▶ Sujet: [Rang C - Escorte d'une Légende] Blackrock'n Roll [Ft. Yûsei & Yasa']

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– C’est vite dit, Yûsei. C’est toutefois agréable de rester à Kiri..

J'apparaissais un peu fatigué. Probablement à cause des missions que j’enchainais les unes après les autres à un rythme endiablé. Yûsei avait pu me croiser sur plusieurs d’entre elles durant lesquelles il avait appris à ses dépends ma ferveur. Le contraste quand j’étais au village était flagrant, plus relaxé et avenant. Et ce, jusqu’à ce que la Seijuu-Pieuvre ne pointe le bout de son tentacule.

– Yasahiro. On s’est déjà tous vus au moins une fois. Vu que tu as visiblement un problème avec moi, Nodoka, j’aimerai qu’il n'entache pas le déroulé de la mission. Et je t’en supplie, lave-toi, Mamie Claquette va y passer rien qu’en te sentant..

La pochtronne qui nous servait d'équipière m’avait alpagué, séduit, s’était servi de moi comme chaise, me soumettant à des violences, tout en m'écrasant sous son propre poids pour accomplir son acte odieux. En résumé, dès que nous atteindrions un point d'eau accessible, je n'hésiterais pas à la soumettre à une toilette forcée, même si cela devait la frigorifier..

Le soleil pâle du village de la Brume accentuait les contours des maisons anciennes et des ruelles pavées. Dans l’une d’entre elles résidait la légende vivante, Mamie Claquette, une figure respectée et crainte de tous. Du haut de ses soixante-douze ans, elle était comme une sentinelle du passé, gardant les secrets de la brume dans les plis de sa robe usée par les ans.

Alors que je me tenais à l'entrée de sa modeste maison, j'apercevais une silhouette frêle se profiler. C'était elle, Mamie Claquette, portant un kimono aux couleurs délavées et une paire de sandales usées. Son visage ridé était empreint de sagesse, et ses yeux pétillaient d'une lueur malicieuse.

– Ah, mon jeune escorte, tu es finalement arrivé ! Le temps ne nous attend pas, viens donc.

Elle riait doucement à ses drôleries, fière de sa dérision.  

– Vous êtes en retard tout de même ! Et il n’y en a pas un pour m’aider à marcher ! Et puis regardez-vous, vous êtes tout frêle, à mon âge je-...

Je m'empressai de la rejoindre, prenant garde à ne pas montrer ma nervosité. Mamie Claquette était une véritable pipelette, un moulin à parole, tantôt critiquant tout et son contraire, d’autres fois lâchant une de ses blagues qui avaient eu le temps de mûrir avec l’âge et parfois laissant vivre ses mains malotrues.

Nous nous aventurâmes dans les rues animées du centre de Kiri. À chaque coin de rue, les villageois se tournaient pour la saluer respectueusement, murmurant des mots d'admiration et de respect. J'étais honoré de marcher à ses côtés, de sentir l'énergie qui émanait d'elle - parfois sans énergie -.

Nodoka, malgré sa gueule de bois, prenait les rênes de la situation avec une autorité naturelle. Elle nous guidait à travers les méandres du marché, écartant poliment les curieux tout en veillant à ce que personne ne s'approche trop près de Mamie Claquette.

Le paragraphe précédent était, bien évidemment, ironique. C’était tout l’inverse. Une véritable catastrophe ambulante. La suite de cette escapade s'avérerait être la promesse d’une véritable comédie d'erreurs.

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Lorsque la tragédie se déroula, un silence de stupeur s'empara de la rue animée du marché. Les villageois figés dans leur démarche, les légumes abandonnés sur les étals, tous observaient la scène avec horreur.

Je me précipitai vers Nodoka, mais il était déjà trop tard. La jeune femme avait succombé à ses blessures et à la transformation inattendue de son corps en une créature inconnue. Son visage avait perdu toute trace d'humanité, et le fluide toxique qu'elle avait expulsé empestait l'air.

Mamie Claquette était restée immobile, son poing encore suspendu dans l'air après sa gifle fatale. Je levai mon regard vers les villageois qui observaient la scène, leurs murmures d'admiration transformés en chuchotements inquiets. Il était évident que la situation pouvait rapidement tourner au cauchemar si nous ne prenions pas des mesures immédiates.

– Mamie Claquette, je suis désolé que les choses aient tourné ainsi. Mais pour l'instant, reposez-vous, Yûsei va vous raccompagner. Nous reprendrons la mission demain.

Ils s'éloignèrent rapidement de la scène, laissant derrière eux le corps presque transformé de Nodoka et la confusion grandissante parmi les villageois. Une fois chez Mamie Claquette, ils prirent le temps de se remettre de leurs émotions.

Quant à moi, endossant la gestion de la scène de crime, cette derniére devait être fermée, évacuant le marché et prévenant les autorités. Une journée plus lourde qu’annoncée, il fallait croire que le destin aimait remplir mon quotidien. Bon militaire discipliné, j’avais mis du zèle sur les procédures et produit un rapport :

Rapport de Mission - Affaire : Décès de Nodoka
-Nodoka présentait des blessures aux côtes pansées par des bandages, ainsi qu’un état d’ébriété avancé et ses conséquences.
-Durant les courses, Nodoka a manifesté de l'impatience et de l'agressivité envers Mamie Claquette, l'invectivant verbalement et critiquant son comportement.
-L'incident fatal s'est produit au sixième étal, consacré aux laitues. La situation a pris une tournure tragique lorsque Mamie Claquette a violemment giflé Nodoka, la projetant contre un étal à l’autre bout de la rue.
-Peu après l'impact, Nodoka a commencé à ressentir une douleur croissante et a progressivement transformé son apparence en une créature ressemblant à une pieuvre.
-Elle a ensuite émis une substance par voie buccale, qu'elle a vomi mélangée à du sang. Cela a entraîné des spasmes, une difficulté à respirer et finalement une perte de conscience suivie de la mort.

Finalement, Mamie Claquette, satisfaite de ma compagnie, avait à nouveau réclamée ma présence, aux côtés de deux nouveaux renforts, qui avaient été briefés sur les derniers incidents, rappelant un fait immuable : Mamie Claquette n’était pas une légende vivante pour rien.

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Mamie Claquette, la légende vivante de Kiri, avait été plongée dans une tragédie inattendue. Mon rapport, méticuleusement rédigé, contenait les détails de l'incident. Les faits étaient posés de manière concise, sans laisser place à la spéculation. L’irrespect de Nodoka avait déclenché le courroux de Mamie Claquette, mais il était temps de reprendre la mission, aussi étrange que cela puisse paraître.

Deux nouvelles recrues se présentaient, chacune prête à apporter sa contribution à la mission. Le premier était Yuki Mamoru, un homme aux yeux roses, à la prestance et la verbe distinguée. Je n’avais guère l’habitude à des salutations autant empreintes de déférence transpirant l’authenticité. A l'accoutumée, c’était moi qui me tenait dans sa position bien que ses manières dépassaient les miennes. Je la lui rendais du mieux possible, joignant les gestes à la parole :

– Prestigieux membre du clan Yuki, je vous salue, je me nomme Yasahiro. Je vous remercie de prêter votre étiquette à la missive.

Le second, Kaguya Ryōta, un autre jeune shinobi, se présenta comme remplaçant de Seijuu Nodoka dans cette mission inhabituelle. Il avait parfaitement choisi le momentum de son approche, Mamoru étant intéressé par mon retour d’expérience. Nous étions à présent une équipe complète, un trio improbable appelé à escorter Mamie Claquette, tout en gardant à l'esprit la violence potentielle et quasi-perpétuelle entre la légende de Kiri et les jeunes thugs du village.

– Nous avons du travail devant nous, messieurs. La mission stipule de protéger Mamie Claquette tout en maintenant la sécurité du village, mais au vue des derniers événements, vous devez comprendre que la priorité réside à la sécurité de tout l’environnement immédiat de la légende de Kiri. En particulier envers les thugs qui courent au devant de graves problèmes. Je préconise donc de les duper ou de s’en occuper avant toutes rencontres fortuites.

Je posais un silence, presque gêné.

– Je préfère vous tenir au courant, d'après la veille passée avec elle, Mamie Claquette possède des mains baladeuses. Nous devons agir avec prudence et courtoisie, mais ne jamais baisser notre garde.

Mon regard passait de l’un à l’autre, pour constater l’accueil de mon procédé. Chercher, trouver et s’occuper des thugs assurait à la fois un travail pénible et la réussite de la mission. A condition que nos manières soient au rendez-vous. Yuki Mamoru et moi avions du soucis à nous faire avec le caractère licencieux de Mamie Claquette.

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J'accueillais les suggestions avec un sourire de reconnaissance. Mamoru avait proposé une approche directe pour détourner l'attention de Mamie Claquette ainsi que des thugs, tandis que Ryota encourageait la collaboration à ce plan. Une initiative que j’avais doucement susurrée dans leur inconscient.

– Alors vous me paraissez tout désigné pour remplir cette tâche. Seijuu Nodoka manquait cruellement de savoir-être. Mise à part le détail mentionné plus tôt, Mamie Claquette n’a pas l’air complexe à occuper : c’est une grande bavarde. Mais si elle vous fait la leçon, je pense qu’il vaut mieux l’écouter.

L’homme aux iris roses m’ôtais d’un poids conséquent. J’étais resté démunis face aux récents événements. Ce qui n’était pas sous mon contrôle me glissait entre les mains, mais me servait d’enseignement. Je détestais l'échec. La mort d’une kunoichi en était un et j’avais tiré la conclusion que je ne pouvais pas prévoir le comportement d’autruis. Sauf si je les forçait à en adopter pour un autre ou leur enlevait la possibilité de l’utiliser.

– Notre première étape est de localiser les Thugs. Je suis un ninja senseur, cela nous facilitera peut-être la tâche mais n’ayant jamais vu ces Thugs, je ne pourrai pas les reconnaître. En revanche, je pourrai traquer la position de Mamoru et Mamie Claquette. Une fois que nous aurons trouvé les Thugs, nous pourrons mettre en œuvre notre stratégie pour les protéger, quelque soit la manière.

J’avais jugé que la position dans laquelle je pouvais apporter le plus à la mission et à notre trio était celle-ci.

– On pourrait les trouver en faisant passer Ryota pour l’un d’entre eux. Pour ce qui est de s’occuper d’eux, si cela marche, je vous laisserai décider entre la tromperie et la neutralisation. On a encore un peu de temps avant le rendez-vous fixé chez Mamie Claquette, nous pouvons repérer les lieux.

Finalement, je revenais à mes basiques : une préparation bien menée valait mieux qu’une nonchalance - comme celle de Yûsei dont j’avais mis la patience à rude épreuve - ou de Nodoka. Notre précipitation avait mené droit à l’erreur.

– Enfin doucement, ça reste des adolescents civils, pas de bavure. Allons-y.

Et si notre pêche était infructueuse, je pouvais toujours compter sur mes sens, que ce soit avant ou pendant la balade de Mamie Claquette.

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– Leur nombre ? Combien environ ?

Les informations de Ryota, bien que partielles, étaient un point de départ précieux. J'activai mes compétences de ninja senseur, aussitôt inondé par les présences autour de moi. Je fis signe à Ryota de me suivre alors que nous nous engagions dans la ruelle étroite qu’il avait mentionnée.

Les bâtiments délabrés semblaient nous enfermer, c'était comme suivre une piste invisible dans le labyrinthe de Kiri. Scrutant la ruelle malgré le peu de détails disponibles, je sentais des fluctuations dans le chakra environnant. Au fur et à mesure que nous avancions, des signatures distinctes semblaient correspondre à un groupe de personnes.

– J'ai leur trace. Ils sont tout près.

Nous ne pouvions pas nous permettre de les laisser s'attaquer à Mamie Claquette, mais il était tout aussi crucial de ne pas aggraver la situation. Cachés dans l'obscurité de la ruelle, Ryota et moi écoutions attentivement les thugs de Kiri qui semblaient élaborer un plan pour perturber Mamie Claquette.

Le chef de la bande, plus grand que les autres, au visage rond et à la voix rauque, prenait la parole d'une manière conspiratrice. Les autres se rassemblèrent autour de lui, écoutant avec une attention presque enfantine.

– Hé les mecs, vous savez ce qu'elle a fait aux six autres, ou bien ? C’est la D de prendre des fessées en public. Wallah, elle nous claque au sol depuis un bail, il est temps de lui mettre la misére. On a la vieille à portée de main, on va devenir la légende par-dessus la légende.

Les autres thugs hochèrent la tête en signe d'approbation, et leurs yeux brillaient d'une lueur malveillante.

– Yo, checkez ça les potes. On va foutre une peau de banane à la sortie de sa boutique préf', tu sais, celle où elle va toujours choper son foutu poisson. Quand elle sortira, elle va se casser la gueule, et là, on bombarde avec des ballons d'eau pleins d'encre noire. Elle va finir toute pétée. Tout le monde va voir que c'est nous, avec tout l'encre qu'on a taxée en cours, on sera les boss à l'école après ça les mecs.

La succession de plan tout aussi ingénieux que inefficaces s'enchaînaient. Les rires sournois des thugs résonnèrent dans la ruelle. Ryota et moi échangions un regard perplexe.

– Tout autant que je nourris des doutes quant à la réussite de l'un de leurs plans, tout autant je suis enclin à penser qu’avec leurs idées saugrenues, l’un d’eux se distinguera avec brio. Et ils semblent en avoir encore en réserve..

Ainsi, la mission se dirigeait vers un désamorçage constant d’embuscades d’écoliers tout aussi farfelu les uns que les autres. Ces petits garnements avaient une imagination insondable. Sortant un fusain et un petit papier, j’écrivais dessus “Poisson, Sortie, Banane”. Réalisant quelques signes, j’invoquais un petit hibou auquel je décrivais Mamoru, ses cheveux blond, son kimono ainsi que sa direction, lui indiquant de le rejoindre afin de délivrer ce message.

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Ryota et moi, nous restâmes cachés, continuant à surveiller les thugs de Kiri tout en écoutant leurs plans farfelus se dérouler. Je notais mentalement les détails du plan des thugs, qui semblait basé sur des farces innocentes, mais cela ne signifiait pas que nous pouvions les sous-estimer. Les rues de Kiri semblaient prêtes à être le théâtre d'un affrontement entre la jeunesse turbulente et un trio improbable de ninjas chargés de protéger une légende vivante.

Alors que nous continuions à écouter les thugs élaborer leurs plans farfelus, ils abordaient une rivalité entre gangs de l’école. Cela pourrait expliquer le désir des thugs de s'en prendre à Mamie Claquette, peut-être pour gagner en prestige au sein de la communauté délinquante de Kiri. L'opportunité de détourner leur attention se présentait.

Ryota pourrait peut-être s'infiltrer dans l'un de ces gangs, prétendant vouloir les aider à s'opposer à leurs rivaux et les empêcher de causer des ennuis à Mamie Claquette. Pendant ce temps, je me concentrerais sur la désactivation des pièges et des farces, directement dans la rue, sans me faire repérer par Mamie Claquette.

Je glissai un mot rapide à Ryota, lui suggérant cette idée, qui s'éclipsa furtivement de notre position, se fondant dans l'obscurité de la ruelle, après m’avoir informé qu’une tenue vestimentaire plus appropriée lui serait utile. Le petit hibou s'envola rapidement, porteur du message destiné à Mamoru.

Zigzagant entre les rues, escortant Mamie Claquette et traquant les garnements, j’apercevais certains d’entre eux avec des bombes à encre entre les mains. Effleurant mon arc, je réalisais que mon arme était inadaptée. Bricolant rapidement une fronde improvisée, je faisais le plein de petits cailloux de différentes tailles. Après quelques tirs, quelques écoliers rentraient chez eux tâchetés de noir, quand les plus hargneux allaient prévenir leur leader.  

Je distinguais Mamie Claquette, Mamoru et mon hibou sur les épaules de ce dernier. Ils rentraient ensemble dans la poissonnerie. A l’instant suivant, une peau de banane recouvrait la première marche, puis la seconde. Bandant la fronde, je les chassais d’un tir bien visé. Teigneux, d’autres peaux de banane venaient s’écraser. Le petit jeu dura jusqu’à ce que la porte se rouvrit, avec sur le côté un petit tas de détritus. Le battant se déployait dans le bon sens, dissimulant les déchets, sauf ceux encore présents sur les marches.

La suite était entre les mains de Mamoru. Je restais attentif si un écolier muni d’une bombe à encre surgissait, mais ce ne fut pas le cas. Mon regard se portait sur les ruelles, les fenêtres, les balcons et les toits, afin de les débusquer. Puis soudainement, un sceau lévitant dans les airs attirait mon attention. En plissant les yeux, il s’agissait de deux fils fins qui le retenaient, quelque peu tremblant qui venait finir leurs courses entre deux fenêtres entrouvertes.

Sifflant, je faisais appel à l'ouïe surdéveloppée du rapace afin qu’il revienne à moi. Lui indiquant la direction et l’ordre de voler le sceau afin de le déverser ailleurs.

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Mamie Claquette semblait ignorer les nombreuses farces et pièges qu'elle venait d'éviter grâce à nos interventions plus ou moins discrètes. Ryota, Mamoru et moi avions réussi à désamorcer les tentatives des écoliers turbulents,

La détentrice des Portes Célestes paraissait avoir une façon de détecter ma présence même quand j'étais dissimulé. Mon cœur s'emballa brièvement, mais je gardais mon calme, me rappelant que nous avions une mission à accomplir et qu'elle n'était pas notre véritable ennemie.

Le dilemme surgit comme une épine dans mon esprit. Devais-je accepter son invitation, risquant de dévoiler notre rôle, ou devais-je trouver une excuse plausible pour décliner poliment ? Heureusement, Mamoru prit la parole à ma place, agissant comme un vrai coéquipier.

Accepter l'invitation la doyenne nous permettrait d'en apprendre plus sur son histoire, ses compétences ninja et pourquoi elle était devenue une légende à Kiri. L’admiration à son égard était unanime et les rumeurs à son sujet allaient bon train, malgré son caractère scabreux.

– Nous serions honorés d'accepter votre invitation, d'en apprendre davantage sur votre histoire et de partager un repas en votre compagnie.

Ses yeux pétillaient d'une lueur de malice, comme si elle se réjouissait de partager ses histoires. Elle poursuivit avec un sourire taquin, plus révélateur et alerte de sa clairvoyance.

– Vous savez, je me souviens de l'époque de l'académie ninja. Les élèves d'aujourd'hui ne savent rien des rituels que nous pratiquions à l'époque. Les choses étaient bien différentes. Mais j'en parlerai une fois que nous serons à la maison.

Notre trio continua son chemin vers la maison de Mamie Claquette, partageant des conversations légères pendant le trajet. Elle semblait déterminée à ne pas révéler trop de détails avant d'être dans un cadre plus privé.

L'endroit était pittoresque, avec des murs en pierre et un jardin bien entretenu. La légendaire doyenne leur fit une visite guidée rapide de la petite bâtisse, remplie de souvenirs de sa vie en tant que ninja. Des armes, des rouleaux, des trophées, et des photographies jonchaient les étagères et les murs.

On s’installait autour de la table du dîner, où un succulent repas à base de poisson nous attendait. Mamie Claquette était une cuisinière talentueuse, et l'arôme alléchant du poisson remplissait la pièce. Elle commença à raconter des histoires qui croulaient sous les années. Le repas se poursuivit avec les récits captivants de Mamie Claquette, nous tenant en haleine tout du long.

– Mais cela est une histoire pour une autre fois, mes jeunes amis. Pour l'heure, savourons ce délicieux repas et l'instant présent.

Un sourire énigmatique se gravait sur son faciès et son regard s’accrochait au loin. Errant dans ses souvenirs, amplifiés par le goût qui lui rappelait les moments heureux avec son mari, nous restions silencieux, par respect, malgré la curiosité qui nous rongeait.