d'état contre le Daimyo, Koriki Tomio.
    Lui reprochant une cruauté sans nom qui punit, asservit et torture les innocents, une grande guerre civile éclata et le peuple Kumojin fut déchiré par l'affrontement des deux forces, alors que le Seigneur lui-même était présent.

    Culture & religion

    → Grande collecte 春・大採取 – printemps
    → Célébration d'Antan 夏・昨年のお祝い – été
    → Cérémonie des chandelles 秋・キャンドルの式 – automne
    → Jeux d'hiver 冬・冬季ゲーム – hiver

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Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

Minamoto Yoichi
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyMer 9 Aoû - 14:18

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Minamoto YoichiErrant 流離 de rang B

Message Sujet: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

L’artiste itinérant avait pris la décision de mettre ses compétences au service de Kumo, il n’était qu’un mercenaire intéressé par l’argent et sa quête première était initialement d’explorer les origines de son héritage, le legs de sa mère défunte laquelle lui avait appris à manipuler les pantins grâce à son inclination naturelle pour le chakra. Enfant, il pensait qu’elle l’avait initié à cet art pour divertir les gens, donner des spectacles dans le monde entier. Rien n’était moins sûr depuis qu’il avait découvert le potentiel qui résidait dans ces techniques dont le mystère était sans fond. Existait-il d’autres comme lui? Combien étaient-ils? Où étaient-ils? Comment pouvait-il en apprendre plus sur cet art si complexe et passionnant à la fois? Les questions trituraient son esprit tandis qu’il effleurait de ses doigts le parchemin à sa ceinture qui contenait son pantin fétiche. Profitant de son séjour à Homura pour visiter les quartiers, Yoichi avait entendu parler d’un lieu en particulier qui avait attisé son intérêt et vers lequel il se dirigeait à présent. Il s’agissait d’après ses sources d’un lieu où résidait un groupe d’artisans adeptes tout comme lui de l’art du marionnettisme, et qui tenaient une des tavernes les plus connues du coin. La Taverne Onirique. Un nom qui vendait du rêve c’était sûr. Lui-même avait tendance à embellir ses histoires de toutes sortes d’hyperboles et métaphores éclectiques. Au milieu des cuisines de rue et des commerces du quartier, ses pas l’amenèrent enfin devant l’établissement qu’on lui avait indiqué appartenir aux marionnettistes d’Homura.

Au prime abord, la Taverne Onirique avait toutes les caractéristiques d’une taverne ordinaire. Il remarqua une sorte d’atelier d’où il pouvait entendre des bruits de construction et voir de la fumée s’échapper vers le ciel, il devinait qu’ils devaient forger des choses à l’intérieur. Il ne manquerait pas de visiter cette partie du bâtiment, mais son attention se fixait d’abord sur la façade de l’établissement vers laquelle il se dirigea. Poussant la porte, il découvrit une grande salle très animée, une clientèle dont l’affluence n’avait rien à envier à ceux de Kumo, et surtout, tous les serveurs semblaient partager un trait en commun. Leur petite taille. Il avait l’impression d’avoir mis les pieds dans un autre univers, comme s’il se trouvait maintenant dans un de ces contes de fée qu’il lisait quand il était petit, et qu’il était alors un des protagonistes de cette histoire, sauf que cette histoire n’était autre que la réalité. Il écarquilla les yeux en voyant les semi-hommes circuler parmi les tables, trop occupés à servir les clients pour remarquer la présence du nouveau visiteur abaissant sa capuche de fourrure blanche pour découvrir ses cheveux couleur sang. Ses cheveux ne faisaient qu’accentuer l’impression qu’il n’était pas du tout à sa place au milieu de tous ces gens, c’était même ce qui l’avait empêché de se faire beaucoup d’amis durant l’enfance. L’air timide, il se retint de fixer les serveurs trop longtemps pour éviter de paraître trop offensant, et patienta au milieu de la salle en faisant mine d’étudier le décor jusqu’à ce que quelqu’un vienne finalement lui proposer une table.

Salutations, mon nom est Minamoto Yoichi. Je souhaitais parler au responsable de l’établissement s’il vous plaît.

Il se fit conduire jusqu’à une table le plus à l’écart possible, où il pourrait profiter d’une ambiance moins agressive pour les sens. Il commanda une simple tasse de thé car il n’était guère très amateur d’alcool — c’était mauvais pour sa peau et pour sa circulation sanguine. Toutefois il remarqua sur les autres tables les pintes de bière blonde dont la taille était pour le coup aussi grande que les pintes qu’on servait à Kumo, si ce n’est plus grandes encore. Il regarda la carte qu'on lui avait donné. Ses yeux se déplacèrent d’une ligne à une autre, jusqu’à qu’à s’arrêter sur le nom d’un plat pour le moins curieux: le “croque-nain”. Une spécialité locale? Il ne put s’empêcher d’en commander un afin d’explorer cette curiosité culinaire. Tapotant nerveusement les doigts sur la table et prenant de temps à autre des gorgées de thé vert, il attendait d’être reçu par l’un de ces fameux marionnettistes gérant l’établissement, en se demandant ce à quoi ils pouvaient ressembler exactement.




Kawasaki Kaïto
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyMer 16 Aoû - 20:15

Expérience : 630
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Kawasaki KaïtoGenin 下忍 de rang B

Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« La bonne cuisine est honnête, sincère et simple. »
D’Elizabeth David, écrivaine britannique.

Printemps 83 - Homura, Taverne Onirique.

Pour une raison qui m’échappait, la clientèle de la Taverne Onirique avait soudainement augmenté. Je n’allais pas me plaindre : les affaires marchaient bien et cette recrudescence de consommateurs renflouait les caisses de notre auberge. Pour gérer cet afflux massif d’usagers, tous les nains du Gang disponibles avaient été recrutés pour renforcer les équipes. Je faisais parti de ces malheureux chanceux qui s’étaient retroussés les manches sur leur jour de repos. Le vieux avait été inflexible, malgré mes ronchonnements incessants jusqu’à la prise de mon service. Mon surnom de Grincheux, je ne l’avais pas volé !

N’étant pas considéré comme des plus commodes face à tant de personnalités différentes à gérer, j’avais été placé en cuisine, là où je ne risquais pas de créer d’incident diplomatique avec la clientèle. Alors que je finissais de préparer un magnifique croque-nain (deux belles tranches de pain beurré dans lesquelles j’avais disposé généreusement du jambon fumé, du fromage, des lamelles de tomates et un œuf), Akiko, mon bras-droit, vint me trouver.

« Eh ! Sais-tu pour qui est ce croque-nain ? »

Je répondis en grognant.

« Qu’est-ce que tu veux qu’j’en sache ? Je suis préposé aux croques-nains, pas chef de cuisine. J’ne vais pas te faire un dessin de comment ça fonctionne ici. »

La jeune femme fit une petite moue boudeuse.

« Kaïto… C’était une question rhétorique… »

« Va les poser à quelqu’un d’autre, j’suis très occupé, là ! »

« Roh ! Mais ce n’est pas possible. Arrête de faire ta tête de mule. Les autres n’arrêtent pas d’en parler. Natsumi et Roruko ne peuvent pas le recevoir. Ils ont demandé à ce que tu t’en occupes jusqu’à ce qu’ils finissent de gérer les affaires urgentes concernant la taverne. »

Je mis un peu de fromage sur la tranche du dessus et enfournais le tout au four à bois pour que le pain puisse dorer comme il se doit.

« Pourquoi ce gugusse veut voir un responsable ? »

« Aucune idée. Personne n’a osé lui poser la question. »

« Ah… C’est quoi cette histoire de merde encore ? Pourquoi on n’a pas plus de renseignements ? »

« Disons que… Je te laisserai juger par toi-même. Je ne peux pas t’accompagner. Sois sage avec lui. »

« Pourquoi ça s’rait à moi d’y aller ? »

« Parce qu’après les titulaires du Gang, c’est toi le plus haut gradé… et que tu peux être facilement remplacé à ton poste. »

Et merde. Moi qui pensais pouvoir me la couler douce en cuisine, me voilà embarquer dans une histoire contre mon gré. A croire que l’aventure ne prenait jamais de vacances. C’était bien dommage. Je pris les quelques éléments sur l’individu qu’Akiko voulut bien me transmettre et sa position dans la salle. Je remplis l’assiette avec de la verdure (ou plus communément, un met que l’on nomme salade mais qui, à mon humble avis, était réservé aux lapins) et vins déposer le croque-nain dès qu’il fut croquant à souhait.

Un nain vint prendre ma place tandis que je quittais mon tablier. J’attrapais l’assiette de ce mystérieux visiteur et me dirigeais d’un pas nonchalant mais assuré vers la grande salle. Je sentais la transpiration, le feu de bois et la bouffe. Mon haut avait de nombreuses tâches de nourriture. Génial. J’allais laisser un souvenir visuel et odorant inoubliable à mon futur interlocuteur. J’en vins à m’approcher de la table du fameux inconnu qui avait causé tant d’émoi au sein du Gang. Tout en posant un peu brusquement son assiette devant lui, je ne pus rater sa chevelure.

« Salutations sur toé, Yohji… »

Cette malédiction des prénoms était dans le paysage depuis tellement longtemps que je ne prenais même plus la peine de lutter contre elle. Je vins encadrer son écuelle d’un couteau et d’une fourchette, notant au passage la tasse de thé vert qui se trouvait à ses côtés.

« Bon appétit ! Enfin… »

Bien qu’il n’y avait aucune animosité dans ma voix, je fis une grimace mémorable.

« … pas sûr que ça soit la meilleure façon de te souhaiter un agréable moment culinaire… Croque-nain et thé vert, t’es sûr de toé ? »

J’attrapais deux épais coussins dans le tas se trouvant contre le mur et vins les déposer sur la chaise se trouvant en face de mon nouvel interlocuteur. Je pris appui sur le dossier et la table et vins déposer mon fessier sur le trône que je venais de faire, histoire d’être à une hauteur raisonnable.

« Pfiou ! Tu sais que tu as fait tourner les têtes. Tout le monde ne parle plus que du beau gosse aux cheveux rouges qui commande un croque-nain et du thé vert au cours d’un même repas. Pour de vrai, j’ne sais pas trop si c'est un compliment… »

Ma voix était chaleureuse. Je m’adressais naturellement à mon interlocuteur, comme si je le connaissais depuis des années alors que nous venions à peine de nous rencontrer. Si Akiko m’entendait baragouiner, je me serais pris un coup de chope sur la tête.

« Alors ? C’est bon ? »

Je crus bon d’ajouter, avec un petit signe de la tête en direction de son assiette.

« J’veux dire… thé vert et croque-nain ensemble. Faut dire que ce n’est pas ce que j’aurais conseillé. Une bonne p’tite bière, c’est ça que l’on conseille généralement avec ce genre de plats. T’es pas du coin, hein ? T’es le premier individu que j’croise qui ose une telle association… »

Je finis par sortir ma pipe et mon mélange magique.

« La fumée te dérange ? »

Tout en attendant sa réponse, je commençais à bourrer l’instrument. Suivant sa réponse, je l’allumerai… ou non.

« Il paraît que t’as d’mandé à parler au responsable de la taverne… Les vieux ont actuellement des affaires qui requièrent toute leur attention. Étant l’apprenti du chef du Gang des Sept Nains, j’suis le plus haut gradé qui puisse te recevoir actuellement… »

Je vins poser ma pipe sur la table, à côté de ma tabatière. Je me mis à fouiller une nouvelle fois dans ma sacoche et, une fois la boîte d’allumettes trouvée, je vins la déposer à côté des deux autres ustensiles.

« Kaïto. A ton service. »

Je ne m’embarrassais pas des noms de famille. A quoi pouvaient-ils bien servir dans une taverne ? Surtout lorsque je ne connaissais pas la nature de sa requête.

« Dis-moé, Yohji… Personne n'atterrit ici par hasard… Et c’est la première fois que j’te vois dans l’coin ! Qu’est-ce qui t’a donc poussé à v’nir dans notre établissement ? »

Le son de ma voix trahissait la tension qui venait de s’installer. Ce ton agressif que j’employais avec des inconnus était palpable en arrière-plan, comme si j’avais peur que cet homme fasse exploser tout mon petit monde. Comme s’il était un danger pour ma survie.
Minamoto Yoichi
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyJeu 17 Aoû - 20:10

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Minamoto YoichiErrant 流離 de rang B

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Sirotant calmement son thé vert en jetant des regards furtifs en périphérie, il tentait de déceler des informations sur son environnement, outre la petite taille du personnel qui avait immédiatement attiré son attention. Ce fut justement un autre homme de petite taille qui manifesta sa présence, une assiette à la main, venu servir sa table en réponse à sa commande et à sa requête de rencontrer le responsable de l’établissement. Sa première impression balançait entre la nonchalance et l’agressivité, des traits de caractère qu’il ne voyait pas souvent ensemble mais qui dénotaient d’ores et déjà d’une personnalité excentrique. Et les personnages excentriques, cela ne pouvait que fasciner Yoichi. Celui-ci esquissa un sourire poli à son interlocuteur, venu le saluer et servir sa commande, une sorte de sandwich grillé au fromage qui ne manquait pas d’éveiller les papilles de beaucoup de gens. Pour le Tetsujin, c’était la première fois qu’il goûtait cette cuisine venue d’ailleurs, lui qui était plutôt accoutumé aux soupes et ragoûts, c’était l’occasion pour lui de se familiariser avec la culture locale.

Permettez-moi de vous corriger, mais mon nom est Yoichi, et non “Yohji”. Son ton demeurait amical et d’une politesse angélique.

Il porta la tasse de thé à sa bouche et prit une petite gorgée.

J’évite de boire de l’alcool, cela me permet de garder l’esprit clair. Mais je prends bien en compte votre suggestion de coupler le croque monsieur à la bière, je ne doute pas que la vôtre est d’excellente facture. Il accompagna ses mots d’un autre sourire.

Il regarda son interlocuteur prendre deux coussins pour les poser sur la chaise afin de lui permettre d’être à peu près à la même hauteur que lui, un détail qui l’amusa un peu mais il évita de commenter dessus pour éviter de paraître désobligeant, c’était la première fois qu’il avait affaire à ces personnes et il se doutait qu’ils devaient recevoir des remarques de mauvais goût au quotidien. Il n’était guère de très grande taille aussi, ni d’une carrure impressionnante, au contraire, il était du genre frêle pour avoir été sous-nourri et vécu dans un pays très froid, il était courant de croiser des personnes de faible constitution. Son interlocuteur au contraire avait l’air d’avoir beaucoup d’énergie à revendre. Son commentaire sur les cheveux rouges de Yoichi ne semblait guère le surprendre, c’était la première chose qu’on remarquait chez lui en général. Son physique avantageux était aussi un sujet de conversation récurrent dans ses échanges, même s’il était quelque peu habitué maintenant, pas que cela le dérangeait vraiment. Reniflant l’odeur de son plat avant de le scruter d’un air songeur, il se décida à utiliser l’un des ustensiles à sa disposition pour porter à sa bouche un morceau. Mâchant avec prudence puis de plus en plus rapidement, ses yeux s’illuminèrent. Il reprit un bout puis un autre… Le croque-nain: un délice digne des dieux.

D’abord, le croustillant du pain doré à l’extérieur, ensuite vient la richesse du fromage fondant à l’intérieur… Les mots me manquent pour exprimer la beauté de ce contraste et en même temps l’équilibre parfaitement maîtrisé de ce mets fabuleux et si raffiné. Comment avez-vous fait pour arriver à cuisiner une telle merveille !?

Encore un peu et ses vêtements tombaient de son corps tellement il était soufflé par la puissance du plat. Il aurait pu discuter pendant des heures pour louer les innombrables qualités de cette nourriture divine, mais il fallait avancer dans la conversation. Il secoua la tête pour signifier qu’il n’était pas dérangé par la fumée, ou du moins trop peu pour que cela mérite qu’il demande à son vis-à-vis d’arrêter de fumer dans son propre établissement. Il écouta diligemment celui qui se présentait sous le nom de Kaïto, l’apprenti du chef du Gang des Sept nains, une confrérie composée de… sept nains comme le suggérait l’appellation. Ils étaient apparemment responsables de la gestion de cette taverne populaire.

Vous l’avez deviné, je suis venu de loin pour vous rencontrer avec une intention précise en tête. On m’a dit que vous étiez des adeptes du marionnettisme, comme moi. Je voulais vous proposer d’échanger nos connaissances, un partenariat en quelque sorte. Cela pourrait nous bénéficier mutuellement et nous permettre de faire des progrès technologiques considérables. Qu’en dites-vous, Kaïto ? J'ai vu que vous aviez un atelier de construction à côté, j'imagine que c'est pour les pantins que vous fabriquez?


Kawasaki Kaïto
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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« Tout acte de création est d’abord un acte de destruction. »
De Pablo Picasso, peintre espagnol.

Printemps 83 - Homura, Taverne Onirique.

Ah. Voilà que je me faisais corriger sur la prononciation de son prénom. Fort heureusement pour moi, il ne semblait pas avoir pris ombrage de mon erreur.

« Ah ! Tu m’en vois fort désolé, Yoi… Yoichi, c’est ça ? N’hésite pas à me reprendre dès que je fais une erreur. J’ai de gros soucis pour mémoriser les prénoms de mes interlocuteurs. Il est fort probable que je fasse de nouveau des méprises sur ton p’tit nom. »

Cette chevelure rougeâtre était vraiment… je ne sais pas si je pouvais la qualifier d’étrange. Non. Elle avait un quelque chose d’hypnotique.

« C’est tout à ton honneur que de vouloir garder les idées sobres. Tu te doutes bien que je ne te contredirais pas sur la bière de la taverne. Nous avons deux brasseurs et leurs apprentis qui sont passés maître dans cet art qu’est le brassage de la bière. Suivant la saison, nous ne proposons pas les mêmes breuvages. Cela dépend de ce que nous pouvons avoir en matières premières. Bien que nous suivons le cycle des saisons, la nature peut être bien capricieuse… »

Je n’en dis pas plus. Yoichi n’avait certainement pas fait le déplacement pour parler alcool. Mes yeux s’arrondirent un peu plus lorsqu’il me fit tout un discours autour du croque-nain. Il était sérieux, ce mec ?

« Euh… pardon d’être aussi franc avec toé, mais… comment dire… je trouve ta réaction tellement… Comment dire ça sans que ça soit… euh… »

J’allumais ma pipe et pris le temps d’inhaler quelques bouffées avant de reprendre la parole.

« J’ai dû mal à cerner ta réaction. Toutefois, laisse-moi répondre à ta question avec un petit cours d’histoire… Le Gang des Sept Nains est, en réalité, un groupe d’une trentaine d’âmes. Nous sommes tous dotés d’une taille ridiculement petite. Pourtant, nous venons tous d’horizons très différents. Il n’y a pas moins de dix-sept familles réunis sous cette identité. Pour beaucoup d’entre nous, nous sommes des parias ramenés de droite et gauche, d’ici et d’autres pays. Les plus vieux prennent les plus jeunes sous leurs ailes. Et nous avançons. Petit à petit. »

Je tirais une nouvelle fois sur ma pipe.

« Le Gang étant installé à Homura depuis déjà trois générations, les cultures ont eu le temps de se mélanger. Je ne peux pas te dire exactement d’où vient le croque-nain puisqu’il est l'amalgame de plusieurs cuisines. Je pense que nos chefs cuisiniers pourront mieux te renseigner que moi sur la question. »

Mon regard dériva un instant sur la salle grouillant de monde.

« Si tu veux mon avis, cette taverne est un lieu de brassage culturel assez important et intéressant pour celui qui sait s’arrêter, écouter et observer. »

Je secouais vivement la tête. Voilà que je me mettais de nouveau à divaguer. Quelle idée de me lancer sur un tel sujet ! J’appréciais partager tout ce qui touchait à notre histoire. Je reportais mon attention sur mon interlocuteur. Ainsi donc, nous avions la même capacité… Intéressant.

« Yohei… Non… euh… Pas Yohji… Euh… Yoichi ! Je tiens à éclaircir tout de suite un point avec toé. Nous ne sommes pas des adeptes du marionnettisme. Nous sommes des marionnettistes. Il y a, pour nous, un gouffre profond et inébranlable entre un adepte et un utilisateur. Nous tenons à être reconnu en tant que marionnettistes et nous travaillons en ce sens depuis toujours. »

Cette conversation devenait des plus intriguantes.

« Il faut que tu saches que seuls les dirigeants du Gang et leurs apprentis sont des marionnettistes. Tous les autres membres sont des civils et ont des tâches spécifiques au sein de notre groupe. »

Mes yeux ne lâchaient pas mon interlocuteur. Beaucoup de choses se jouaient ici et maintenant, notamment les bases d’une confiance mutuelle et réciproque.

« Chaque marionnettiste est responsable de ses pantins. Il les crée, il les fabrique, il les entretient. Il ne doit rien à personne, sauf à lui-même. Il apprend de ses pairs, mais il est responsable des compagnons en bois qui marchent à ses côtés. Pour nous, cet atelier est plus qu’un atelier. C’est un lieu où prennent vie nos idées, nos envies, nos amis… Ces automates sont plus que des automates. Ce sont les garants de notre survie à l’extérieur de ces murs. Ils nous protègent, nous défendent, nous accompagnent. Ils sont les vies que la Nature, notre mère à tous, nous a confiées. »

Je tirais une nouvelle fois sur ma pipe, laissant ainsi l’opportunité à mon interlocuteur de digérer les informations que je venais de lui transmettre.

« Il existe autant d’écoles de marionnettistes que de groupes usant de cette capacité dans le monde. En ce qui nous concerne, la création de nos compagnons en bois dépend de nos croyances et de notre religion. De nos idéaux et de notre passé. Nous suivons le même processus de fabrication, pourtant, pas l’un d’entre nous n’a le même style de combat, le même style d’amis… »

Je vins vider la cendre de ma pipe dans un cendrier.

« Comme je l’ai souligné tantôt, le Gang est un amalgame de beaucoup de choses et cela s’en fait ressentir dans notre processus de fabrication. Celui-ci évolue au fil de nos découvertes et de nos travaux. Nous partageons nos connaissances. Nous gardons cette unité du groupe, tout en restant chacun unique en notre genre… »

Je sautais de ma chaise et vins me planter devant le jeune homme, mains sur les hanches.

« Et toi, Yoichi ? Pourquoi poursuis-tu tes marionnettes ? »

Bien entendu que cette question était un test. Si nous partagions nos connaissances, nous n’étions pas dupes au point de les transmettre à n’importe qui.
Minamoto Yoichi
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyMar 22 Aoû - 1:22

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

Le Gang des Sept Nains, dix sept familles, des écoles de marionnettisme… Chaque information en succédait à une autre dans les explications que lui confiait l’homme de petite taille, parlant avec fierté de ce groupe à la tête de ce qui ressemblait à une organisation à part entière. Un groupe hétéroclite composé d’hommes et de femmes issus d’horizons différents, mais qui étaient unis sous la bannière du marionnettisme apparemment, c’était du moins ce qu’il avait compris. Une hiérarchie articulée autour d’un système de maître et apprenti, existant à Homura depuis trois générations, ils étaient bien moins connus que les trois clans fondateurs mais Yoichi était surpris d’en n’avoir jamais entendu parler auparavant. Lorsqu’il évoqua le sujet des marionnettistes et révéla qu’il était lui-même un pratiquant de cet art ninja, son interlocuteur eut une réaction curieuse, tenant à préciser ce qu’évoquait pour lui le marionnettisme. Il s’agissait non seulement d’un art ninja mais d’une véritable vocation pour lui, une culture organisée au sein du groupe et qui animait ses membres, chacun assigné à un rôle spécifique qu’il fut du Gang ou qu’il fut simple civil. Il expliquait aussi que le processus de fabrication pouvait varier en fonction des croyances, de même pour leur style de combat, assimilant leur pantins à des automates en même temps qu’à des garants de leur survie, des compagnons orientés vers le combat. Cela rejoignait dans une certaine mesure sa propre vision de ses créations, qui restait la même depuis son enfance, quoique ses pantins étaient pour lui bien lui que des armes ninja.

Votre vision des choses est fort intéressante. Pour moi les marionnettes ne sont pas seulement des armes ninja mais des créations, des œuvres d’art. Au-delà de leur utilité fonctionnelle, je considère qu’elles sont la manifestation la plus pure de notre expression artistique, elles sont animées par la passion qu’on met dans la conception, ainsi elles sont la mesure de notre talent et de l’étendue de notre imagination. Réalisant qu’il allait peut-être trop loin dans les prolégomènes philosophiques, il marqua une pause avant de se focaliser sur des raisons plus personnelles qui l’avaient motivé à se lancer dans cet art si mystique. Je les considère comme un héritage laissé par ma mère avant qu’elle ne quitte ce monde, c’est elle qui m’a inculqué tout le savoir-faire que je possède à présent et je suis fier de pouvoir revendiquer le titre de marionnettiste, si un tel titre existe vraiment. Peut-être qu'elle a appris le marionnettisme dans une de ces écoles dont vous me parlez à présent.

C'était un indice précieux dans son enquête pour découvrir les origines du legs de sa mère. Pour autant, son interlocuteur considérait-il qu’il était digne d’être un marionnettiste? Selon quels critères jugeait-il que quelqu’un était un adepte ou un utilisateur, au vu de la différence terminologique sur laquelle il insistait? Le rapport entre ces nains et leurs créations semblait être de l’ordre de l’organique, de la symbiose presque puisqu’ils servaient l’intérêt de l’un et de l’autre, l’un sans l’autre ne pouvait exister, mais c’était alors partir du présupposé que les pantins étaient vivants. N’était-ce pas là nourrir une vision anthropomorphique de ces objets? Plus qu’il ne l’osait l’avouer, Yoichi se surprenait souvent à voir ses pantins comme des compagnons, en nourrissant une certaine affinité vis-à-vis de ces êtres inanimés qui ne prenaient vie que sous leur influence, il ne pouvait s’empêcher de les considérer comme des choses précieuses à ses yeux. Non pas précieuse au sens de la valeur pécuniaire, mais bien en termes de valeur affective, un attachement qu’il ne pouvait s’expliquer et qui pouvait être particulièrement étrange. Il se demandait si sa mère entretenait aussi un tel lien avec ses pantins, si elle les percevait comme des amis et non seulement comme des objets, ou des instruments.

Au-delà du rôle d’armes ninja, mes pantins sont aussi destinés au monde du spectacle. Voyez-vous, je suis un artiste itinérant et je parcours le monde afin de divertir les gens avec mes créations qui sont par conséquent dotées de multiples fonctionnalités. Je serais très curieux de découvrir les facettes que vous donnez aux vôtres, et aussi vos procédés de fabrication. J’ai sur moi des plans qui pourraient vous intéresser. Il passa sa main à l’intérieur de la poche intérieure de son haori, révélant à Kaïto des rouleaux de parchemin relativement froissés et jaunis par le temps. On pouvait deviner que la personne qui avait écrit dessus y avait consacré beaucoup de temps.


Kawasaki Kaïto
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptySam 30 Sep - 20:28

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« Confiance et défiance sont également la ruine des hommes. »
D’Hésiode, poète grec.

Printemps 83, Pays du Feu - Homura, Taverne Onirique.

Je fronçais les sourcils. Je n’arrivais pas à déterminer si Yoishi et moi étions sur la même longueur. Il y avait quelque chose d’intriguant chez ce jeune homme. Était-ce mon envie de partager avec un marionnettiste extérieur au gang ou une réelle attirance pour la personne en elle-même qui me poussait à voir ce petit grain de sel chez mon interlocuteur ? Je ne saurais le dire en l’état actuel des choses. Et cela me faisait peur. Pouvais-je réellement faire confiance à cet inconnu ?

Peut-être était-il un très bon menteur.

Peut-être était-il là uniquement dans le but de voler nos secrets.

La situation était angoissante. Si je permettais à Yoishi d’emprunter les portes qui menaient dans les recoins les plus reculés de la Taverne, il aura accès à l’univers caché de la Taverne Onirique. Celui-ci était un amalgame de tous les univers des membres du Gang… y compris du mien. Qu’est-ce qui m’effrayait le plus ? Qu’il puisse pénétrer derrière les murs que j’avais érigé entre le monde extérieur et mon être intérieur ? Ou que je puisse encore avoir très mal s'il s'avérait que mon intuition à son égard était fausse ? Ces pensées me donnaient des nausées.

Une décision, il fallait que j’en prenne une.

« Finis donc ton assiette ! Cela serait du gâchis que de laisser ainsi d’la nourriture… Et puis, pour être honnête, ça n’fera pas de mal à ton bide. T’es un peu maigrelet, quand même ! »

Le ton employé était celui d’un aîné envers son cadet qui, ma foi, s’inquiétait de la santé physique de son interlocuteur.

« Va t’falloir des forces si tu veux espérer repartir avec les réponses que tu es venu chercher ici. D’ici là, laisse-donc ces rouleaux là où ils sont. Il ne serait pas judicieux de les sortir à la vue de tous. Je ne peux garantir l’honnêteté de tous mes clients ici présents. »

Je vins me rasseoir, laissant ainsi le loisir à Yoishi de finir son assiette s’il le souhaitait. D’ici là, j’avais quelques remarques à lui partager.

« Je ne sais pas vraiment quoé penser de toi… »

Ma première décision fut de jouer carte sur table avec mon interlocuteur.

« Tu me fascines autant que tu me fais peur… Je ne pense pas que tu sois un mauvais bougre et tes paroles ont le goût de la sincérité. Je ne te cache pas que je suis fortement intéressé par le contenu de ces parchemins. Toutefois, je n’ai pas coutume d’accorder ma confiance aux premiers étrangers qui se présentent à ma porte, aussi bonnes soient leurs intentions. Dis-moi, Yoishi… que vaut ta parole ? »

Mon regard ne quittait pas le jeune homme.

« Mon expérience personnelle vaut ce qu’elle vaut, mais je ne peux pas me permettre de te laisser pénétrer derrière les murs de ma forteresse avec seulement ta parole comme garantie. Je conçois néanmoins que tu te trouves dans la même situation que moi. Ma parole n’est ni une garantie ni une caution de quoi que ce soit. Nous vivons dans un monde où les mots se transforment en maux et les gages de bonne foi en certificats de mauvaises conduites. Cette vérité est d’autant plus vraie à Homura. Ici, toutes les strates de la société trempent dans ce système depuis leurs plus tendres enfances… L’authenticité se baigne dans les eaux de l’imposture, la sincérité se déhanche dans les bras du mensonge et de la vanité, la droiture est synonyme de déguisement, la bonté n’est qu’une blague de mauvais goût… »

Je bourrais à nouveau ma pipe.

« Je suppose que tu nous as trouvé grâce au bouche à oreille… C’est une pratique que les artistes, itinérants ou sédentaires, utilisent fréquemment pour obtenir des informations. Moi-même, je suis un adepte de cette méthode, bien qu’elle soit loin d’être l’une des plus fiables. Elle a néanmoins le mérite de donner des premières pistes de recherches, bien que tout renseignement acquis par cette voie-là doit être confirmé par des sources plus fiables. »

J’approchais une allumette du chandelier se trouvant sur la table. Elle s’enflamma en un instant. Elle vint ensuite rencontrer ma pipe et, après quelques secondes, de la fumée s’en échappa. Je vins la mettre à ma bouche et inspirais un grand coup. Le nuage se balada un instant dans mon corps, avant que je ne le laisse s’échapper par les orifices de mon visage.

« Cette situation ne peut durer… »

Ma deuxième décision fut de faire le premier pas en direction de mon congénère.

« Bien que mon instinct de survie me hurle de déguerpir car il ne sait faire autrement que d’écouter mes peurs et mes angoisses, je choisis ici et maintenant de tenter ma chance avec toi. Tes propos, bien que brefs, sur ton histoire, tes marionnettes et tes compétences viennent des tripes. Je pense donc que tu dis la vérité. De plus, ton déplacement en ces lieux vaut la peine que j’te laisse un peu de place dans mon p’tit monde de nain… »

Je jetais un coup d'œil vers son assiette.

« Certaines choses méritent d’être dites loin des oreilles indiscrètes. Lorsque le moment s’ra v’nu, je t’emmènerais à l’étage. J’dois te montrer des choses avant que nous ne passions à l’atelier. »

Je savais que certains de mes collègues, notamment mon bras-droit, gardaient leurs deux yeux braqués sur notre duo.

« Pour éviter tout quiproquo, qu’entends-tu par « écoles » ? J’ai bien peur qu’il y ait un malentendu sur la définition donnée à ce mot. »

Je marquais un moment de pause.

« Quant à ta génitrice… Nous en parlerons plus en détails plus tard, mais… Je suis navré que notre mère, la Nature, l’ait rappelée à elle. J’te présente toutes mes condoléances. »

Mes mains vinrent se joindre l’une à l’autre, paumes et doigts à plat.

« Je chanterai pour son âme ce soir, lors de la prière… »

Je finis par me lever et après m’être légèrement incliné devant lui en guise de salut, je lui fis savoir :

« Lorsque tu auras terminé, fais signe à l’un des tenanciers derrière le bar. Ils viendront me chercher et nous pourrons passer à l’étage. Quant à ton repas, c’est la maison qui offre. N’hésite pas à prendre un dessert ! »

Un sourire chaleureux vint se poser sur mon visage et je lui adressais un petit signe de la main avant de le quitter pour vaquer à mes occupations.
Minamoto Yoichi
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyDim 1 Oct - 22:49

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

Derrière le franc-parler et l’attitude un peu rustre du personnage, on pouvait deviner chez le nain une certaine perspicacité, et une expérience maturée avec l’âge et ses interactions avec certaines fréquentations qui l’avaient rendu peu ouvert à confier ses secrets au premier venu. Il avait raison. Lui-même à sa place n’aurait pas accordé aussi facilement sa confiance, surtout à quelqu’un qui était aussi clairement intéressé de connaître les secrets de fabrication d’un savoir-faire jalousement gardé par son clan, qui était-il pour se faire ouvrir les portes d’un tel sanctuaire, lui qui venait à peine de se présenter à lui comme un parfait étranger, venu de terres lointaines qui plus est? D’autant que le nain nourrissait une suspicion vis-à-vis de ses propres voisins à Homura, il avait encore plus de raisons d’émettre des doutes sur la fiabilité d’un vagabond, même si celui-ci se révélait partager un centre d’intérêt en commun. Il n’avait guère montré patte blanche, si ce n’était les parchemins qu’il venait de lui montrer sans encore en révéler le contenu. Il avait manifestement attisé la curiosité de son interlocuteur, continuant de vapoter son tabac alors que son regard trahissait une certaine agitation, comme s’il était en train de réfléchir à quelque chose pendant que Yoichi attendait sa réponse par rapport à la proposition qu’il venait de lui faire. Certes, son espoir était que la réponse fut positive, mais en aucun cas allait-il s’indigner en cas de refus, il se mettait à sa place et il savait que les enjeux étaient importants pour un clan de partager ses secrets à quelqu’un de l’extérieur. Même s’il s’agissait là davantage d’un échange, rien ne garantissait que le procédé fut parfait équitable, c’était aussi un risque à prendre. Profitant de cet intermède pour finir son assiette, Yoichi laissa son hôte faire les cent pas et revenir lui faire part de sa décision, toujours avec sa pipe.

Il lui confia qu’effectivement, la perspective de ce partage ne le rassurait guère car il était étranger à Homura et qu’il le rencontrait pour la toute première fois, il était difficile pour lui d’accorder sa confiance à l’aune d’une première rencontre. Et pourtant… Une longue bouffée de fumée plus tard, l’énergumène remua ses idées dans la tête à l’image de la fumée qu’il venait d’aspirer dans son corps, le suspense était à son comble et Yoichi quant à lui laissait la parole pour ne pas le couper dans sa réflexion. Ses yeux s’illuminèrent à la réponse de Kaïto, qui en l’occurence avait fait davantage confiance à son intuition qu’à sa propre raison pour se prononcer sur sa décision. Les paroles du Tetsujin l’avaient convaincu, il avait visiblement ressenti la passion qu’il avait pour l’art marionnettiste, il l’avait entendu dans la voix, il l’avait vu dans ses yeux. Un sentiment communicatif que seul un autre marionnettiste pouvait deviner. Une compréhension mutuelle naissait progressivement entre les deux individus. L’étincelle d’une relation de respect. Un sourire se dessina sur le visage blanc comme neige du visiteur, un sourire marqué sous le sceau du soulagement. Il avait hâte de faire connaissance avec tout ce beau petit monde qu’il allait lui présenter, et peut-être marcher sur les pas de sa mère dont il avait hérité cet art qui avait changé sa vie. Yoichi acquiesça en signe de reconnaissance aux condoléances de son interlocuteur, une attention évidemment appréciée.

A vrai dire, je n’en sais pas plus que vous sur le passé de ma mère, à part qu’elle était une marionnettiste. Je ne sais pas où elle a tout appris, avec qui et surtout dans quel pays? Par "école" vous insinuez qu’il existe différentes branches du marionnettisme?

Il était donc possible que sa mère n’ait pas hérité de ses techniques de la même école que le gang des Sept nains. C’était très probable même, il avait l’impression de mettre les pieds dans une nouvelle dimension. Et ce n’était pas le genre d’environnement qu’il l’imaginait fréquenter, à moins que tout ce temps il se soit trompé sur elle, et qu’elle avait refoulé ce passé pour d’autres raisons. Mais son intérêt vis-à-vis de cet art n’était pas seulement tourné vers le passé, mais aussi vers le futur. Il avait hâte de découvrir ce qui pouvait lui permettre d’innover encore plus, et étendre son champ des possibles, partager une passion avec d’autres personnes avec lesquelles il pouvait s’entendre. Regardant le nain repartir vaquer à ses occupations, le rouquin profita de ce moment de solitude pour apprécier l’ambiance singulière de la taverne qui pouvait se résumer à la chaleur du foyer et la bonne humeur communicative de ses clients. Une expérience stimulante pour les sens de l’intrépide troubadour qui était parfaitement dans son élément, il se serait vu demeurer à sa table plus longtemps s’il n’avait pas déjà prévu de retrouver le tenancier de l’établissement pour que celui-ci lui fasse une visite de ses quartiers. Il se leva de sa table pour s’approcher du comptoir, faisant signe à une serveuse qui n’avait de cesse de lui jeter des regards depuis tout à l’heure, soit par curiosité soit parce qu’il l’attirait physiquement, ou peut-être les deux? Il redemanda à voir Kaïto. Prenant une grande inspiration, il y avait une certaine appréhension mélangée à de l’excitation, c’était la première fois qu’il faisait connaissance avec des semblables maîtrisant la même technique ninjutsu que lui.


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Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyMer 4 Oct - 20:57

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« Il est impossible d’apprendre un métier tout seul. Une bougie s’allume au contact de la flamme d’une autre bougie. Si elle ne s’en approche pas, elle restera éteinte. »
De Sultân Valâd, philosophe turque.

Printemps 83, Pays du Feu - Homura, Taverne Onirique.

Je profitais du temps qui me fut offert pour que les équipes soient réorganisées et qu’un des nains puisse définitivement prendre ma place en cuisine. J’avais pris le temps de discuter de la situation avec Akiko, mon bras droit. Cette dernière a confirmé mes décisions. De savoir que celle-ci me soutenait était un grand soulagement pour moi. Il arrivait bien trop souvent que nous soyons en désaccord sur de trop nombreux sujets. La plupart du temps, nous arrivions à trouver un compromis, ce qui n’était pas toujours tâche aisée.

Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  99qt
Légende : Nakayama Akiko, 23 ans, apprentie du Gang des Sept Nains, bras-droit de Kaïto.

Lorsque l’une de mes camarades me fit signe que notre invité me demandait, je laissais définitivement mes compagnons nains gérer la taverne. Je me dirigeais vers les escaliers menant à l’étage. Je montais quelques marches et cherchais ensuite mon congénère du regard. Lorsque je l’eus repéré près du comptoir, je lui adressais de grands mouvements des bras pour attirer son attention.

« Yoichi ! Yoichi ! Par ici ! »

Nous passâmes à l’étage. Si les murs et le toit permettaient à des humains lambdas de déambuler à ce niveau de la taverne, le mobilier avait été pensé pour des nains. Du point de vue de l’autre marionnettiste, tout cela devait ressembler à une vaste blague… ou à de la dinette. La vérité ? Ce n’était absolument pas mon problème. Nous passâmes devant plusieurs pièces. Pour la plupart, les portes étaient ouvertes ou, du moins, assez entrebaillées pour que le jeune homme puisse voir ce qui s’y trouvait : la plupart d’entre elles étaient des bureaux. Les parties privées n’étaient certainement pas aussi faciles d’accès.

Lorsque nous passâmes devant la salle du conseil, la présence de Yoichi à l’étage en ma compagnie n’échappa à aucun des vieux nains. Je fis comme si cela ne me préoccupait pas le moins du monde mais le regard qu’échangèrent mes pères m’angoissa plus qu’autre chose. Nous finîmes par pénétrer dans mon bureau. Une odeur de café, de papier et de plantes se mêlait à une légère senteur de tabac. N’étant pas réputé pour mon assiduité au rangement, il y en avait de partout.

Les quelques étagères se trouvant contre les murs croulaient sous les livres et les parchemins. Les volumes traitaient de sujets diverses et variées : la faune, la flore, le Pays du Feu, les mythes et légendes. Les feuilles volantes étaient, pour la plupart, des plans et des cartes. Très peu n’étaient pas de main. Beaucoup de recueils étaient également la preuve de toutes mes recherches. Ne sachant pas lire et écrire la langue commune, les annotations et les pavés rédigés de ma main étaient généralement incompréhensibles pour les autres.

Sans rentrer dans les détails, lorsque le vieux et Roruko m’avaient recueilli, j’avais seize ans et je ne savais toujours pas lire et écrire. La situation avait fait que j’avais fait un gros blocage sur ce que j’appelais couramment la « langue commune ». Je m’étais pris la tête tout seul comme un grand et mon caractère de cochon ayant pris le dessus, j’avais décrété que, puisque je ne connaissais pas la langue commune, je me créerais mon propre langage. Cela a plus de défauts que d’avantages, mais j’étais trop tête de mule pour accepter de faire un quelconque effort pour apprendre quoi que ce soit dans ce sens.

Ayant l’habitude de travailler par terre, mon bureau ne servait qu’à entreposer le matériel nécessaire à la création sur papier en tout genre. Dans un coin de la pièce se trouvaient plusieurs livres ouverts sur des créatures et des animaux mythiques. Plusieurs feuilles, de l’encre, des pinceaux, quelques crayons de papier et de couleurs, des fusains et une gomme étaient éparpillés autour. Sur les folios, des croquis et des plans pour une nouvelle marionnette étaient clairement visibles.

Je ne vous ferais pas l’affront de décrire l’ensemble de la pièce. Ces quelques éléments sont suffisants pour que vous puissiez vous faire une idée générale du lieu. Je finis par dégotter deux coussins, dont un suffisamment grand pour le fessier de mon invité. Je déposais le sien d’un côté de la table basse (certainement le seul meuble à taille humaine de la pièce) et plaçais le mien à l’opposé. J’empilais rapidement ce qui se trouvaient sur le plan de travail et posais tout ça… à terre. J’attrapais une carte du Yuusei et vins l’étaler entre nous.

« Pour répondre à ta question de tantôt sur les « écoles »… Hum… Je suis un peu perplexe. Je ne suis pas certains que nous puissions définir cela comme des branches. Disons que les pratiques varient selon les pays et les individus. De ce que je sais, il n’y a jamais eu d’uniformisation… »

Je me grattais la tête. Cela trahissait une certaine nervosité de ma part. Je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de converser avec d’autres marionnettistes que ceux du Gang. Je ne me sentais pas plus légitime que cela à converser avec Yoichi.

« Du peu que je sache de la naissance de cette capacité, elle est dû à des esprits ingénieux qui, durant l’avant-guerre, ont mis leurs petites cellules grises à contribution pour tromper leurs adversaires et achever discrètement leurs ennemis. Ils ont commencé par des pièges activés à l’aide de fil de chakra pour progressivement évoluer vers la forme que nous connaissons aujourd’hui : les marionnettes. »

Décidément, il n’était pas toujours facile de mettre des mots sur ce que nous voulions dire.

« Mais de là à dire qu’il y a différentes branches dans le marionnettiste… J’trouve que c’est poussé l’bouchon un peu trop loin. A la rigueur, que nous nous accordions qu’il y ait autant de courant de pensée sur l’utilisation de notre capacité que d’esprits faisant usage de cette dite capacité, j’pense que nous avons un bon compromis. »

Mes joues rougirent légèrement lorsque je finis par admettre :

« Tu sais, les seuls marionnettistes que je connaisse sont ceux du Gang. C’que je viens de te dire n’est pas à prendre au pied d’la lettre. C’est juste le fruit de mes réflexions, mais j’n’ai pas vraiment de preuve pour étayer tout ça… J’trouve que c’est compliqué d’avoir une vision globale du marionnettiste lorsque nous nous plaçons à l’échelle du Yuusei… »

Je reportais mon attention sur la carte étalée entre nous.

« Pour en rev’nir à des sujets plus concrets, laisse-moé te présenter un p’tit peu ma famille. Des sept nains à la tête du Gang, seule Manami est originaire du Pays du Feu. Natsumi, le dirigeant actuel de notre joyeuse troupe, vient du Pays de la Terre, et Roruko, son bras droit, du Pays du Fer. Ils se sont rencontrés sur les eaux situées entre le Pays de la Foudre et celui dont est originaire le vieux. Ils ont fini par arriver à Homura dans les années 50. Les cinq autres membres viennent du Pays du Bois, du Vent et de la Pluie… »

A chaque fois que je citais un royaume, je le localisais sur la carte.

« J’te fais grâce des détails. En 57, la totalité des membres dirigeants sont réunis et le vieux reprend la Taverne Onirique à la mort d’son frère aîné. C’est dans ces années-là qu’ils décident de former le Gang. Ayant intégré les armées d’Homura assez tôt, ils avaient commencé à réunir autour d’eux, au fil de leurs missions, d’autres nains, notamment des enfants et des jeunes adultes, ceux qui étaient le moins à même de se défendre. »

Je vins à nouveau me gratter la tête.

« Ils offraient un cadre à ceux qui n’en avaient pas. Le deal était qu’à notre majorité, on décidait si on voulait partir ou rester. L’encadrement était le même pour tous, son application dépendait de ce que chacun d’entre nous décidait de faire. La plupart d’entre nous sont restés des civils et ont appris un métier en rapport avec leurs rêves, leurs espoirs. Quelques-uns ont décidé de choisir la voie des marionnettistes. Chacun des vieux à ses propres méthodes d’apprentissage, mais nous avons accès au même socle de connaissances. »

Le vieux vint se positionner dans l’encadrement de la porte et se mit à nous observer en silence, les bras croisés, une épaule contre le mur. Concentré sur mes explications, je ne vis même pas qu’il était venu nous rejoindre.

Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  J3ij
Légende : Araï Natsumi, dit « le vieux », 57 ans, chef du Gang des Sept Nains, père adoptif et senseï de Kaïto.

« Chaque senseï a appris les arts du marionnettiste dans son pays d’origine. C’que nous apprenons ici, c’est un mélange des meilleurs savoirs de chaque pratique connue. Ces enseignements se sont construits et enrichis au fur et à mesure des années. Il n’est pas rare que des marionnettistes extérieurs apportent leur pierre à l’édifice. Néanmoins, j’dois t’avouer que tu es l’premier d’puis au moins cinq ans à franchir les portes de l’établissement… »

Je me tus quelques instants, ne sachant trop comment tourner ça. Je ne voulais pas paraître grossier, du moins, je voulais faire un effort pour me montrer plus courtois que l’image du grossier personnage que mon langage et mes manières montraient aux premiers abords.

« A propos de ta mère… »

Je ne comprenais pas vraiment cette attention que portaient certaines personnes à leur génitrice. Il n’était pas le premier à me faire comprendre qu’il aimait profondément la sienne. Comment ? Pourquoi ? Je haïssais la mienne. C’était tout juste si j’arrivais à accepter qu’elle m’est mise au monde.

« J’ne sais pas vraiment les rapports que tu entretenais avec elle. J’suppose qu’ils étaient suffisamment bons pour qu’elle t’enseigne son art des marionnettes. Comme tu n’as aucun point de départ et si tu cherches à en apprendre plus sur ses origines… J’aurais une idée à te soumettre. Mais je n’le ferais que si tu formules verbalement et à haute voix le désir d’en savoir davantage. Dans l’cas contraire, considérerai que tu as décliné mon offre et nous continuerons alors tranquillement notre conversation… »

Sans attendre de réponse, je continuais à parler. Cette proposition n’attendait pas de verdict immédiat. Il avait tout le temps qu’il souhaitait pour réfléchir à cette dernière. Je me levais et me dirigeais vers l’une des armoires dans le but de récupérer quelques documents.

« La politique d’la maison concernant les marionnettes est… comment dire… j’dirais stricte et encadré dans l’sens où chacun est responsable de ses créations. Nous pouvons tous utiliser l’atelier à notre guise, du moment qu’c’est dans le respect d’la vie en communauté. Il arrive parfois que nous nous entraidions, mais nous restons maîtres de nos pantins. Les vieux nous poussent à nous dépasser, à toujours chercher plus loin pour nous améliorer… »

Je me mis à farfouiller dans le placard, une petite moue boudeuse sur le visage. J’étais certain qu’ils étaient là… Il me restait juste à les trouver.

« Mais l’plus important, dans tout ça, c’est qu’en tant que nouveau marionnettiste, nous sommes tenus de créer notre propre univers. Une marque de fabrique. Un style. D’où les innombrables recherches que nous entreprenons chacun de notre côté. Même si le processus de fabrication de marionnettes est l’même pour tout l’monde, les résultats sont innombrables et d’une variété aussi grande que nos imaginations peuvent le permettre. »

Je finis par pousser un petit cri de victoire et montrais fièrement une liasse de papier : classer les feuilles qu’elle contenait par âge aurait été facile tant certaines étaient jaunies par le temps. Je rejoignis rapidement mon coussin et, une fois de nouveau installé à ma place, je déposais les parchemins sur un coin de la table.

« Et toé ? D’ton côté, comment s’est passé ton apprentissage ? »

Un toussotement me fit tourner la tête vers la porte.

« Puis-je me joindre à vous ? »

« Ah… euh… oui ! S’tu veux, ça n’me dérange pas… »

Le vieux s’avança d’un pas tranquille mais sûr et tendis sa main à Yoichi pour le saluer. De sa voix joviale, chaleureuse et paternelle, il interpella notre invité.

« Salutations sur toi, jeune homme. Enchanté de te rencontrer. Je suis Araï Natsumi, chef du Gang des Sept Nains, mais également le père et le senseï de Kaïto. Je suis heureux de t’accueillir dans notre taverne. A qui ai-je l’honneur ? »

Le vieux me connaissait trop bien et avait pris les devants. Il ne souhaitait pas particulièrement s’imposer, mais était très curieux. La soif de connaissance, je la tenais en grande partie de lui.

« Est-ce que cela te dérange si je me joins à vous ? »

Il savait que cela ne me serait pas venu à l’idée de poser cette question à Yoichi. Malgré mon mauvais caractère, sa présence me rassurait, encore plus lorsque je me retrouvais confronté à des inconnus. Je n’aurais donc jamais pu refuser sa proposition.
Minamoto Yoichi
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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

Sur ces entrefaites, Grincheux redescendit pour faire la visite guidée des quartiers des nains à leur visiteur des terres gelées. En plus de la hauteur limité du plafond le forçant à se baisser, celui-ci avait des torticolis à force de tourner la tête dans un sens puis dans l’autre, se permettant d’examiner l’architecture et l’agencement des pièces devant lesquelles il passait à l’étage, jusqu’à arriver au bureau de son guide. Le bureau au milieu des liasses de paperasse comprenait une table basse et un coussin sur lequel il s’installa après y avoir été invité, il pouvait déjà constater au vu de l’état de la pièce que Kaïto était du genre travailleur, le genre de personnage qui s’impliquait à pas d’heure dans son travail pour le mener à bien. Il écouta attentivement le monologue de son collègue marionnettiste, où il commençait par ses suppositions sur les origines de cet art si particulier, en insistant justement sur le caractère spéculatif. Lui-même n’était pas certain que ses connaissances sur les origines de l’art marionnettiste étaient vraies, sans preuve à l’appui, mais cela offrait au moins matière à réflexion pour Yoichi. Ce dernier n’était pas du genre à négliger les rumeurs et les légendes au contraire, il les appréciait d’autant plus qu’elles prenaient leur source dans une étincelle de vérité, il n’y avait pas de fumée sans feu comme on disait. Au pire, cela offrait une belle histoire à raconter, et au mieux, il progressait sur le chemin du savoir, sur le chemin de ses ancêtres spirituels. C’était toujours mieux sur ce qu’il savait lui-même des pratiquants de cet art ninjutsu.

Ainsi le fameux gang des sept nains n’était pas qu’une congrégation de passionnés du marionnettisme mais plutôt un clan formé par des élites du monde entier, qui ont ensuite rassemblé des disciples ou comme ils les appelaient, des “apprentis”. Ils étaient comme des gardiens du savoir, avec chacun son propre style à lui, ce qui avait de quoi exciter la fibre imaginative de l’artiste itinérant, voyant dans cette rencontre la possibilité d’accès à une manne incroyable de savoir, et partager avec fierté toutes les innovations et toutes les créations que sa mère lui avaient légué, et sur lesquelles lui-même avait ajouté des mécanismes pour les perfectionner. En parlant de sa mère justement, Kaito ne semblait pas en savoir plus sur elle ou l’éventualité qu’elle ait côtoyé un des siens, mais peut-être que le vieil homme qui venait les observer en silence avait sa propre idée. Celui-ci s’approcha des deux jeunes hommes, présentant une similitude avec Kaïto de par sa petite taille, ce qui ne manquait pas d’interpeller Yoichi, mais il se retenait de poser la question, sous peine d’aborder un sujet potentiellement sensible. Ce n’était pas ça l’important de toute façon, il préférait se focaliser sur l’essentiel, à savoir le marionnettisme. On lui posa la question sur son initiation auprès de sa génitrice, ce qui lui fit marquer une pause de quelques instants avant de déclarer:

Mes souvenirs sont flous. J’étais enfant quand elle a commencé à m’apprendre les bases, puis ça m’est venu naturellement, comme quand on joue d’un instrument. On arrête d’y penser, les doigts finissent par bouger tout seul. Il parlait évidemment de la manipulation par les fils de chakra. Quant au processus de fabrication, c’est en étudiant les plans qu’elle m’a donné que j’ai appris à les faire moi-même. En autodidacte, j’ai appris à perfectionner ses créations et à me les approprier. J’ai appris à en imaginer de nouveaux. La soif de la connaissance et l’excitation qu’on ressentait à chaque innovation, c’était des sentiments qui ne pouvaient se décrire. Il fallait le vivre soi-même.

Ensuite le vieil homme qui était au seuil de la porte s’approcha pour se présenter et proposer de se joindre à la conversation.

Enchanté Natsumi-sama, je suis Minamoto Yoichi, originaire de Tetsu. Bien sûr, nous sommes dans votre quartier général après tout. Il lui accorda une révérence avant de se redresser. J’avoue que je me sens honoré de m’être vu accorder l’entrée dans vos quartiers, je sais qu’il n’est pas facile pour vous de m’accorder une telle confiance, aussi avais-je une idée pour mieux faire connaissance et vous montrer toute l’étendue de mon propre savoir-faire. Il marqua une pause dramatique, laissant présager une suite des plus intéressantes. Il tourna son regard flamboyant vers le blond, un sourire de défi aux lèvres. Un duel de marionnettistes avec votre disciple, Kaïto.



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Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyMar 31 Oct - 18:36

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
Alors que Kaïto pensait gentiment pouvoir s'attabler avec ses amis les nains et leur invité, un cri perça la distance.

« QUI VEUT DU BON POISSON TOUT FRAIS ? non, arrête, c'est pas ta sale tronche de thon !, VENEZ GOÛTER MON POISSON, IL EST FRAIS C'EST PAS DU BÉTON ! »
« Il est nul ton slogan ! Ça c'est mieux... VENEZ GOÛTER MON POISSON, IL EST FRAIS ET SANS MORPIONS ! »

Et d'autres.

« VENEZ GOÛTER MON BEAU POISSON, IL EST PÊCHÉ ET SERVI AVEC PASSION ! »
« VENEZ GOÛTER MON DÉLICIEUX POISSON, POUR DIRE ADIEU AUX PROBLÈME DE DIGESTION ! »
« VENEZ GOÛTER MON DIVIN POISSON, POUR ÉLOIGNER TOUTES LES MALÉDICTIONS ! »

Et encore d'autres. Les voix semblaient venir d'un groupuscule d'enfants spectraux, munis de pancartes avec un kanji gravé sur leur face à la place de leurs têtes. Le capharnaüm ne cessait de croître, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne soit parfaitement assourdissant.

« VENEZ GOÛTER MON DIVIN POISSON, POUR ÉLOIGNER TOUTES LES MALÉDICTIONS ! »

Si vous vouliez les faire taire, mieux vaut leur acheter quelque chose, et vite.


KOCHAME

子茶目 enfants espiègles, farceurs, coquins, malicieux


Les Kochame sont des yokai adeptes de la vie en groupe, à peine plus grands que des enfants de quatre ans. S’ils sont majoritairement inoffensifs, tout voyageur préférerait éviter de les croiser. En effet, ces derniers ne cesseront de vous héler en reprenant les meilleurs slogans accrocheurs des marchands jusqu’à ce que vous n’acceptiez enfin de leur acheter quelque chose… avant que vous vous rendiez compte qu’ils ont subtilisé votre bourse, en laissant derrière eux l’écho de rires espiègles.
@Kawasaki Kaïto fait la rencontre de yokais, les Kochame !



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Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptySam 4 Nov - 10:56

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« Plus je m’entraîne et plus j’ai de la chance. »
De Arnold Palmer, golfeur américain.

Printemps 83, Pays du Feu - Homura, Taverne Onirique.

Le vieux finit par éclater de rire. J’ouvris de grands yeux ronds. Qu’est-ce qui lui prenait ? Il paraît que les voies de la sagesse des anciens sont impénétrables ou presque. Ici et maintenant, je dirais plutôt qu’elles étaient obscures et nébuleuses. Sa voix, toujours aussi chaleureuse et paternelle, transcenda une nouvelle fois l’air.

« Détends-toi, Yoichi. Je ne vais pas te manger. Bien que nous soyons dans notre quartier général, tu as tout à fait le droit de discuter uniquement avec Kaïto si l’envie t’en prend. »

Il vint s'asseoir en tailleur à mes côtés et, tout en passant sa main dans ma tignasse, il poursuivit son discours.

« Contrairement à mon fils qui a une fâcheuse tendance à voir le mal partout, je n’ai pas besoin de prendre autant de précautions avec autrui. »

Je vins le foudroyer du regard et virais sans ménagement sa paluche de ma chevelure.

« Je ne pense pas que tu sois un mauvais bougre, Yoichi. Si le moindre doute avait régné dans l’esprit de l’un des nôtres, personne ne t’aurait laissé entrer ici. Cette décision était collégiale. »

Je ne comprenais pas pourquoi il précisait tout cela à notre interlocuteur. Avait-il vraiment besoin de savoir comment le Gang fonctionnait ?

« De plus, nous n’aurions pas pris le risque de te laisser seul avec Kaïto… Malgré nos différends, nous tenons tous à cette tête de mule ! »

Une moue boudeuse se posa sur mon visage alors que le vieux échangeait avec notre invité un clin d'œil amusé. Je soupçonnais le vieux de vouloir me foutre la honte devant autrui. Pourtant, ce n’était qu’un père qui aimait son fils. Vint alors la proposition de duel.

« Ton idée est tordue. Tu veux qu’on fasse connaissance… en s’tapant d’ssus ? C’est trop bizarre ! »

Le vieux s’en mêla à nouveau.

« Pour ma part, je n’y vois aucune objection. Je trouve même la proposition intéressante. Avant de te mettre à hurler comme un phacochère qu’on égorge, mon garçon, écoute-moi jusqu’au bout. »

Il ne me connaissait que trop bien. Il avait pris les devants avant même que je ne puisse prononcer un seul mot. De l’extérieur, personne n’aurait pu savoir qu’il m’avait adopté lorsque j’avais eu seize ans.

« Que tu t’entraînes avec les autres membres du gang est une chose. Affronter un adversaire inconnu en est une autre. Tu progresses, certes, avec tes amis, mais tu commences à trop bien les connaître. Même si vous renouvelez vos attaques, tu sais pertinemment bien comment chacun de tes camarades fonctionnent psychologiquement. Il n’y a donc plus vraiment de surprises lorsque vous vous affrontez. En revanche, face à un marionnettiste que tu ne connais pas, les enjeux sont plus nombreux et, pour certains d’entre eux, beaucoup plus excitants. »

Comment est-ce que nous en étions arrivés là ? Moi qui voulais simplement discuter marionnettes avec un autre, je me retrouvais embarqué dans une histoire de duel.

« En mission ou pour toute excursion à l’extérieur, tu seras amené à te battre contre des inconnus. Savoir maîtriser l’art du marionnettiste est une chose, pouvoir s’adapter à chaque conflit en est une autre. C’est important de ne pas s’enfermer dans un schéma durant les entraînements. Pouvoir faire face à de nouveaux adversaires est le meilleur moyen de ne pas s’installer dans une dangereuse routine. »

Dans un grognement, je répondis :

« Est-ce que je suis vraiment obligé d’accepter ? »

Sur un ton toujours aussi jovial, chaleureux et paternel, il répliqua :

« Non. Mais cela serait dommage de ne pas profiter de l’opportunité qui t’es offerte. »

Après quelques ronchonnements inaudibles dignes du Grincheux que j’étais, je finis par accepter la proposition de notre invité.

« Je te laisse conduire Yoichi à l’un de nos terrains vagues. Je vous rejoins dès que… »

Des bruits assourdissants se firent entendre et empêchèrent le vieux de finir sa phrase. Il ne nous fallut guère de temps pour que mon paternel et moi sautâmes sur nos pieds. Nous nous dirigeâmes sans ménagement vers le rez-de-chaussée. Nous restâmes un instant stupéfaits devant le brouhaha que provoquait un groupe d’enfants en bas âge.

« Encore eux… »

Mes yeux s’écarquillèrent un peu plus lorsque je compris que ce n’était pas la première fois qu’ils venaient foutre le bordel à la Taverne.

« Euh… « eux », c’est qui exactement ? »

« Des Kochames. »

« Mais encore ? Est-ce que c’est censé me parler ? »

« Toi qui t’intéresse aux yokaïs, ça devrait… »

« Quoéééé ? Ces mioches, ce sont des yokaïs ? »

« Et ils te ressemblent beau… »

Oh, il ne fallut pas longtemps au vieux pour comprendre que je venais de me désintéresser totalement de notre invité. La flamme qui venait de s’allumer dans mon regard ne le trompa guère. Il m’attrapa par le col et me retins avant que je ne saute de ces escaliers.

« Toi, tu restes là ! »

Je tentais bien de me défendre.

« Non, mais… attends, je… »

« Tu rien du tout ! Tu as d’autres priorités à gérer pour le moment. »

Je voulus négocier, mais le vieux était dur en affaires. Il ne voulut rien entendre. C’est d’ailleurs sans ménagement qu’il nous mit à la porte, Yoichi et moi, avec pour seules explications :

« Pardonne-moi mon indélicatesse, jeune homme : je t’expliquerai tout après votre entraînement. Amusez-vous bien ! »

Quoi ? C’était un scandale ! En plus de ça, il n’y avait que lui qui avait le droit à des excuses en bonne et due forme. Mon comparse eut donc l’opportunité de voir en action mes compétences de Grincheux durant notre trajet. Je ronchonnais comme peu de personne étaient capables de le faire. Pourtant, jamais je n’insultais mon père. Il ne me serait d’ailleurs jamais venu en tête une telle idée… Ce qui n’était pas le cas lorsque j’étais plus jeune.

Bref.

Cette histoire ne nous concerne pas actuellement. Revenons à nos moutons. Le terrain vague dont nous parlions tantôt n’était pas très loin de la taverne. Lorsque nous y arrivâmes, je crus bon d’expliquer à mon partenaire d’entraînement :

« D’puis une vingtaine d’années, sans doute un peu plus, le Gang des Sept Nains a cherché à acquérir plusieurs terrains dans toute la capitale. Certains abritent des entrepôts alors que d’autres, comme celui-ci, nous servent de terrains d’entraînement. Suivant l’utilité que nous en avons, nous ne choisissons pas le même lieu pour nous battre en duel. Cela dépend vraiment des capacités que nous voulons tester sur le moment… »

Le terrain en question était entouré d’une palissade en bois. Le portail qui menait en son sein n’était même pas fermé à clé. Il faut dire que nous le laissions à la disposition des gens du quartier lorsque nous ne l’occupions pas. Cet endroit était pratique et un minimum sécurisé pour les enfants : ils s’y retrouvaient souvent pour jouer ensemble. D’ailleurs, certains d’entre eux étaient là aujourd’hui.

« Salutations sur vous, les mômes ! »

Ceux-ci me saluèrent et j’échangeais quelques mots avec eux. Ils comprirent bien vite pourquoi nous étions là. Ils se mirent rapidement à l’abri derrière les palissades. Tout ce qui pouvait leur permettre de voir par-dessus fut utilisé. Ils étaient hors de question pour eux de rater une miette de ce combat. Il ne fallait pas être stupide pour comprendre qu’il était interdit d’utiliser ses techniques en dehors du champ délimité par les clôtures en bois.

« Avec tout le respect que j’te dois, Yoichi… »

Je fis quelques mudras et une structure en bois de taille moyenne représentant un échiquier et ses pièces prit possession du terrain. Je venais de lancer les hostilités, sans aucune autre forme de procès. Je vins immédiatement me cacher derrière le roi blanc, prêt à invoquer l’une de mes marionnettes.

Résumé:

Minamoto Yoichi
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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

Le gant était jeté entre les deux marionnettistes, tandis que le père, en position d’arbitre et observateur, encourageait sa progéniture à accepter le défi. Un combat dans les règles qui était l’opportunité pour lui de découvrir un adversaire à sa taille — pas littéralement mais sur le plan de la puissance, et ainsi lui offrir l’inspiration de perfectionner son art jusqu’à le dépasser. L’art imitait la nature et la nature s’étendait jusqu’aux confins du Yuusei, les créations de l’esthète prenaient pour modèles les espèces animales dans toute leur diversité, semblables à des machines vivantes, il y avait tant à apprendre de l’étude de la faune sauvage. L’instinct de survie et les instruments procurés par Gaïa faisaient de certaines de ces créatures des prédateurs redoutables, dominant de tous temps le sommet de la chaîne alimentaire. Il en allait de même pour les hommes, où ne régnait pas la loi de la préservation, celle-ci permise grâce à la coalition des intérêts communs, mais la loi des vainqueurs, de ceux qui dictaient l’évolution du genre humain. De bonne augure, la coalescence des esprits ingénieux des semi-hommes et de l’enfant des neiges laissaient à penser que leur collaboration s’annonçait fructueuse, toutefois, un substrat de doute ne cessait de planer sur leur esprit, un voile de brume que l’étranger suggérait de dissiper en s’adonnant à une pratique en apparence barbare mais qui était une manière pour eux d’exprimer leur art dans toute sa magnificence. Pour Yoichi, c’était pour satisfaire sa curiosité et découvrir toute l’ingéniosité de ses confrères marionnettistes.

Sur ces entrefaites, des cris d’enfants s’élevèrent graduellement  jusqu’à l’étage supérieur d’où ils descendaient en pagaille, redoutant le grabuge qui était en train de se dérouler dans la taverne. Ils réalisèrent assez vite qu’il ne s’agissait guère de voix de juvéniles mais bien de petits monstres à l’apparence inoffensive mais dont le cri perçant était en train de faire fuir toute leur clientèle. Une situation problématique que le patriarche du clan se chargea de résoudre personnellement, mentionnant au passage que ce n’était pas la première fois qu’ils avaient affaire à ces diablotins. Yoichi sembla curieux d’en savoir plus sur ces yôkai mineurs, à commencer par la manière dont ils s’étaient infiltrés aussi loin à l’intérieur des murs d’Homura, et surtout au sein d’un établissement aussi fréquenté. Ne cherchant à comprendre davantage, les deux jeunes maîtres pantins furent invités à quitter les lieux par le vieux Natsumi. Ils se dirigèrent alors vers le fameux terrain vague, entouré d’une grande palissade en bois dont la finalité était de protéger ceux qui se trouvaient à l’extérieur de ses confins, afin d’éviter tout dommage collatéral. Et pour cause, les gamins qui furent chassés de leur terrain de jeu prirent place aux premières loges, alors que le duel allait être initié. Resté silencieux jusque-là, accompagnant son guide jusqu’à ce lieu propice au combat, l’artiste vagabond posa sa dextre sur l’un des rouleaux à sa ceinture, à la manière d’un samouraï préparant à dégainer son katana.

Que…

Le sol vibra et il sentit ses pieds s’élever de plusieurs crans, jusqu’à ce qu’il remarque qu’une plateforme était apparue, avec des motifs bien spécifiques puisqu’il ne s’agissait pas moins que d’un échiquier. A ce moment, il regarda la demi-portion blonde se réfugier derrière la pièce blanche qui faisait office de Roi. Le jeu d’échecs était un jeu qui n’était pas étranger à ce passionné de stratégie. Un de ses divertissements préférés lorsqu’il se réchauffait au coin du feu à Tetsu et que les journées d’oisiveté se faisaient de plus en plus longues. Il aimait occuper son esprit. S’il avait pris l’habitude de jouer contre lui-même, c’était d’autant plus excitant pour lui de partager ce plaisir avec un adversaire qui semblait versé dans les règles de cet art obscur pour la majorité moyenne de la population.

Fascinant, tu as reproduit un plateau d’échecs à échelle humaine, je suis impressionné. Tu ne m’en voudras pas si j’ajoute de nouvelles règles?

Car s’il était impressionné par l’artisanat des pièces et l’inspiration à l’origine de ce plateau de jeu qu’il aurait aimé explorer dans d’autres circonstances, il n’était pas venu pour simplement jouer à un jeu mais confronter ses propres créations à celles de celui qui se trouvait à l’autre bout du terrain. Il avait décidé de prendre l’initiative en modifiant le terrain de manière considérable, un socle de bois qui n’avait semble-t-il pas révélé tous ses secrets et qui faisait penser qu’il était probablement piégé. A son tour, Yoichi prit place derrière le Roi Arthur, jusqu’à dissimuler complètement sa silhouette, il réapparut ensuite en double, révélant qu’il avait procédé à une technique de Bunshin no jutsu afin de tromper la vigilance de son adversaire. Comment ça il trichait? Il s’agissait d’un combat ninja après tout. Les deux Yoichi se positionnèrent chacun aux extrémités de l’arrière garde, montant au sommet de la tour de gauche et de droite afin de s’offrir un point de vue stratégique sur les lignes ennemies.

Que les jeux commencent.

Le pion le plus à gauche se mit à avancer de deux cases sans que l’on sache s’il était contrôlé par le clone ou l’original.


Spoiler:

Kawasaki Kaïto
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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« A quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ; l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit. »
De Jean de La Bruyère, écrivain français.

Printemps 83, Pays du Feu - Homura, terrain vague d’entraînement.

Je ne sus dire ce qui me troublait le plus chez cet énergumène. Nous venions de débuter un entraînement et il trouvait le moyen de discuter. Je ne comprenais pas ce qu’il y avait d’impressionnant dans la conception de ce plateau d’échecs. Prenait-il ce combat à la légère ? Cherchait-il à me déstabiliser en me complimentant ?

« Si tu veux sortir d’ici en un seul morceau, j’ne peux que t’encourager à d’venir maître du terrain. Dans l’cas contraire… »

Je fis une série de mudras et deux clones apparurent (technique n°01) derrière le roi Salomon, à mes côtés. L’une de mes répliques s’avança immédiatement vers le centre du plateau, un sourire de petit démon déformant son visage.

« … Il va falloir te réveiller, Yoichi… »

Il était là pour détourner son attention, pour s’accaparer son regard et ses désirs. En passant devant les pions et à l’aide de quelques signes, il fit avancer le senseï se trouvant en C2 sur la case C4 (technique n°02).

« Parce que ma seule raison d’être ici… c’est de t’éclater la gueule en bonne et due forme. »

Alors que le premier clone s’arrêtait au milieu du terrain et écartait les bras, comme pour pousser Yoichi à s’en prendre à lui, mon autre copie et moi-même restions bien cachés derrière les pièces de la seconde rangée. Je me dirigeais en silence vers Robert Guiscard, dit le rusé, le cavalier se trouvant en B1.

Je n’étais pas serein. Je n’arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui m’angoissait dans la façon de faire de mon adversaire. Pourquoi douter de ses compliments ? Je ne comprenais pas l’intérêt de tels propos en plein combat. Pourtant, je ne pouvais qu’écouter cette petite voix qui résonnait dans ma tête. Je tournais autour du pot. Là n’était pas mon problème.

« Personne ne te fera d’cadeau lorsque nous serons en mission… Et j’ne compte pas faire des claquettes par pure sympathie envers un confrère marionnettiste… »

Le second clone vint se planter derrière la tour placée en H1. Il invoqua Jules, émeu parmi les émeu (technique n°03). De mon côté, je pris une grande inspiration. Je devais à tout prix maîtriser cette angoisse qui montait en moi. Bien trop rapidement. Bien trop… sûre d’elle. Comment mon adversaire pouvait-il être aussi sûr de lui ? Qu’avait-il que je ne possédais pas ? Hormis le fait qu’il soit grand, avenant et très poli, bien entendu. Que des qualités que je ne détenais pas et que je n’aurais jamais.

« Qu’est-ce que tu fous, Yoichi ? Tu t’es perdu dans la contemplation de l’échiquier ? »

Voilà que je me mettais à me dénigrer tout seul comme un grand. La vérité est que je ne tenais pas plus que cela à affronter le marionnettiste. Nos capacités étant les mêmes, la peur de le décevoir me prenait aux tripes. Pire encore. Et si le vieux trouvait qu’il était mieux que moi, est-ce qu’il me remplacera par cet inconnu ? Je secouais vivement la tête. Non, non, non. Je devais rester concentré sur l’instant présent. Mon père ne ferait jamais ça. Non, non, non. Mais… Quand même…

« Trop tard ! »

Le clone au centre de l’échiquier éclata de rire et tendit ses mains en avant, comme pour donner un signal. Le double caché derrière la tour, tout en restant bien caché, profita de l’occasion pour faire surgir Jules et celui-ci chargea en direction de la fortification où se trouvait l’un des Yoichi. Réplique ou original ? Seul l’avenir nous le dira.

Cette action me permit de me centrer à nouveau sur le combat.

Je pouvais le faire.

Mes sens en alerte, je me préparais à intervenir au moindre mouvement suspect de l’adversaire.

Résumé:

Minamoto Yoichi
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyJeu 22 Fév - 23:03

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]

Le jeu à peine commencé que l’ensemble du plateau se mit à s’animer sous les yeux ébaubis de l’artiste qui se délectait du spectacle et des artifices utilisés par son confrère marionnettiste pour lui offrir une performance de ce nom. Les pièces se déplaçaient de case en case selon les règles du jeu que le Tetsujin ne connaissait guère que vaguement pour les avoir lu dans les grandes lignes dans les traités sur l’art de la stratégie. Nonobstant sa passion pour les stratagèmes, il ne s’était jamais réellement penché sur la pratique de ce loisir, pas autant que des jeux comme le Go ou encore le Shôgi. D’autant qu’il se trouvait probablement face à un joueur expérimenté, il comprenait que la situation n’était guère favorable pour lui et réfléchissait s’il était bien sage de sa part de poursuivre dans cette direction. Même s’il ne revêtait pas les atours d’un individu particulièrement réfléchi, le sous-estimer eût été une erreur fatale pour celui qui se lançait dans une bataille dont l’enjeu était de contrôler une armée de serviteurs. Car on pouvait observer à sa manière de lire le terrain, de préparer chaque manœuvre avec minutie et anticipation, qu’il envisageait de mettre en déroute le saltimbanque sur le domaine de la stratégie. Même s’il eût été préférable pour Yoichi de se plier aux règles d’un jeu étranger, il préférait ne pas se limiter aux bornes arbitraires qui lui étaient imposées. Aussi lança-t-il d’un ton plein de défiance à celui qui le mettait au défi de renverser le plateau à son avantage.

Toute cette rage que tu exprimes, d'où vient-elle exactement? Plutôt que de répondre aux provocations, il questionna son vis-à-vis sur le plan psychologique avec son air narquois.

Et renverser le plateau, ce fut son choix. Puisqu’au lieu de mouvoir ses pièces avec la formalité qui lui incombait pour poursuivre cette partie en bonne et due forme, force était de constater qu’il perdit patience et décida par la suite de laisser le clone chevauchant la monture ailée percuter la tour d’un des clones de Yoichi. La tour s’effondra, dévoilant qu’il ne s’agissait en aucun cas de l’original. Le fracas du marbre laissa l’artiste sans voix car il venait d’échapper à une offensive d’une fulgurance effroyable. La créature avait des traits en communs avec une de ses propres créations, laquelle il décida d’invoquer à son tour dans le but de contre-attaquer, et de cette rencontre allait dépendre la tournure du duel des manipulateurs de fils, et créateurs d’inventions aux mille et une variétés. Affichant un rictus mêlant excitation et insolence, il glissa un rouleau hors de sa ceinture et l’envoya dans les airs, faisant apparaître une silhouette d’oiseau qui ne manquait pas de faire penser à celui qu’avait confectionné Kaïto, à la différence que ses yeux en forme d’hublot lumineux et son cri lui conféraient une aura sinistre.

Lequel de nos deux volatiles sera le véritable maître du ciel? Nous aurons bientôt la réponse.

De quelques mouvements du dextre, il élança sa bête ailée qui ouvrit ses serres dans le but de lacérer de toutes parts le volatile dont la taille et la carrure étaient plus impressionnantes, quoiqu’en termes de vitesse et d’agilité, il y avait des chances qu’il réussisse à le dominer. Il suffisait d’un coup d'œil pour détailler le travail qui avait été fait pour fabriquer le pantin du nain, le fruit d’un savoir-faire propre à sa lignée d’artisans. D’une certaine manière, il faisait face à des décennies de savoir, un clan dont l’avancée technologique était potentiellement sans précédent. Cela eut pour conséquence de mitiger ses attentes sur l’issue de l’échauffourée, mais cela n’était guère une excuse pour lui de renoncer à s’illustrer au cours de cette joute aérienne. Car Nakidori effectua plusieurs cercles dans les airs, tournoyant autour de Jules pour le frapper depuis des angles différents, exploitant la différence de taille à son avantage, et fragiliser l’armure en cuir qu’il portait. Mais par-dessus-tout, on remarqua que chacune des attaques ciblait les grandes ailes du rapace, avec pour objectif de le clouer au sol définitivement et lui enlever un avantage crucial. Tandis que le combat suivait son cours, le marionnettiste enchaîna en révélant une nouvelle corde à son arc, un pantin du nom de Mokujin et qui avait l’apparence d’un humanoïde de bois… Celui-ci n’était pas encore activé et avait la tête baissée, mais laissant deviner qu’il allait être employé de manière imminente, son maître laissant encore durer le suspense…

Spoiler:

Kawasaki Kaïto
Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]  EmptyMer 20 Mar - 10:24

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Message Sujet: Re: Blanche neige et les sept nains [Ft. Kawasaki Kaïto]
« Du combat, seuls les lâches s’écartent. »
D’Homère, poète épique grec

Printemps 83, Pays du Feu - Homura, terrain vague d’entraînement

Cet adversaire n’était pas des plus simples à cerner. J’étais plus qu’agacé par son attitude. Prenait-il cet entraînement à la rigolade ? Son cerveau s’était-il ramolli pour cause d’un nombre insensé de représentations ? Cela serait une erreur stratégique de ma part de le sous-estimer… Le sur-estimer également. En tant que marionnettiste itinérant, il avait dû en voir du pays. Si ce n’est plus. Son regard s’était posé sur d’autres civilisations, d’autres villes, d’autres mœurs. Le yuusei avait moins de secrets pour lui que pour moi. J’estimais donc qu’il avait dû adapter ses techniques en conséquence.

Et pourtant…

« Arrête de te prendre pour c’que tu n’es pas… »

Mon premier clone, toujours positionné en D4, ne quittait pas nos adversaires des yeux. Cette situation était frustrante. L’ennui ne m’aidant guère à contrôler mes émotions, je pris de grandes inspirations alors que le second clone, toujours caché derrière la tour en H1, faisait charger Jules sur le pion en H8.

« A quoé ça t’servirait d’savoir ça ? Revoie ta stratégie… C’n’est pas comme ça que tu me déstabiliseras… »

La tour tomba et le clone de Yoichi se dématérialisa. Fort bien. Nous étions maintenant à trois contre un. Pourtant, je me méfiais de son rictus mêlant excitation et insolence. Que croyait-il ? S’il ne changeait pas rapidement de stratégie, il allait se faire manger tout cru. J’espérais pourtant trouver en mon adversaire un égal. Mais, force était de constater que je ne m’amusais guère de sa piètre performance.

Oh ! Voilà qui devenait intéressant. Ce n’était pas trop tôt. Une marionnette. La première depuis le début de notre combat. C’est qu’il aimait se faire désirer. Alors que son cri résonnait sur tout le terrain, je posais mes mains sur les oreilles, surpris qu’un tel son puisse sortir de ce bec. Mes clones en firent de même. Jules s’immobilisa un instant, le temps que ce hurlement cesse. Celui-ci pouvait s’avérer être problématique.

Un petit sourire satisfait vint s’afficher sur mon visage lorsque l’oiseau de Yoichi se mit à attaquer Jules, visant spécifiquement ses ailes. Que cela soit les clones ou le véritable nain, nous éclatâmes tous les trois de rire. Oui… Un rire qui nous faisait clairement passer pour des fous. Nous sortîmes de nos cachettes respectives et trois hommes de petite taille firent face à l’autre marionnettiste.

« La vérité… »

Le clone lié à Jules fit une série de mûdras et l’oiseau se mit en position de défense (technique n°01).

« … je te laisse volontiers le ciel. Nous sommes beaucoup plus à l’aise sur la terre ferme. »

Mon double se trouvant au centre fit également une série de mûdras, laissant alors Jack Ward, corsaire des bois, sortir de son rouleau (technique n°02). Je fis de même et Moka, roi des ours, fit son apparition (technique n°03).

« J’espère pour toé que tu as une stratégie… »

Moka fit glisser son grand bouclier sur son bras droit et sortit l’une de ses haches attachées sur le côté gauche de sa ceinture. Quant à Jack, il sortit son arc et ouvrit ses caches de poisons.

« … Et que tu es un minimum immunisé contre le poison. Sinon… Ça n'va pas être joli à voir… »

Ses marionnettes allaient être un obstacle. Je devais absolument m’en débarrasser avant de m’en prendre à Yoichi. Si je m’en prenais directement à lui, je n’aurais alors plus de défenses contre ses pantins. Son oiseau pouvait me déchiqueter si facilement. Je me devais d’être prudent. Moka se plaça entre Mokujin et moi. Il se mit à frapper son bouclier de sa hache, comme s’il voulait provoquer son adversaire. Quant à Jack, debout entre le clone du milieu et le duo se trouvant vers la tour à terre, il cherchait un moyen de clouer le bec de ce piaf. Et pour cela, Jules était idéalement placé. Il ne lui restait plus qu’à trouver le moyen de porter Nakidori à portée de ses puissantes griffes.

Résumé:


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